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La lettre de Jeannine du 28 août

Les photos de la messe conclusive du Schülerkreis présidée par Benoît XVI, qu'elle commente ici, restituent l'évènement comme si vous y étiez (29/8/2014)

>>> Messe conclusive du Schülerkreis: photos et échos

     

En publiant les photos de la messe de conclusion du Ratzinger Schülerkreis et de la rencontre qui s’en est suivie avec les nombreux visiteurs venus rencontrer le pape émérite (même si les médias, et beaucoup de clercs l’ont oublié, ou font semblant, les images prouvent combien il est aimé!), j’avais dit que j’avais fait une sélection.
Jeannine les a observées minutieusement une par une, elle les a « cousues » en un récit étonnamment animé, et même si on n’a ni son, ni mouvement, on a l’impression d’un petit film qui nous fait revivre comme en direct ce moment d’exception.
Les photos sont disponibles sur PHOTOVAT.
La page Facebook du "Benedetto XVI forum propose également de télécharger l’intégralité de l’album au format zip.

Les numéros de photos indiqués par Jeannine sont ceux de <photovat>, el les liens renvoient directement à la page correspondante de l'album..

     

Chère Béatrice,

Les si belles photos de Benoît XVI célébrant la messe de clôture de la Schülerkreis 2014 sont venues comme un rayon de soleil pour réchauffer cet été désolé et désolant..
Changement de cadre par rapport à l’édition 2013 : le 24 août 2014 à 9 heures, elle est célébrée dans l'église du Camposanto Teutonico.
Je pense que ce cadre plus éloigné de la nomenclatura vaticane a mieux convenu à Benoît XVI. Terrain plus neutre que la Chapelle Sainte Marie Mère de Famille dans le Palais du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican  pour la cérémonie du 1er septembre 2013. Il commençait alors tout juste à se remettre et il avait été plongé dans une assemblée nombreuse … sur laquelle je ne porte pas de jugement de valeur.

Cette année le cadre était plus simple, plus familial, très chaleureux. Les personnes présentes n'avaient obéi qu'à leur bon vouloir et cela s'est traduit sur les nombreuses photos de l'OR  par les visages heureux, les sourires, les rires, le tout dans une grande simplicité mais avec beaucoup de tenue, cela coule de source.

UN VISITEUR TRES ATTENDU

Benoît XVI, descendu de sa voiture confortable, est salué par deux ecclésiastiques qui vont rester près de lui pendant la célébration et le temps de rencontre qui suit.
Et là j'ai retrouvé le Benoît XVI du pontificat, celui qui, arrivant en milieu inconnu, marque un temps court pendant lequel son visage ne manifeste rien.
Les visages qui l'entourent sont très souriants. Son frère en chasuble verte l'attend ; je pense que cette présence tant aimée doit être une joie profonde pour Benoît, il a avec lui sa famille sentimentale et spirituelle. Son secrétaire est absent mais les deux prélats qui l'entourent sont attentifs sans trop l'envelopper et comme d'habitude il tend la main pour être soutenu s'il le désire; j'aime ce geste plein de simplicité. Je ne sais combien mesure un des prêtres mais il me parait très grand !
Un officiel vient le saluer, une vieille connaissance : le docteur Polisca. Benoît avance à petits pas, silhouette fragile, avec sa canne et rentre dans l'église sans aide. Voilà que je fais comme ceux qui parlent de sa parfaite lucidité, de son esprit vif; bref il est en bon état.

J'ai apprécié sur la photo 22 le plan incliné devant une porte pour escamoter une marche. Benoît remonte doucement, calme, serein.

UNE MESSE A LA FOIS SOLENNELLE ET INTIME
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Dans l'église, en chasuble verte, il rejoint les concélébrants et assis avec eux écoute les lectures.
De nombreuses religieuses, voile blanc, assistent à cette célébration qui restera pour tous un souvenir d’exception.
On retrouve Benoît XVI, debout à l'ambon, donnant l'homélie (77). Il sera debout pendant la messe. J'ai l'impression de remonter le temps, mais on ne le remonte jamais; les sculptures de cet édifice sont peu nombreuses mais trop surchargées pour moi: des angelots aux joues rebondies, une Vierge à l’Enfant, une Résurrection apparaissent sur les photos.

Le moment du geste de paix est particulièrement touchant, rien de machinal. Les sourires sont larges, francs, une joie sereine règne, et on perçoit une grande affinité entre les participants. Avec ses concélébrants le visage de Benoît XVI est souriant, heureux, un instant de grâce.
Un grand absent, le cardinal Schönborn qui n'a pu venir mais le cardinal Koch (115) est bien là.

A la fin de la messe, avant de quitter les lieux, une courte prière à la Vierge, peut-être, et on retrouve notre pape émérite en tenue blanche pour un petit moment de repos avec ses accompagnants (148-154).

Bien que n'ayant pas l'habitude d'être à ses côtés, ces prêtres, discrètement, sont très attentifs à leur illustre célébrant lorsqu'ils marchent dans un cloître et traversent un espace plein de végétation luxuriante (171-195) pour rejoindre la salle où tous l'attendent pour le saluer, le rencontrer.

UNE LONGUE FILE POUR SALUER LE PAPE EMERITE

A l'entrée Sœur Christine qui veille sur Mgr Georg Ratzinger échange quelques mots avec les arrivants (197). Les applaudissements fusent, son frère s'y joint et Benoît XVI gagne la place qui lui est réservée: paroles de bienvenue, sourires, livres qu'il reçoit debout, on retrouve, à sa droite, un prêtre au visage avenant qui va récupérer les cadeaux. Il sera debout pendant pratiquement toute la rencontre, qui n'a pas été réglée à la seconde près. Bien sûr dès qu'il s'agit de livres notre Benoît regarde; pour lui faire plaisir: des livres et un concert, c'est tout simple.
Dans la grande salle, tous les participants sont réunis. Le défilé des connus ou à découvrir commence et sur les photos on note tout un panel d'attitudes, d'âges, de visages. Dans toute cette variété il y a un point commun: la joie de rencontrer celui pour lequel on est venu.

Certaines images ont particulièrement retenu mon attention.
Comme celle de ce prêtre avec col romain, à genoux devant Benoît XVI assis, les deux visages à la même hauteur, les mains qui se tiennent, un léger sourire sur le visage du pape émérite, une impression de grande confiance (319).

Ou cet autre prêtre, lui aussi à genoux, alors que Benoît est à présent debout, qui embrasse l'anneau : il va se relever et son visage radieux est plus éloquent que des paroles (343-348)

Ce couple, venu sans doute exprès pour cette occasion, qui le salue avec une joie évidente (384 et suivantes).

Cette femme qui s'agenouille, très émue; penché vers elle il lui parle tout en gardant ses mains. Elle embrasse l'anneau, se relève et son visage laisse deviner sa joie (393-394).

On lui présente des personnes nouvelles pour lui, des jeunes qui écoutent attentivement cet homme âgé, paternel, qui tient leur main et la garde, des femmes sont présentes et lui offrent des sourires lumineux

Une série (488-505), est particulièrement belle. Un homme jeune, grand, visage ouvert, embrasse Benoît XVI qui l'accueille dans ses bras puis ils restent proches en échangeant quelques mots. Le regard du visiteur, la joie véhiculée par son sourire témoignent que cette rencontre empreinte de sérénité confiante restera pour lui une grâce.

Qu’attendent ces personnes plus ou moins jeunes qui viennent rencontrer ce grand esprit ici si paternel? Auprès de lui on attend peut-être des réponses éclairées par sa grande sagesse, sa douce bonté, sa foi solide comme le roc.
Il y en a tant d'autres : des jeunes prêtres, un peu intimidés, visage presque enfantin pour un, une jolie jeune fille avec un châle blanc drapé sur les épaules et un visage radieux, sobre, devant ce pape qui tient sa main. Un groupe de religieuses, trois femmes qui l'écoutent et le regardent avec un plaisir non dissimulé.

Papolâtres, tous ces gens, allez-vous me dire? Je ne le pense pas. Benoît n'est pas un séducteur qui sait utiliser toutes les ficelles pour attirer. Toujours fidèle à lui-même, paternel, souriant avec bonté, réservé, impossible de mettre en doute la sincérité de ceux qui sont venus le voir; il n'y a rien d'autre à attendre de cette rencontre qu'un souvenir magnifique à garder, l'assurance que les paroles confiées ont été entendues et mises à l'abri dans sa pensée, dans sa prière. Il a l'habitude depuis 2005 et n'a jamais changé de voie. Critiqué, discriminé, il a tenu le cap sans céder aux sirènes du monde qui l'entourait.

Bénédiction finale et, très vaillant, en excellente forme, il quitte la salle et salue ceux qui l'attendent à sa sortie.
Le docteur Polisca est là avec un plaisir bien visible, quelques autre personnes aussi et il gagne l'extérieur où les plus proches l'attendent pour cet au revoir. Sa voiture l'attend, il rentre seul à la maison tandis que les mains s'agitent pour accompagner son départ.

La matinée pleine de joie, de rencontres, d'intériorité car il ne faut pas oublier la célébration de la messe, nous a fait retrouver Benoît XVI avec son regard profond, son sourire tout en retenue mais si vrai, malicieux parfois, ses mains tendues pour accueillir, son élégance innée qui résiste au temps qui passe inexorablement. Que disait-il pour attirer tant de visages heureux? Il a été fidèle à lui-même mais dans cette rencontre il y avait une teinte familiale qui la rendait touchante. Cela a dû être très important pour lui qui regrette sa Bavière; il revenait pour un temps chez lui, à la maison.

Voilà Béatrice, je vous laisse faire le tri.
C’est mon regard pour interpréter ces photos, et il représente bien ce que Benoît XVI est pour moi.
A bientôt.

Jeannine

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