Page d'accueil

Avant-garde transsexuelle au Vatican

Décidément, chaque jour amène son lot de surprises... et les pompiers n'ont pas la tâche facile. Article d'Antonio Socci (28/1/2015)

Le pape François a rencontré le week-end dernier pour la première fois un transsexuel espagnol et sa fiancée.
La nouvelle (non démentie, ce qui équivaut à une confirmation) n'a pas échappé aux médias.
On se retrouve exactement dans la situation décrite ici: François et les médias

Avant-garde transsexuelle au Vatican:

indifférence pour Asia Bibi, mais audience au transsexuel qui proteste. Réprimande pour la mère de huit enfants, mais dans ce cas, «Qui suis-je pour juger?» ... Le Pape Bergoglio veut-il convertir l'Eglise à la «religion» du politiquement correct? Ne s'agit-il pas là de «mondanité» spirituelle?

www.antoniosocci.com
27 janvier 2015
-----

Ce sont les gros titres (de la presse italienne) aujourd'hui:

Corriere della Sera: «Un trans avec sa fiancée en audience chez le pape»
Avvenire (!!): «Transsexuel espagnol en audience chez le pape»
La Repubblica: «Un transsexuel au Vatican, la dernière entorse de François»
La Stampa: «Francis abat un autre tabou. Rencontre avec un trans»
Libero: «Le énième virage de Bergoglio. Un trans reçu au Vatican»


Diego, 48 ans, transsexuel espagnol, avait écrit à Bergoglio qu'il se sentait marginalisé par l'Eglise locale.
Le Pape, alors, n'est pas intervenu auprès du clergé de ce pays, mais a téléphoné en personne par deux fois à Diego et finalement, il l'a même reçu en audience à Santa Marta. Et il l'a fait savoir. Ainsi, les journaux et les commentateurs ont saisi l'importance de l'événement qui, à ce stade, n'est plus privé, mais est général, symbolique et idéologique. Signe d'une «nouvelle ère».
Parlons-en donc, et soulignons un certain nombre de points:

1) Le geste de Bergoglio doit être considéré dans le cadre d'une idéologie bergoglienne qui a été exprimée vendredi dernier par sa déclaration: «La famille n'est pas un terrain sur lequel mener des batailles idéologiques» (ndt: Message pour la 49e Journée mondiale des communications sociales ).
Ce faisant, il a disqualifié et renié tout le magistère de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI sur «l'urgence anthropologique».
L'Eglise depuis des années dénonce l'agression idéologique et politique (des Etats, des gouvernements, des médias, des organisations internationales) à la famille, à la vie, à la loi naturelle et donc aux fondements de l'humain.
A la place, Bergoglio entend désormais clairement donner au monde un signal idéologique que «son» Église diffère de l'Église de toujours. Il veut aller main dans la main avec le monde.

2) Il a reçu cette personne non pas seule, mais avec sa fiancée ce qui, dans le protocole du Vatican, signifie une approbation de fait. Cela me semble une énorme nouveauté.

3) Bergoglio a refusé et refuse de recevoir des évêques (et même des évêques qu'il a destitués), cette audience est donc un choix précis qui lance un message précis de rupture avec l'Eglise.

4) Pour Asia Bibi pas même un appel téléphonique, pas d'audience aux siens. Comme du reste Bergoglio traite avec agacement les autres chrétiens persécutés (voir la pourpre refusée à leur évêque - lors du dernier consistoire). Ici, donc, il y a un choix clair: toi, oui , et pas toi.

5) A la mère catholique de huit enfants Bergoglio a réservé une sévère réprimande. A l'Espagnol trans avec sa fiancée, il aura dit ... «Qui suis-je pour juger?».

6) Le tout a été annoncé en concomitance avec l'allocution d'ouverture (de l'assemblée des évêques italiens) du cardinal Bagnasco qui a réservé à l'idéologie du gender de nettes critiques.

* * *

Comment se sentent ces jeunes courageux qui font les «sentinelles (veilleurs) debout» sur les places et se prennent souvent des insulte spour défendre la liberté de parole pour tous?

Évidemment chaque être humain doit se sentir respecté, aimé et accueilli dans l'Église. Mais ce qui est en jeu ici, ce n'est pas l'accueil des personnes (qui doit toujours être là): le problème est le sentiment que le Pape Bergoglio a cherché le message idéologique de rupture par rapport au magistère de toujours, que par ailleurs les journaux ont bien interprété.

Que faut-il d'autre aux catholiques avec des oeillères pour réaliser l'auto-démolition en cours? Et les pasteurs de l'Eglise qui ont les mains les cheveux (de plus en plus) parce qu'ils ne trouvent pas le courage et la dignité pour élever la voix et dire: ça suffit?

Et nous demandons au Pape Bergoglio d'être pour nous un père et de garder l'enseignement de toujours de l'Église, sans nous désorienter, nous, brebis du troupeau du Seigneur, comme il le fait sur tout depuis des mois?

* * *

PS: Dans le monde il y a des milliers de paroisses catholiques et il arrive normalement que quelqu'un ait des problèmes avec son curé ou que le curé énerve avec un mot trop. Pourquoi le Pape Bergoglio, parmi tant d'autres, a-t-il choisi ce cas? Dans une époque de persécution sanglante des chrétiens dans la moitié du monde, ne serait-il pas plus urgent de tourner l'attention des médias sur les chrétiens massacrés?



  benoit-et-moi.fr, tous droits réservés