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Liberté d'offenser?

Un communiqué de la salle de presse du Saint-Siège.... en 2006 (8/1/2015)

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Quelques mois avant le discours de Ratisbonne, au moment où l'affaire des caricatures de Mahomet explosait dans le monde entier (curieusement trois mois après la publication des premiers dessins dans un journal dannois, cf. chronologie sur wikipedia), et où les protestations du monde musulman montaient en violence, le Vatican avait publié, par le biais de l'Osservatore Romano du 4 février 2006, le communiqué suivant (que j'avais archivé ici), qui s'appliquait évidemment aussi aux innombrables épisodes où les convictions des catholiques étaient déjà tournées en dérision sans que personne ne s'en émeuve!

Déclaration de la salle de presse du Saint-Siège:

LIBERTÉ D'OFFENSER?
4 février 2006
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Pour répondre aux différentes demandes de précision sur la position du Saint-Siège face aux récentes caricatures qui offensent les sentiments religieux de personnes ou de communautés tout entières, la Salle de Presse du Saint-Siège déclare:

1. Le droit à la liberté de pensée et d'expression, ratifié par la déclaration universelle des Droits de l'homme, ne peut pas impliquer le droit d'offenser le sentiment religieux des croyants. Ce principe vaut bien évidemment en ce qui concerne toutes les religions.

2. La coexistence humaine exige ensuite une atmosphère de respect mutuel pour favoriser la paix entre les hommes et les nations. En outre, certaines formes de critique exaspérée ou de dérision des autres dénotent un manque de sensibilité humaine et peuvent constituer dans certains cas une provocation inadmissible. La lecture de l'histoire enseigne que ce n'est pas en empruntant cette voie que l'on guérit les blessures existant dans la vie des peuples.

3. Il faut cependant se presser d'ajouter que les offenses faites par une seule personne ou par un organe de presse ne peuvent pas être imputées aux institutions publiques du pays concerné, dont les Autorités pourront et devront, éventuellement, intervenir selon les principes en vigueur dans la législation nationale. Les actions violentes de protestation sont donc également à déplorer. En effet, pour réagir face à une offense, on ne peut pas faillir au véritable esprit de toute religion. De plus, l'intolérance, réelle ou verbale, d'où qu'elle provienne, en tant qu'action ou en tant que réaction, constitue toujours une menace sérieuse à la paix.

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