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Voyage immobile dans le temps et l'espace (IV)

Le dernier volet de la passionnante enquête de Tea Lancelotti est un plaidoyer pour celui grâce à qui ces visions sont parvenues jusqu'à nous : le poète allemand Clemens Brentano (1772-1842) , qui n'a été ici que l'instrument de Dieu

>>> Voyage immobile dans le temps et l'espace (I)
>>> Voyage immobile dans le temps et l'espace (II)
>>> Voyage immobile dans le temps et l'espace (III)

L'histoire de la rencontre entre Anna-Katherina et Clemens Brentano a été mise en images dans un film qui fut diffusé sur Arte en 2008, et dont je n'ai pas réussi à trouver de version commerciale (voir ici: tinyurl.com/m9jgvab).
Le titre français est "Voeux et sacrifice" (Titre original : Das Gelübde).
Les rôles de Brentano et d'Anna-Karherina sont respectivement tenus par Misel Maticevic et Tanja Schleiff.
Le résumé que j'ai trouvé ICI laisse malheureusement une impression mitigée.

On trouvera quelques éléments sur ce site consacré à Anne-Catherine Emmerich: www.ac-emmerich.fr (à noter le commentaire du critique de la Croix)

LA PLUME FIDÈLE.
CONTRE LE DÉNIGREMENT DE BRENTANO, AMI DE KATHARINA EMMERICH

www.papalepapale.com
Traduction de Anna
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Pour ceux qui croient, rien n'arrive par hasard. La rencontre entre le poète Brentano et la mystique Anna-Katherina Emmerich doit être vue dans une perspective providentielle. A ceux qui s'obstinent à dénigrer Brentano et ses transcriptions des visions de la bienheureuse mystique, Papalepapale répond de manière circonstanciée.

Après avoir abordé la figure de Anne-Katharina Emmerich dans un voyage en trois étapes, nous allons approfondir, brièvement, la question soulevée par quelques-uns concernant la crédibilité de Clemens Brentano, seul et direct biographe de la bienheureuse et aussi celui qui mit par écrit ses fameuses visions.

Sans vouloir être les champions ou les avocats de Brentano, par ce bref article nous voulons simplement attester et démontrer rationnellement à celui qui se croit libre de douter de Brentano sans produire des preuves, que la béatification même de Katharina devient pour nous la preuve de la crédibilité du poète-écrivain .

Nous n'allons pas revenir sur les contradictions de ceux qui, tout en jugeant Brentano peu fiable, se font ensuite les paladins d'autres présumées mystiques pas du tout reconnues par l'Eglise et dont les écrits ont été jugés comme "une vie du Christ grossièrement romancée"… Cela ne s'est pas produit pour Katharina, en ce qui concerne l'Eglise, même pas pour ses visions ou ses récits sur la vie de Marie et la Passion de Jésus Christ.

BRENTANO ARRIVÉ PAR HASARD? PAS VRAIMENT…

Nous allons d'abord préciser dans quel sens il faut comprendre que Brentano "n'arriva pas par hasard" dans la maison de la future Bienheureuse. Certes, il y entra comme un curieux, en visiteur (il avait entendu parler de cette femme spéciale), mais les détracteurs omettent de dire que Katharina Emmerich, clouée au lit à cause de ce dont elle souffrait, priait souvent et suppliait Dieu de l'associer à quelqu'un qui pourrait la comprendre, à quelqu'un avec qui partager ce qu'il lui arrivait. Probablement elle ne pensait même pas à quelqu'un pour transcrire ce qu'elle expérimentait: elle ne voulait que partager, trouver quelqu'un qui l'aidât à comprendre ses expériences mystiques. Elle le faisait déjà, en effet, avec le prêtre qui l’hébergeait, avec ses confesseurs, avec son médecin, mais la future bienheureuse voulait partager davantage, et ce n'est peut-être que dans ce sens que le rôle joué par Brentano devient compréhensible.

Dans ces cas particuliers, ce sont souvent les confesseurs qui prennent l'initiative de transmettre les expériences mystiques des âmes qui leurs sont confiées. Le bienheureux Raymond de Capoue devint par exemple le premier et unique biographe fiable de Sainte Catherine de Sienne, dont il fut le confesseur - mais dans le cas de Katharina Emmerich le Seigneur, comme lui seul sait faire, étonne et change de stratégie.

Nous les catholiques ne croyons pas au "hasard". Surtout lorsque entre en jeu la prière, la souffrance, une vocation, nous savons bien que le "hasard" devient ce moyen par lequel Dieu répond, à sa façon, aux prières de ses saints. L'Esprit Saint a toujours aimé apparaître sans feux d'artifice, à la limite par des "langues de feu" ou comme dans le "buisson ardent qui brule sans se consummer"!

Même quand Dieu parle, lit-on dans la Bible, sa voix n'est pas claire, mais ressemble à un "grondement de tonnerre", le même qu'entendirent les Apôtres rassemblés au Cénacle à la Pentecôte et qui l'associèrent à une "tornade de vent". De même pour l'Esprit Saint qui apparaît au moment opportun, méconnaissable: en forme de colombe, une inoffensive colombe! Ce n'est que pour donner quelques exemples.

C'est donc Katharina qui exprime dans son cœur le désir d'une sorte d'accompagnateur dans ce voyage surnaturel qu'elle accomplit entre le ciel et la terre. Brentano devient ainsi, au début sans le savoir, l'instrument de la Providence afin que ce que Katharina vit et expérimente soit mit par écrit et transmis à la postérité, afin que l'on sache que Dieu n'abandonne jamais son Eglise, qu'Il n'abandonne pas non plus les "ouvriers embauchés dans sa vigne".

LA PROPHÉTIE DE KATHARINA SUR SON (SURNATUREL) COMPAGNON DE VOYAGE

Katharina Emmerich ne nous a en effet transmis aucun écrit, ni ne s'est souciée de nous laisser une biographie d'elle. Bien qu'ayant vécu une expérience continuelle dans le futur ecclésial, en réalité elle souffrait et pâtissait pour l'Eglise du passé, de son présent et de son futur. Si, comme le disait Jésus, (là) où est ton cœur, là est ton trésor, Katharina témoigne que son cœur est dans ce trésor qu'est l'Eglise et cela nous n'avons pu le savoir que grâce aux témoignages relatés par Brentano. C'est Dieu même qui le conduit au chevet de Katharina. Lui, le poète et philosophe, (né le 8 de septembre tout comme Katharina), qui avait rendu une visite occasionnelle à la future bienheureuse, finira par rester auprès d'elle pendant six ans, devenant le transcripteur de ses visions. Cela aussi fut la volonté divine: cela ne se produisit ni par la volonté personnelle de Katharina, ni à cause d'une demande de Brentano.
Nous pouvons donc affirmer, sans démentis, que les deux finissent dans un premier temps par se retrouver comme instruments inconscients de la Divine Providence, et se laissent ensuite entraîner complètement dans le Projet divin, obéissant tout simplement aux événements qu'ils vivaient, montrant une providentielle confiance qui deviendra, pour nous plus tard, la preuve des merveilles que Dieu accomplit dans les âmes où il se complaît.
Encore un détail qui échappe à ceux qui calomnient Brentano: le fait qu'il fut lui-même objet des visions de Katharina.
Elle lui prédit en effet qu'il vivrait jusqu'à ce que sa tâche (la transcription de toutes les visions qu'elle avait partagées avec lui) fût terminée. La prophétie se réalisa: Brentano mourut en 1842 après avoir transcrit toutes les visions et avoir terminé la rédaction du livre "Vie de Jésus Christ", extraite des visions de la religieuse.
Qui va donc déterminer les parties de la biographie et des visions qui sont à légitimer et quelles sont celles à supprimer?

COMMENT EN EST-ON ARRIVÉS À CALOMNIER BRENTANO?

Le processus de béatification de la religieuse s'interrompit à l'époque où les prophéties de La Salette subirent aussi une attaque inouïe, car les deux (c'est nous qui disons cela, mais les événements ne nous contredisent pas) parlaient d'un futur dramatique dans l'Eglise, de grave apostasie dans laquelle n'étaient pas impliqués que des hérétiques, des fidèles, mais bien des Pasteurs, Evêques, le Clergé et même les Papes. L'image d'une Rome comme "ventre de l'apostasie" ne pouvait pas être aisément digérée. En conséquence, ce n'était pas Rome qui se trompait, mais ces prophéties!

De là se répandit l'idée que Brentano avait inventé les visions et que La Salette avait bien été reconnue par l'Eglise, dans le sens que les apparitions étaient "vraies", mais on ne pouvait pas en dire autant de ses contenus apocalyptiques. Il est bien connu que tandis que dans le cas de La Salette Léon XIII avait lu toutes les prophéties et les avait approuvées comme authentiques, dans le cas des visions de Katharina Emmerich il fallut se soumettre à la décision des évêques allemands qui n'avaient aucune envie de donner du crédit à une âme qui avait prévu leur apostasie.

Dieu avait toutefois préparé une "revanche", pour ainsi dire, pour Katharina. En 2004 Mel Gibson présenta son film dramatique The Passion of the Christ, La Passion du Christ, tiré pour l'essentiel des visions de Katharina Emmerich. On oublie de dire que, pendant ces mois, le Pape Jean-Paul II, décrétant toutes les vertus héroïques de la religieuse et la déclarant "mystique", communiquait au monde sa béatification en officialisant la date du 3 octobre 2004. Gibson n'était certes pas un tel initié au point de pouvoir faire coïncider les deux événements: la sortie de son film et la béatification de la religieuse. Encore une coïncidence?

Nous sommes à nouveau dans les mailles tissées par la Providence, qui donnent au contraire confirmation du dur travail accompli par Brentano.

LÉON XIII DÉCLARE: À EPHÈSE IL Y A LA MAISON DE MARIE

Venons à présent à décrire brièvement la célèbre "Maison de Marie" découverte par les archéologues au 19ème siècle, grâce aux indications fournies par les visions de Katharina.
Ces indications font elles aussi, encore aujourd'hui, l'objet de doutes.

Prenant note des faits racontés par Katharina, Brentano comprend qu'ils contiennent aussi deux histoires parallèles, la vie de Marie et la vie de Jésus souffrant. Il décide ainsi de les présenter comme contributions littéraires ultérieures à l'avantage de la mystique Katharine, afin de faire comprendre plus pleinement la connaissance intérieure à laquelle la Providence la fit participer.

"A Ephèse il y a la maison de Marie", ainsi disait le même Léon XIII qui l'éleva en Sanctuaire.

La maison où la Vierge vécut après la mort de Jésus a, en effet, été retrouvée à Ephèse sur la base des descriptions de la mystique. Il s'agissait d'une maison rectangulaire en pierre, à un seul étage, avec le toit plat et le foyer au centre, située dans les bois aux marges de la ville car Marie voulait vivre à l'écart. Le prêtre français Don Julien Gouyet, lui-même archéologue, donnant du crédit à ses visions, se rendit jusqu'en Asie Mineure, à la recherche de la maison décrite par Katharina. Gouyet trouva effectivement les restes de l'édifice, en dépit des modifications subies au cours du temps, à neuf kilomètre au sud d'Ephèse, sur un des flancs de l'ancien mont Solmisso (Dolmen) en face de la mer, exactement comme il avait été indiqué par Sœur Emmerich.

Selon les procès-verbaux du Concile d'Ephèse, la Vierge habita pendant quelque temps en des locaux proches de celle qui fut l'église où, des siècles plus tard, eut lieu le concile d'Ephèse. Elle emménagea ensuite dans une maison située sur une hauteur appelée aujourd'hui le "mont du rossignol" et y resta selon la tradition jusqu'à l'an 46, lorsqu'elle fut élevée au ciel à l'âge de 64 ans.

ET LES AUTRES PAPES CONFIRMENT…

En 1967 le pape Paul VI et en 1979 le Pape Jean-Paul II voyagèrent jusqu'à Ephèse et prièrent, à genoux, dans la maison de Marie, faisant en sorte que désormais tout le monde fut d'accord pour la considérer telle.

Le Pape Benoît XVI, lors de son voyage en Turquie en 2006, a également visité Ephèse et prié dans la maison de Marie, célébrant, dans la partie devant l'édifice, la Messe avec la petite communauté locale.
Dans
son homélie du 29 novembre 2006, il déclarait: "…Le serviteurs de Dieu Paul VI et Jean-Paul II (ndr: à l'époque pas encore, respectivement, bienheureux le premier et saint le deuxième), qui s'arrêta en ce Sanctuaire le 30 novembre 1979, à environs un an du début de son Pontificat. (…) Animé du même esprit, je m'adresse à cette nation, en particulier au petit troupeau du Christ qui habite en son sein, pour l'encourager et lui manifester l'affection de toute l'Eglise…" (ndt: images de cette messe, et un article de Zenit sur "La maison de Marie" ici beatriceweb.eu/Blog06)

"Pendant les dernières années du 19ème siècle, la côte égéenne de la Turquie fut témoin de trois des plus grandes découvertes archéologiques de tous les temps. Deux d'entre elles - la découverte des ruines d'Ephèse et de celles de Troie - suscitèrent un grand intérêt dans l'opinion publique. La troisième, par contre, datée de 1881, fut immédiatement entourée dans le secret. Elle fut gardée dans le secret parce que personne ne pouvait croire à un inconnu prêtre français qui, donnant du crédit aux visions d'une mystique allemande tout aussi inconnue, affirmait avoir trouvé rien moins que la maison où la Vierge Marie avait vécu ses dernières années. A la fin du siècle, après de nouvelles recherches, tout devint si clair que quelques spécialistes proclamèrent authentique la découverte et le pape Léon XIII déclara le site lieu de pèlerinage. De nos jours, la maison est un des sanctuaires mariaux les plus importants de la chrétienté" ("La Casa di Maria, una storia meravigliosa").

Nous refermons cette parenthèse pour souligner combien il est absurde de défendre des sanctuaires jamais déclarés tels par l'Eglise (par exemple la paroisse Saint Jacques de Medjugorje qui, de paroisse commune est illégalement érigée en sanctuaire), alors qu'on calomnie - calomniant ainsi Brentano - un véritable sanctuaire marial, et qu'on continue d'en douter, en dépit de ce qu'en pensent tous les Papes. Une parenthèse qui nous amène à nous interroger: si Katharina n'écrivit rien et que ce fut Brentano qui écrivit au sujet de la maison de Marie, sur quels éléments leurs détracteurs fondent-ils les instances de la calomnie? Leur parole contre celle de non moins que quatre Pontifes!

Et si on croit au sanctuaire marial d'Ephèse, comment ne pas croire à tout le reste qui est décrit et relaté par Brentano, puisque Katharina n'écrivit rien de sa main?

EMMERICH, BIENHEUREUSE AU MILIEU DES POLÉMIQUES

On arrive finalement au processus de béatification qui met un terme aux doutes soulevés contre Brentano lui-même.
Ratzinger fit la connaissance de cette âme dans les années 50 et, dans une interview des années 80, affirma (ce sont ses seuls propos connus sur le sujet) que "j'ai étudié en profondeur le cas de cette âme souffrante à cause des visions que le Seigneur lui confia au sujet du futur de l'Eglise". A la question si on devait s'attendre à la béatification il répondit que les temps relevaient de Dieu et du Pape, mais qu'il était confiant à ce sujet car, dit-il "Katharina Emmerich a vécu toutes les vertus héroïques en anticipation de la souffrance de l'Eglise de notre temps".
Ce sont les uniques affirmations qu'on connaisse de la part de Ratzinger sur ce sujet.

Venons à Brentano: est-il possible que le Seigneur ait envoyé "un faux" (un piège) à Katharina et ait ensuite accueilli le processus de béatification? C'est vrai que les visions ou prophéties restent des choses privées, mais il faut se rappeler que Katharina Emmerich est un de ces cas uniques ou rares où les visions-prophéties sont associées aux motivations de la souffrance pâtie qui lui a permis d'exercer toutes les vertus qui l'ont menée à la béatification.

Katharina dictait, pour l'essentiel, expliquant la vision qu'elle avait eue dans la nuit ou le jour avant, et à plusieurs endroits il est écrit: "…je ne me souviens plus maintenant; je regrette mais je ne peux pas continuer; je ne peux pas expliquer ce que j'ai vu…" et ailleurs on lit: "et ici Katharina s'arrête, incapable de se souvenir…".

Finalement, lisez le livre: rien n'est inventé.

Même en supposant que Brentano ait inventé finalement tout ou la moitié… le fait qu'il s'agisse de prophéties d'événement que nous sommes en train de vivre reste surprenant. Pour pouvoir dire qu'il a inventé ce que Katharina a vu, Brentano n'est pas mort après le Concile; cela n'aurait pas non plus de sens de rapporter les visions pour ensuite écrire: "ici Katharina Emmerich s'arrête, elle ne se souvient plus, il lui est difficile de répéter, etc…"

L'histoire que Brentano a inventé les visions, ou qu'il les a en partie inventées, n'a pas de sens, ne tient pas debout, car ces prophéties rapportées nous sommes bien en train de les vivre, d'une manière ou de l'autre, l'une après l'autre. Brentano sauvegarda volontairement ces mémoires comme témoignage de la sainteté de Katharina et: "Nous croyons que il ne soit pas exagéré - et nous nous permettons de demander d'excuser ceux qui ne sont pas d'accord - de considérer ce recueil du Père Karl Erhard, tiré du Journal de Clemens Brentano, comme un authentique traité d'ascèse religieuse, car il y est contenu l'eau d'un puits très profond plein d'inépuisables vérités et de symboles mystiques".

IL N'Y A PAS QUE DES VISIONS…

Il n'y a bien sûr pas que les visions rapportées par Brentano. Le site du Vatican, dans la fiche consacrée à la nouvelle bienheureuse, nous dit:

C'est au cours de cette période qu'elle reçut les stigmates. Ce fait ne pouvait pas rester caché; le Docteur Franz Wesener l'examina et en resta profondément impressionné, devenant son ami fidèle au cours des années qui suivirent.
(www.vatican.va)

"Une multitude de détails".. donc! Dans la même biographie du site du Vatican nous lisons également une confirmation de la crédibilité de Brentano: "La rencontre avec Clemens Brentano fut particulièrement significative. A partir de la première rencontre en 1818, un séjour de cinq ans s'ensuivit, pendant lesquels il rendit visite quotidiennement à Anna Katharine afin d'esquisser les visions qu'il publia plus tard…" (3). Particulièrement significative: ainsi s'exprime le site du Vatican au sujet de la providentielle rencontre.

En 1987 Jean-Paul II, en visite à Munich, propose sans tarder de présenter Katharina Emmerich comme modèle de sainteté: "Je veux encore vous rappeler seulement Soeur Anna Katharina Emmerich, qui avec sa spéciale vocation mystique a montré la valeur du sacrifice et de la souffrance en union avec le Seigneur crucifié…"

"Vocation mystique" souligne le Pontife, un pas fondamental et déterminant qui après des années de silence reconnaît les visions de la religieuse. Les visions qui ne sont certes pas la cause de sa béatification, il faut le répéter, mais sans doute la raison du fait qu'elle soit déclarée "mystique".

Et encore, en octobre 2004, aux pèlerins arrivés à Rome à l'occasion de la béatification de Katharine Emmerich, Jean-Paul II déclare:

"En profonde union avec le Sauveur souffrant, la "Mystique du Land de Münster" accomplit la mission de l'Apôtre de parfaire ce qui manque aux souffrances du Christ pour le Corps du Christ, l'Eglise (Col. 1,24). Avec l'intercession de la Bienheureuse Anna Katharina puisse le Seigneur ouvrir vos cœurs aux nécessités intérieures et extérieures du prochain. Que l'exemple de la Bienheureuse renforce en vous tous la vertu de patience et l'esprit du sacrifice!"

Le Pape confirme: "les visions de Katharina Emmerich", vécues dans un esprit de véritable souffrance et passion, alors qu'elle les expliquait et vivait sur sa peau, forment un tout avec les héroïques vertus qui l'ont menée à la béatification. Ces visions dont on parle, sont celles rapportées par Brentano et donc confirmées par le Pape.

SI LE PAPE AFFIRME "ELLE EST MYSTIQUE", C'EST GRÂCE A BRENTANO

Finalement, dans l'homélie du Pape pour la béatification du 3 octobre 2004, ses paroles sont sans équivoque pour souligner la valeur de ses visions mystiques:

La Bienheureuse Anna Katharina Emmerick, a crié "la passion douloureuse de Notre Seigneur Jésus Christ" et elle l'a vécue dans son corps. C'est l'oeuvre de la Providence divine si cette fille de pauvres paysans, qui avec tenacité rechercha la proximité avec Dieu, est devenue la célèbre "Mystique du Land de Münster". Sa pauvreté matérielle contraste avec une riche vie intérieure. Outre sa patience pour supporter la faiblesse physique, nous sommes également impressionnés par la force de caractère de la nouvelle bienheureuse et sa fermeté dans la foi.
Elle tirait cette force de la Très Sainte Eucharistie. Son exemple a ouvert le coeur de pauvres et de riches, de personnes simples ou éduquées à la consécration pleine d'amour pour Jésus Christ. Aujourd'hui encore, elle transmet à tous le message salvifique: A travers les blessures du Christ, nous sommes sauvés (cf. 1 P 2, 24).
(w2.vatican.va)

Le Pape la reconnaît comme "mystique", mais elle n'a rien écrit! Qui a recueilli, rapporté et transmis l’expérience surnaturelle de cette religieuse? Brentano et le médecin Franz Wesener! Et les visions, vécues sur sa peau, ont été le fondement pour la reconnaître comme une véritable "mystique". Nous pouvons être certains que sans les journaux de Brentano nous ne serions pas aujourd'hui en train de parler et discuter de Katharina Emmerich. Nous ne pourrions pas non plus nous édifier grâce aux révélations par lesquelles le Seigneur la cloua à la croix de la passion, consentant ensuite à sa béatification, afin que la mystique allemande devienne un avertissement et un modèle pour l'Eglise, aussi pour notre temps et notre salut.

FIN

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