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L'Eglise et le réchauffement de la planète

La voix du bon sens. Pas forcément scientifique, mais au moins aussi crédible que les délires des intégristes du "global warming", une réflexion du Père Scalese, datant de 2009. Reprise

A l'époque, j'avais interrogé mon ami le Père Scalese sur le sujet, déjà au coeur de l'actualité, à un peu plus de deux mois de la Conférence de Copenhague sur le climat.
Voici sa réponse, dans ma traduction:

L'Eglise et le réchauffement de la planète

Jeudi 10 septembre 2009.
querculanus.blogspot.com/2009/09/chiesa-e-riscaldamento-globale.html
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On m'a demandé de dire quelque chose sur le réchauffement de la planète: quelle est mon opinion personnelle en la matière ? Comment se fait-il que l'Église ne prenne pas position?
Je dois admettre que je ne suis pas un expert, raison pour laquelle je ne sais pas ce que peut valoir mon avis.
D'un autre côté, je ne suis pas non plus le porte-parole du Saint Siège pour parler au nom de l'Église.
Mais, quoi qu'il en soit, je vais essayer de dire quelque chose, me fiant au peu que je sais sur le sujet et à un peu de bon sens.

Je tiens à préciser que, comme chrétiens, nous ne devrions pas nous laisser conditionner plus que cela par les modes du temps (il est evident que nous ne sommes pas des martiens, c'est pourquoi il serait illusoire de penser que nous pouvons rester totalement exempts de l'influence des tendances culturelles du milieu dans lequel nous vivons). Lorsque j'étais jeune, le marxisme était à la mode; il semblait qu'il devrait être l'avenir de l'humanité; même à l'intérieur de l'Église il semblait que, pour être authentiquement chrétien, on devait aussi être marxiste (qu'on pense aux « chrétiens pour le socialisme », à la théologie de la libération, etc.). Aujourd'hui le marxisme apparaît comme une vieillerie du passé; aujourd'hui la mode est à l'écologisme: si on veut être "à la page" (en français dans le texte), il faut tendre vers le vert ; et, si on n'a pas cette inclination, on se sent mal à l'aise. Personnellement je pense que, comme chrétiens, nous ne devrions pas éprouver le moindre complexe d'infériorité et encore moins de culpabilité; parce que personne n'a à enseigner quoi que ce soit à l'Église, qui, sans suivre la mode, a toujours lutté pour la justice sociale (bien avant que ne naisse le marxisme) et a toujours défendu la nature (bien avant que ne naisse le mouvement environnementaliste).

Cela dit, il faut reconnaître sereinement que l'Église vit dans le temps, et qu'elle doit être toujours attentive aux « signes des temps ». C'est pourquoi il ne faut pas s'étonner que, depuis quelques années, elle soit à plusieurs reprises intervenue pour la défense de l'environnement (peut-être que, dans une perspective chrétienne, il vaudrait mieux parler de « sauvegarde de la création »).
Je chercherai à énumérer ces interventions, afin que chacun puisse se faire une idée sur ce que l'Église enseigne en la matière :

Catéchisme de l'Eglise catholique, n. 2415;
— Jean-Paul II, Encyclique Sollicitudo rei socialis (1987), n. 34;
— Jean-Paul II, Encyclique Centesimus annus (1991), nn. 37-38;
— Benoît XVI, Encyclique Caritas in veritate (2009), nn. 48-52;
— Benoît XVI, Audience Générale du mercredi 26 août 2009;
— Benoît XVI, Angelus du dimanche 30 août 2009.

Toutes ces interventions portent, en général, sur le respect de la nature ; ce n'est que dans l'Angelus d'il y a deux dimanches que le Pape, faisant référence à la « Journée pour la sauvegarde de la création » imminente (1er septembre), a fait allusion aux changements climatiques en cours : « Que ce ne soient pas les populations les plus pauvres qui paient le prix le plus lourd des changements climatiques ».
Une référence sobre, mais très significative, parce qu'il ne se prononce pas sur les changements climatiques en soi, mais sur les conséquences qu'ils peuvent avoir sur les êtres humains, spécialement les plus faibles et sans défenses.

Dans aucune des interventions rapportées ci-dessus, il n'est fait de référence au réchauffement global.
Comment est-ce possible ?
Eh bien, je pense avant tout parce que, comme je le disais, l'Église ne veut pas se laisser conditionner plus que cela par la mode.
Je ne sais pas si vous avez remarqué : il y a quelques années tout le monde parlait d'« effet de serre » ; aujourd'hui qui emploie encore cette expression ? Aujourd'hui il faut parler de « réchauffement de la planète » (global warming).
Déjà, ceci nous fait comprendre que, plus que d'une question scientifique, il s'agit d'une tendance culturelle. Non pas que les scientifiques n'en discutent pas ; au contraire… Mais justement le fait qu'ils en discutent montre qu'il n'y a rien de sûr ; il y a seulement des hypothèses contrastées. Lorsqu'on s'interroge sur la cause qui provoque le réchauffement des dernières décennies, la théorie politiquement correcte (celle du « réchauffement global ») soutient qu'il faut l'attribuer aux activités humaines ; mais il y a des scientifiques influents qui, au contraire, considèrent que les comportements humains sont presque insignifiants en comparaison des forces de la nature ; selon eux, une explication beaucoup plus satisfaisante de l'élévation de la température pourrait être trouvée dans l'activité solaire.

Je n'entre pas dans le vif du sujet, du moment que je ne suis pas un scientifique. Je dirai seulement, en me laissant guider par le bon sens, que les changements climatiques ne peuvent pas être évalués dans le court terme (quelques décennies), mais seulement dans le long terme (des siècles, sinon même des millénaires). Depuis que le monde est monde, on a toujours constaté des variations dans le climat: comment s'expliquerait autrement les glaciations récurrentes ? Y aurait-il eu des activités humaines propres à les déclencher? La conception de la nature comme d'une horloge qui marque annuellement les mêmes saisons est une belle image poétique, qui n'a jamais trouvé de confirmation dans les faits.

À au-delà des considérations scientifiques sérieuses - encore que divergentes -, il y a ensuite les méprises pseudo-scientifiques, dues à l'incompétence, à la superficialité, à l'à-peu-près.
Voici un exemple : lorsque j'étais à Florence, pendant l'hiver, nous devions souvent souffrir le phénomène du smog, attribué principalement au trafic urbain. Une année, la Commune décida d'installer, en différents endroits de la ville, quelques boîtiers de mesures, dont La Nazione rapportait quotidiennement les résultats. Eh bien, la rue la plus polluée de Florence s'avérait à chaque fois être la Via Brunetto Latine, une ruelle très tranquille du quartier des "Cure" (un des quartiers les plus salubres de la ville, dont les habitants meurent en général au-delà de 90 ans) avec peu ou pas de trafic. Comment était-ce possible ? À un certain moment, on découvrit que le boîtier était été placée exactement en face d'une bouche de chauffage d'une école…

On ne peut enfin pas ignorer une troisième éventualité : à part les hypothèses scientifiques, à part les erreurs grossières plus ou moins « par imprudence », on ne peut pas exclure à priori la possibilité du « dol » (*). D'accord, le chrétien ne doit pas être prévenu et voir le mal partout, il doit avoir confiance en ses semblables et croire dans leur bonne foi ; mais cela ne signifie pas qu'il doive être un naïf, un "credulone" qui avale n'importe quelle histoire qu'on lui raconte ; il est souhaitable qu'en plus de la confiance, il ait aussi une once de sens critique, qui lui permette de juger de façon autonome comment les choses sont réellement. Le chrétien est fondamentalement un réaliste ; il sait que l'homme est marqué par le péché et qu'il n'est pas toujours guidé par des intentions droites.
Même à propos du réchauffement de la planète, nous ne pouvons pas ignorer l'hypothèse qu'il s'agisse, en définitive, d'une « grande escroquerie » (the Great Global Warming Swindle). Je n'entre pas dans les détails (ce n'est pas à moi de le faire) ; ceux qui sont intéressés peuvent approfondir la question sur le site RiscaldamentoGlobale.org .
Je me contente de rapporter une déclaration significative de Patrick Moore, fondateur de Greenpeace, qui a maintenant renié son propre passé : « Le mouvement environnementaliste s'est transformé en la plus grande force qui existe pour empêcher le développement dans les pays en voie de développement » (vous comprenez, maintenant, le sens des mots du Pape à l'Angelus du 30 août dernier?).

Je ne me prononce pas ; je n'ai pas les éléments pour exprimer un jugement. Je dis seulement qu'il ne me semble pas du tout prudent pour l'Église de prendre position dans une situation de ce genre. Voulons-nous que l'Église fasse sienne la théorie du réchauffement climatique, avec le risque que dans futur, elle soit accusée d'obscurantisme, pour avoir cru à des fables ? Ou voulons-nous qu'elle s'engage elle aussi dans les rangs des complotistes ? Eh bien, je pense vraiment qu' il vaut mieux ne pas se compromettre et se limiter à réaffirmer la doctrine traditionnelle sur la sauvegarde de la création. Le reste, tôt ou tard, s'éclaircira de lui-même.

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