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Benoît XVI, serviteur de Dieu et des hommes (2)

Les notes d'Angela Ambrogetti, qui assistait à la conférence de présentation . Traduction de Anna

Image ci-contre: Benoît XVI lors de la rencontre mondiale des familles à Milan, en juin 2012 (la photo illustre l'article en italien).

>>> Benoît XVI, serviteur de Dieu et des hommes

Ses « notes » d’auditrice attentive constituent une bonne synthèse de l’exposé de Christian Schaller que j’ai traduit ce matin. Mais pas seulement : il y a aussi quelques remarques inédites fort intéressantes.

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NB: Le livre est désormais disponible à la vente dans cette librairie en ligne spécialisée dans les ouvrages à caractère religieux (j’ai déjà commandé des livres chez eux, c’est une bonne adresse): www.libreriadelsanto.it

Benoît XVI, serviteur de Dieu et des hommes: dans un volume les photos et les idées

www.acistampa.com
Angela Ambrogetti
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"Les gens voulaient, certes, voir Benoît XVI, mais ils voulaient surtout l'écouter".
C'est la clé du volume que la Librairie Éditrice Vaticane a publié pour l'Institut Pape Benoît XVI de Ratisbonne en collaboration avec l'éditeur Schnell & Steiner. C'est le secrétaire personnel du Pape Émérite, l'archevêque Georg Gaenswein, préfet de la maison pontificale, qui l'affirme. Un livre né pour les dix ans de l'élection de Joseph Ratzinger au trône de Pierre. Oui, la clé du pontificat du théologien allemand contemporain le plus significatif est l'écoute, la parole, le raisonnement cristallin et clair, les vues amples et l'ampleur des sujets traités.

La pensée de Joseph Ratzinger ne peut pas être représentée par une seule voix. C'est pourquoi le livre "Benoît XVI serviteur de Dieu et des Hommes", présenté aujourd'hui au Vatican, est un livre choral. Composé des voix de ceux qui ont travaillé avec lui et travaillent toujours, comme le cardinal Gerhard Müller, responsable de l'édition des Oeuvres Complètes et qui en 2008 a fondé l'Institut Pape Benoît XVI. Ou comme le père Stephan Otto Horn, l'âme du Schulerkreis, qui s'occupe dans le livre des catéchèses du mercredi. L'interprétation théologique du Pape Émérite est fondée aussi sur une connaissance approfondie des écrits et de l'histoire de l'Église et du monde. Les catéchèses étaient une invitation à s'approcher de l'étude des Pères et à en redécouvrir l'importance. Benoît a développé sa pensée à partir des Pères. Tout comme fondamental est l'amour pour la liturgie qui l'accompagne encore aujourd'hui dans sa vie quotidienne, fruit de son intérêt pour le renouveau liturgique né de théologiens comme Romano Guardini. C'est l'évêque Voderholzer qui écrit sur ce thème.

Mais les voix sont nombreuses. Même si elles ne sont pas toutes connues du grand public (un petit défaut: l'absence des références biographiques des auteurs). A commencer par George Weigel, biographe de Jean-Paul II, qui dans le lien entre Saint Jean-Paul II et le théologien de son pontificat définit le rapport entre les deux "une collaboration intellectuelle extraordinaire". Il y a aussi un long chapitre dédié au rapport entre Benoît et François. C'est l'éditeur du volume qui l'écrit, montrant la grande estime du Pape Bergoglio pour la sobriété et l'humilité de son prédécesseur.

Parmi les cardinaux qui affrontent les différents thèmes du pontificat, Kurt Koch illustre la conciliarité du Pape Benoît, tandis que Paul-Joseph Cordes a mis au centre le thème des mouvements et des nouvelles réalités spirituelles; le cardinal Joachim Meisner met en lumière comment les trois vertus théologales se font concrètes dans la pensée de Benoît XVI: foi, espérance et charité.

Tout comme la foi du million de jeunes qui à Cologne ont adoré en silence le Sacrement sur l'autel au lieu de se laisser étourdir par les chants et les danses.
Dans le livre il est aussi question de la "génération Benoît". On y parle également d'œcuménisme, grâce à Wolfgang Thönissen qui trace le profil d'un œcuménisme qui pourra vraiment conduire à l'unité seulement si l'orientation est dictée par le Christ.

Parmi les auteurs, aussi quelques-uns de ceux qui ont reçu le Prix de la Fondation Ratzinger, comme l'abbé Stefan Heim qui met au centre de sa réflexion la mission de l'Église.

Une lecture du "Jésus de Nazareth" ne pouvait pas être absente. Une œuvre que le Pape François a défini comme un "don à l'Église, et à tous les hommes, de ce qu'il avait de plus précieux: sa connaissance de Jésus, fruit de nombreuses années d'étude, de confrontation théologique et de prière."

Au rabbin Teitelbaum on doit le chapitre sur le dialogue avec les "frères anciens/majeurs dans la foi": ce fut lui qui accueillit le Pape à la Synagogue, lors des Journées mondiales de le jeunesse de Cologne.

Sur la relation de Benoît avec la politique, c'est le cardinal Marx qui écrit, retraçant les grands discours de son voyage en Allemagne, anticipation de nombreux thèmes de l'actuelle phase de réforme des structures ecclésiastiques.

Un des mérites du volume est que chaque texte est vif, leste, accessible (de vulgarisation), tout en étant profond et soigné.

Mais ce qui est inattendu d'un livre sur un grand théologien, c’est qu'il soit un grand livre photographique. Ce sont les photos d'un pontificat qui en moins de huit ans nous a tout raconté (sic). Même si les légendes manquent, les photos parlent: le Pape avec les enfants, le Pape avec les grands de la terre, le Pape avec les jeunes, le Pape avec les pauvres, le Pape avec les prêtres. Des photos suggestives et historiques. Comme est historique la copie des carnets de Joseph Ratzinger au Concile Vatican II.

Des écrits on comprend que Joseph Ratzinger ne s'est jamais placé lui-même au centre de ses propres actions, que son objectif a plutôt toujours été de conduire les hommes vers le Christ avec beaucoup d'attention et de délicatesse, ce qui ne se produit que si on éloigne l'attention de sa propre personne, afin de pointer l'attention sur les faits.

Le livre est une opportunité pour détourner le regard de la chronique quotidienne, des polémiques médiatiques, des curiosités banales, afin de comprendre ce qu’ont été les dernières dix années de l'Église. Une occasion aussi pour comprendre ce que l'on s'attend du futur non pas d'un Pape, mais de la Papauté.



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