La prophétie de Martin Malachi

Un extrait (très troublant) de son livre extraordinaire mi-fiction, mi-document, 'La maison battue par les vents' qui vient de paraître dans une traduction française

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A propos de l'auteur, voir aussi: benoit-et-moi.fr/2013-III/actualites/reflexions-dil-y-a-23-ans (un article de Francesco Colaffemmina)

 

Voici un extrait du livre de Martin Malachi, paru en 1998 sous le titre «Windswept House», et récemment traduit en français aux éditions Saint-Rémi sous le titre «La maison battue par les vents». (1)

On pourrait penser à l'un de ces multiples romans de gare, écrits à la chaîne et sur commande, dans la lignée de Da Vinci Code, par les ennemis de l'Eglise (càd le monde!) dans le seul but de la discréditer . Mais ce n'est pas le cas. Martin Malachi n'a rien à voir avec Dan Brown! Il connaît l'Eglise de l'intérieur, il a été un acteur de premier plan de Vatican II, et même s'il a quitté l'ordre des jésuites, il est difficile de ne voir en lui qu'un prêtre déserteur de plus, qui a des comptes à régler.
Il est mort en 1999, me dit Anna, des suites d'une chute. Il était jésuite, ordonné en 1954, très savant; il a été secrétaire du cardinal Bea, et en cette qualité il savait ce qui s'était passé au conclave de 1958 et bien d'autres choses par la suite. Il a demandé à Paul VI en 1964 à être dispensé des vœux d'obéissance jésuites, a quitté Rome et et est parti aux États-Unis. Tout en restant prêtre (il a continué de célébrer la messe jusqu'à la fin) il a au début été chauffeur de taxi, serveur de restaurant, tout en écrivant beaucoup.

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Le passage de «Windswept House» que je reproduis ici relate une rencontre « secrète », au début des années 80 (JP II vient de se rendre à Fatima), entre des représentants des pouvoirs forts (à laquelle participent aussi des membres de haut rang de l’Eglise, dont le cardinal Casaroli sous le nom de Mastroianni), afin de mettre au point une stratégie pour insérer l’Eglise dans le Nouvel Ordre Mondial (autrement dit la neutraliser). Le complot implique de se débarrasser du «pape slave», jugé insuffisamment docile à leur plan.

Le Choix Catégorique par lequel nous atteindrons notre objectif est la démission. En un mot comme en cent, le titulaire actuel du poste sera incité à en démissionner, et sans avoir à subir de préjudice.
Une démission volontaire du Pape, à ce moment crucial marqué par la division et la désunion entre catholiques romains laïcs, et même entre ecclésiastiques romains, constituerait un puissant signal. Elle ne serait rien de moins que la reconnaissance de leur défaite par les éléments importants qui se dressent encore contre nous. Elle reviendrait à démontrer aux derniers défenseurs de l'ordre ancien des choses que l'on ne peut décidément reconstituer ce qui est du passé. Du reste, le climat actuel est tel qu'il existe déjà dans l'ordre ancien une certaine sympathie pour notre Option Choisie ; et que l'on rencontre même - peut-on ajouter - une sympathie exprimée ouvertement dans les secteurs stratégiques des milieux ciblés.
Lorsque nous parlons d'inciter le titulaire à démissionner, il va de soi qu'une telle incitation doit revêtir la forme la plus subtile. Nous préconisons - à cet égard - que soient mis en aeuvre tous les moyens dont nous disposons dans le monde. Car la plus puissante incitation sera exercée par la pression des événements et l'apparition d'irrésistibles lignes de force, événements et lignes de force qui devront être conçus de manière à restreindre les actions du titulaire, la seule possibilité restant à celui-ci étant alors de démissionner de ses fonctions papales.
(pages 155-156)


L’histoire a prouvé que le plan a échoué avec JPII.
Le traducteur, François Thouvenin, ajoute en note de bas de page :

Comment ne pas penser à la démission de Benoît XVI en 2013 et à son remplacement par le « Pape François » ? Le livre de Malachi Martin - publié en 1998 - aura été prémonitoire au moins sur ce plan-là. Il n'aura jamais eu que quinze ans d'avance, ce qui est fort peu pour des gens qui exécutent un plan préternaturel remontant à des milliers d'années et dont la réalisation ne cesse de s'accélerer.

Note: Présentation du livre par l'éditeur

(1) (Quatrième de couverture) :
La Guerre froide est terminée. Avec des capacités et une audace impossibles à envisager jusqu'à présent, une improbable coalition internationale d'intérêts politiques, financiers et religieux supérieurs voit enfin dégagé devant elle l'itinéraire devant aboutir à son objectif ultime : l'établissement d'une société mondiale unique, l'Utopie. Avec pour seuls points communs un immense pouvoir et l'ambition démesurée d'en acquérir davantage encore, avec pour slogan l'unité et la prospérité mondiales, avec la trahison, le scandale et l'assassinat comme armes toutes prêtes à servir, ces hommes ont à la fois les moyens et la volonté de s'approprier le mécanisme mondial convenant parfaitement à la réalisation de leurs plans : la plus ancienne, la plus habile et la plus stable chancellerie politique du monde, le Vatican. (...)
De l'Amérique à la Russie en passant par l'Europe, parmi de vastes paysages comme dans des couloirs clandestins, une distribution riche et variée - présidents et hommes politiques, saints et pécheurs, faiseurs de papes et aspirants à la papauté - s'entrechoque sur fond d'événements dramatiques et parfois sanglants, tandis que le sort du monde est en jeu.


La quatrième de couverture complète cette «accroche» par la notice Wikipedia (dont on connaît la partialité !) de Malachi Martin

Étroitement associé à Jean XXIII et au Cardinal Augustin Bea, l'ancien jésuite d'origine irlandaise MALACHI MARTIN (1921-1999) est l'auteur de best-sellers nationaux tels que Les jésuites, The Final Conclave et Hostage to the Devil.
Né dans le Comté de Kerry, en Irlande, il étudia à l'Université catholique de Louvain, en Belgique. Il y reçut des doctorats en langue sémitique, en archéologie et histoire orientale. Il étudia ensuite à Oxford et à l'université hébraïque de Jérusalem.
Ordonné prêtre le 15 août 1954, il est professeur à l'institut biblique de Rome de 1958 à 1964, et accomplit certaines missions délicates pour le cardinal Augustin Bea (dont il était le secrétaire privé), et pour Jean XXIII et Paul VI. Relevé en 1964 par Paul VI de ses voeux de pauvreté et d'obéissance à sa propre demande, il reste cependant prêtre. Déménageant à New York il devient un auteur international connu de romans. Ses essais défendent en général les théories du traditionalisme et intégrisme catholique. De tendance traditionaliste, il est déçu des orientations données à l'Église Catholique par le Concile Vatican II. Il mentionne fréquemment Monseigneur Lefebvre dont il est sympathisant, sans faire partie de son association.


Le 18 novembre, François Thouvenin, le traducteur et Bruno Saglio, directeur des Éditions Saint-Rémi, étaient invités sur Radio Courtoisie pour l’émission «Au fil des pages ». On peut réécouter l'émission (très intéressante) en suivant ce lien