Benoit-et-moi 2017
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Ainsi va l'Eglise sous François (I)

Mgr Paglia, chancelier de l'Institut Jean-Paul II pour la famille, fait l'éloge de Marco Pannella, féroce adversaire de l'Eglise (celle du temps de Jean-Paul II et Benoît XVI), partisan furieux de l'avortement et de l'euthanasie, ami du Pape (24/2/2017)

En mai dernier, la mort de Marco Pannella "le leader historique du Parti Radical" (extrême-gauche italienne), avait donné lieu chez nos voisins transalpins à ce qu'il est convenu d'appeler "un hommage unanime" (ce qui en soi est déjà éminemment suspect), impliquant l'ensemble du monde médiatique et politique, jusqu'au sommet de l'Eglise.
Je reprends des éléments d'un article que j'avais publié à l'époque.

"Le Monde" du 19 mai annonçait la nouvelle de sa mort en l'accompagnant de ce commentaire bref mais aussi éloquent que la photo ci-dessus:

M. Pannella avait fondé le Parti radical en 1955 et avait été, tout à la fois, antimilitariste, anticlérical, fédéraliste européen, libéral, non violent, admirateur de Gandhi, député de 1976 à 1992, partisan de la désobéissance civile et de l’euthanasie, pratiquant la grève de la faim jusqu’aux limites extrêmes de ses forces.
Il avait milité contre la guerre du Vietnam, pour l’avortement, contre l’Eglise trop présente, pour la libération des drogues douces et le divorce.

Ce "palmarès" n'avait pas empêché le Père Lombardi, en sa qualité de directeur du bureau de presse du Saint-Siège (et accessoirement, porte-parole du Pape) de se fendre de cet éloge funèbre stupéfiant:

«Je me souviens de lui avec estime et sympathie, pensant qu'il nous laisse un héritage humain et spirituel important, de rapports francs, d'expression libre et d'engagement civil et politique généreux, pour les autres, et en particulier pour les faibles et ceux qui ont besoin de solidarité. Pannella est une personne avec laquelle nous nous sommes trouvés souvent dans le passé sur des positions différentes, mais dont on ne pouvait pas ne pas apprécier l'engagement total et désintéressé pour de nobles causes».

Pour qu'il n'y ait aucun doute sur la relation d'amitié qui existait entre Pannella et le Pape, "la Repubblica" avait d'ailleurs reproduit le fac-similé de la lettre manuscrite que le premier avait adressée au second sur son lit de mort

Cher Pape François
Je t'écris de ma chambre au dernier étage - près du ciel - pour te dire qu'en réalité, j'étais près de toi à Lesbos quand tu embrassais la chair martyrisée de ces femmes, de ces enfants, et de ces hommes que personne ne veut accueillir en Europe.
Cela, c'est l'évangile que j'aime et que je veux continuer à vivre aux côtés des derniers, ceux que tout le monde rejette.
Cela, c'est la passion et le vent de "l'Esprit" qui fait bouger le monde. Je le vois de ma petite fenêtre avec les plantes devenues folles qui s'agitent et les mouettes qui l'accompagnent.
En ce moment, je ne peux plus sortir, mais je suis auprès de toi dans toutes les sorties que toi tu fais. Une idée fixe m'accompagne encore aujourd'hui: "Spes contra spem" (ndt: j'espère contre toute espérance).
Cher Pape François, je suis plus avancé que toi dans les années, mais je crois que toi aussi, tu te trouves à vivre "spes contra spem" (ndt: St Paul, Lettre aux Romains, 4.18)
Je t'aime, vraiment (TI VOGLIO BENE DAVVERO)
Ton Marco

PS: J'ai dans la main la croix que portait Mgr Romero, et je ne parviens pas à m'en détacher.

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Le 17 février, la station de radio "Radio Radicale" - liée au parti éponyme - a organisé un débat autour de la présentation de l'autobiographie postume de Pannella, "Una libertà felice. La mia vita".
Invité d'honneur, Mgr Paglia, actuel président de l'Académie pontificale pour la vie, considéré comme proche (en tout cas partisan affirmé et courtisan zélé) du Pape, que mes lecteurs connaissent bien - mais pas forcément EN bien - ne serait-ce qu'à propos de sa gestion désastreuse du diocèse de Terni et de ses démêlés judiciaires (cf. benoit-et-moi.fr/2015-I/actualite/des-ennuis-judiciaires-pour-mgr-paglia), sans parler de sa muflerie envers Benoît XVI (ibid).

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Ses propos, parfaitement dans la ligne de ceux du Père Lombardi en 2016 (et à ce titre, ils ne sont même pas inédits dans la haute hiérarchie vaticane), mais avec encore moins de nuances, ont suscité l'indignation de Riccardo Cascioli et d'Antonio Socci. Et sans doute de beaucoup d'autres.

Dernières effrayantes embardées du Vatican de Bergoglio

www.antoniosocci.com
Ma traduction

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Deux épisodes de ces jours-ci font - amèrement - comprendre les effrayantes embardées que le «parti bergoglien , qui aujourd'hui a pris le pouvoir, fait faire à l'Église.
Ici, Sandro Magister rapporte ce qu'a dit le nouveau général des jésuites voulu par le pape Bergoglio (ndt: en réalité, il s'agit d'une interview de ce dernier par Giuseppe Rusconi sur Rosso Porpora, traduction à suivre): on en est au remplacement de Jésus par Bergoglio lui-même. Et on en est même à la délégitimation de l'Evangile et du Christ. C'est la foi elle-même qui disparaît.

Ensuite, il y a le cas emblématique de Mgr Vincenzo Paglia, dirigeant de la Communauté de Sant'Egidio. Cet évêque est un proche collaborateur du pape Bergoglio. Il a été voulu par lui à la tête de l'Académie pontificale pour la Vie.

Le président de la "nouvelle" et "bergoglienne" Académie pour la vie - qui, à une époque, nacquit pour soutenir le combat de l'Eglise en faveur des principes non négociables - exalte Marco Pannella et, en substance, l'indique comme exemple à suivre.

Pour être précis, Paglia exalte Marco Pannella disant: «Puisse l'esprit de Marco nous aider à vivre dans cette même direction» .
Vous avez bien lu.
Mais vous pouvez l'entendre de vos oreilles.

De cette vidéo je signale ces "perles" de Paglia:
«Pannella, homme d'une grande spiritualité» (3'20"), «une grande perte pour notre pays» (6'30"), «il a passé sa vie à défendre les derniers» (9'), «dans la défense de la dignité de chacun, en particulier les plus marginalisés ... Pannella est vraiment un homme spirituel» (10'53"), c'est «un homme qui peut nous aider à espérer bien que les nouvelles, la vie quotidienne nous mettent à dure épreuve» (18'25"), «le Marco plein d[e l]'esprit continue à souffler» (18'40"), «Marco inspirateur d'une vie plus belle, non seulement pour l'Italie, mais pour notre monde, qui a besoin plus que jamais d'hommes qui sachent parler comme lui ... j'espère que l'esprit de Marco nous aidera à vivre dans cette même direction» (19'20").

Tout cela alors qu'en France a été approuvée une loi liberticide, voulue par les socialistes, qui interdit sur internet les sites "pro-life" et punit de lourdes amendes et même de prison quiconque, sur le réseau, s'oppose à l' avortement, DANS LE SILENCE TOTAL DU SAINT-SIÈGE ET DU PAPE BERGOGLIO (QUI AVAIT DÉJÀ INDIQUÉ EMMA BONINO ET GIORGIO NAPOLITANO COMME ITALIENS EXEMPLAIRE) .

Désormais, il semble ne plus y avoir de limites

Académie pontificale de la Mort

Riccardo Cascioli
24/02/2017
www.lanuovabq.it
Ma traduction

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Savoir qu'un homme qui dans sa vie et jusqu'à la fin il a fait tant de mal, comme Marco Pannella, a pourtant joui de l'amitié d'un prêtre, est d'une certaine façon réconfortant. On peut espérer que ce fil avec Dieu qui ne s'est jamais rompu peut avoir entraîné au moins à la fin, un sursaut de conscience, un repentir, pour sauver son âme. Mais l'espoir se fait amertume sachant que ce prêtre est Mgr Vincenzo Paglia, ex-évêque de Terni (diocèse qu'il a réduit au bord de la faillite), désastreux ex-président du Conseil pontifical pour la famille, depuis peu président de l'Académie pontificale pour la vie ainsi que chancelier de l'Institut Jean-Paul II pour la famille, institutions où il a commencé un travail systématique de démolition de ce qui avait étécvoulu par Jean-Paul II.

Mais ce n'est pas de ces «médailles» que naît l'amertume: pour en comprendre le motif, en revanche, il suffit d'écouter la vidéo qui depuis deux jours rebondit d'un site à l'autre, scandalisant des milliers et des milliers de catholiques ordinaires. Il s'agit de l'intervention que le président de l'Académie pontificale pour la vie a faite le 17 Février dernier lors d'un évènement organisé par le Parti Radical pour présenter l'autobiographie (posthume) de Marco Pannella.

Bien sûr, celui qui a partagé une vraie amitié avec une personne, même provenant d'expériences différentes, voire opposées, essaie d'en valoriser l'humanité, mais dans les paroles de Mgr Paglia, il n'y a pas l'affection de l'ami qui a partagé une dialogue sincère sur la vérité de la vie; il y a au contraire l'adhésion enthousiaste à l'idéologie qui a animé Pannella et continue à animer aujourd'hui ses disciples. Une idéologie fille et amplificatrice de ce que saint Jean-Paul II appelait «culture de mort»: Pannella est directement responsable de plus de six millions d'enfants tués par l'avortement, il a été l'un des destructeurs les plus tenaces de la famille, il est à l'origine des campagnes pour l'euthanasie qui donnent le coup de grâce à notre peuple. Et puis la drogue, la prostitution, les couples homosexuels, le contrôle des naissances: tout ce qui est le renversement du plan de Dieu créateur a trouvé dans cet homme et ses partisans des missionnaires fanatiques adonnés au prosélytisme.

Un homme avec un fardeau aussi lourd sur la conscience aurait eu besoin d'un homme de Dieu, capable de le rappeler à sa vérité; il a été au contraire «puni» avec un prêtre qui l'a justifié et exalté dans sa perversion, et qui aujourd'hui ressentir le besoin de l'annoncer au monde: «Marco était un homme de grande spiritualité», «sa disparition est une grande perte pour notre pays», «un homme spirituel qui a combattu et espéré contre toute espérance, comme dit saint Paul», «une histoire pour la défense de la dignité de tous», «il a dépensé sa vie pour les derniers», «un précieux trésor à préserver», «un homme qui peut aller dans les profondeurs et sait nous aider à espérer», «inspirateur d'une vie plus belle pour le monde, qui a besoin d'hommes qui sachent parler comme lui». Comme si cela ne suffisait pas, voici aussi la leçon parce que Pannella - dit Paglia - «nous fait des reproches à nous catholiques, car nous laissons de côté l'Evangile». Ah, c'est donc pour cela qu'il s'est donné tant de mal pour effacer toute trace de catholicisme.

En Italie, personne plus que Pannella n'a oeuvré contre la vie et contre la famille, et c'est le président de l'Académie pontificale pour la vie, qui a été président du Conseil pontifical pour la famille, qui chante ses louanges. Il n'y a pas assez de mots pour exprimer l'indignation et le dégoût pour cette exhibition.

Mais, si c'est possible, ce n'est pas le pire. Parce que l'éloge de Pannella fait par Mgr Paglia révèle également la perspective culturelle qui anime - avec Paglia - une partie influente de l'Eglise. Voilà ce qu'a dit le monsignor: «Aujourd'hui, il est essentiel de trouver une proximité qui unit les différents pour édifier une unité de dessein ou une unité qui embrasse chacun»; et encore: «Contre les murs, Marco est quelqu'un qui parle d'universalité, de liberté de construire», «un espoir dans un monde qui se recompose».

La prose manque de fluidité, mais le concept est clair: la perspective est l'unité du genre humain en considérant ce qui unit; peuples, cultures et religions qui doivent se fondre, renonçant à leur identité, pour devenir une seule chose. Et l'Église au service de cette utopie qui, par ailleurs a ses théoriciens à l'ONU. On n'annonce plus le Christ, mais les valeurs humaines communes; on parle de Jésus , mais en fonction d'un service pas davantage précisé à l'humanité; on ne travaille pas à amener tous les peuples au Christ, mais le Christ est le prétexte pour se perdre dans la pensée unique dominante. Bref, ce qui est recherché, c'est la fin de l'Église.