Benoit-et-moi 2017
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Du cardinal Bergoglio au Pape François

Une enquête explosive d'Hilary White, qui s'appuie sur des articles de la blogosphère hispanique bien antérieurs à 2013 (15/2/2017)

>>> Ci-contre: l'image énigmatique qui illustre le blog d'Hilary White

La plupart des gens qui liront ce qui suit éprouveront un certain malaise, car pour les catholiques, il n'est pas facile de s'attaquer au Pape, et les autres (au moins ceux qui s'y intéressent) sont majoritairement favorables à CE pape. Quant aux bergogliophiles de conviction, ils sont invités à s'en abstenir, sinon à leurs risques et périls.
Les faits rapportés sont plus que de simples rumeurs. Et la force de l'argumentation, en plus de la sincérité et de l'autorité de l'auteur, réside dans la date de la documentation utilisée, croisée avec les faits que nous connaissons aujourd'hui.

En préambule, Hilary White s'interroge: comment se fait-il que nous sachions aussi peu de chose sur l'homme qui est assis sur le Trône de Pierre depuis le 13 mars 2013? Ne serait-ce pas que les journalistes de la presse dite mainstream ont péché par négligence? A moins qu'ils n'aient rien fait parce qu'on leur avait demander de ne pas enquêter? En réalité, beaucoup de choses sont disponibles sur Internet, à condition de savoir où chercher. Et bien entendu, le plus intéressant se trouve en Amérique latine.
Hilary White a retouvé des articles écrits entre 2009 et 2011, par un blogueur espagnol connu et respecté, Francisco De la Cigoña, de tendance conservatrice, mais non traditionaliste et certes pas extrêmiste (il faut le préciser qu'il a nettement baissé le ton de ses critiques depuis l'élection de Jorge Mario Bergoglio).
Ces "vieux" articles de son blog <La Cigüeña de la Torre> très connu et respecté dans la sphère hispanique et au-delà, jettent une lumière inquiétante sur la personnalité du Pape, et permettent de comprendre l'arrière-plan d'une affaire dont il a été pas mal question dans ces pages: celle de Rogiero Livieres, cet évêque paraguayen contraint à la démission en août 2014 pour des raisons jusque là pas vraiment élucidées.

J'ai traduit l'enquête d'Hilary White, et Carlota a bien voulu traduire directement à partir du texte en espagnol les articles de La Cigüeña.

Articles reliés

Et aussi:

  • Un article très intéressant et bien documenté publié dès décembre 2013 par Laurence England sur son blog <That the bones you have crushed may thrill>, où il se posait déjà à peu près les mêmes questions, et s'interrogeait, preuves à l'appui, sur la complaisance suspecte des médias et la persistance de leur lune de miel avec le nouveau pape. Je l'avais traduit, mais pas publié à l'époque, car il était lui aussi explosif, et n'était pas encore corroboré par des faits (désormais nombreux) postérieurs à l'élection.

Un "réseau de mensonges, d'intrigue, d'espionnage, de méfiance et, plus efficace que tout, de peur"

13 février 2017
Hilary White
whatisupwiththesynod.com

C'est l'opinion d'un "ufficiale" argentin qui travaille au Vatican et qui, logiquement, par peur, préfère ne pas être cité: Bergoglio "est quelqu'un qui sait surtout comment infuser la peur". Voilà pourquoi il a une influence sur le Saint-Siège qui en surprend beaucoup.
Bien qu'il se donne beaucoup de mal pour impressionner tout le monde avec un air de dévotion austère et mortifié, c'est un homme qui a une mentalité de pouvoir. Et il l'a toujours été.

L'un des aspects les plus curieux de ce pontificat est le manque de curiosité à propos de son passé. Je me souviens du jour où Benoît XVI a été élu. Après avoir repris mon souffle, moi et mes collègues de travail nous sommes partagé la très vaste tâche. On m'a donné la mission d'écrire sur l'histoire personnelle du cardinal Ratzinger et mon collègue s'est chargé de l'oeuvre théologique. C'était une occupation pour toute la journée, heureusement que je venais de lire un livre de Peter Seewald à ce sujet durant la semaine, et il se trouve que je vivais dans une maison remplie de livres de Ratzinger. Benoît fut le premier pape à être élu à l'ère de l'internet moderne, et il fut le premier dont la vie et l'histoire ont été minutieusement examinées à partir d'archives sur Internet.

C'est quelque chose de normal à chaque fois qu'il y a quelqu'un de nouvellement élu, quels que soient sa fonction et le lieu. C'est la première tâche des journalistes, et même s'il y a des barrières linguistiques, avec l'amélioration des traductions automatiques, les dictionnaires en ligne et les vérifications croisées, il est maintenant possible pour un auteur, partout dans le monde, de creuser dans l'histoire de quelqu'un d'autre. Il s'agit d'une compétence cruciale pour les journalistes.

Donc, je me demande pourquoi nous savons encore si peu de choses sur Jorge Mario Bergoglio et sur l'état des choses dans son très grand et important ex-diocèse? S'agit-il duproblème linguistique? Parce que c'est une mauvaise excuse pour les journalistes qui sont tous familiers avec l'usage des différents auto-traducteurs.

Je me suis entretenue avec des gens qui ont vécu et travaillé en Amérique du Sud, en particulier en Argentine, et les choses qu'ils disent sur le genre d'homme qui est maintenant assis sur le trône de Pierre sont «largement», et même communément connues. Ces choses feraient probablement dresser les cheveux de la plupart des gens qui en prendraient connaissance. Même ceux qui n'hésitent pas à identifier François comme un hérétique et un ennemi de la foi et du Christ rechigneraient probablement à entendre les choses que j'ai entendues.

Comme toujours avec de telles choses, il est d'une importance capitale de confirmer et re-confirmer. Se contenter de poster des rumeurs, même quand nous les avons directement à partir de la source, est sans valeur. Mais, en dehors du fait que ces histoires sont parfaitement dans la ligne de ce que nous voyons tous les jours dans les nouvelles, l'une des choses qui les rend plausible est leur cohérence. Je reçois exactement les mêmes histoires, les mêmes événements, les mêmes personnages, les mêmes dates, de différentes personnes. D'autres viendront probablement.

Pour le moment, il y a une grande partie que je ne peux pas partager avec vous, mais il y a effectivement beaucoup de ce qui a été écrit sur lui et sur son style de gouvernement à Buenos Aires qui est accessible au public, et assez facilement accessible. Et cela dresse un portrait terrifiant d'un homme totalement indifférent à la religion catholique ou à la loi - que ce soit le droit canon ou la loi morale - un homme obsédé par le pouvoir et totalement impitoyable dans ses méthodes pour le gagner.

~

Ce qui suit est d'un blogueur, Francisco Jose Fernandez De La Cigona, plus ou moins compatible avec le modèle catholique «conservateur» , qui écrit beaucoup sur l'Eglise en Espagne et dans le monde hispanophone.

Ici, en 2009, il parle de la ruse de Bergoglio pour refuser de promouvoir la messe traditionnelle à Buenos Aires après le Motu Proprio du pape Benoît. (Ce qui bien sûr, ne le fait guère se démarquer parmi ses frères évêques du monde entier. En bref, l'histoire est qu'il a permis seulement une version réécrite de la messe avec beaucoup d'insertions Novus Ordo / vernaculaire, les fidèles qui avaient réclamé la messe y ont assisté exactement une fois. Après quoi il a renoncé, disant: «Vous voyez? Personne n'en veut» et il l'a annulée).

Mais notez le langage que ce non-Traditionaliste utilise pour décrire le cardinal Bergoglio, le qualifiant de «dictateur, pas pour le bien, mais pour le mal» qui a salé la terre du diocèse B. Aires .

Bien sûr que ce serait mieux que Bergoglio ne mette pas d'empêchements au Motu proprio du Pape mais si seulement ses défauts se réduisaient à ceux-là! En Espagne nous avons des évêques excellents dans les diocèses où il n’y a pas de messe selon le rite extraordinaire. Donc je m’en tiens mille fois à ceux-là plutôt qu’à un autre où il serait appliqué. Je crois que Bergoglio a d'autres défauts beaucoup plus graves. Et j’en commenterai deux. Le premier est qu'il est le dictateur de l'Église argentine et, comme tel, il a imposé une hiérarchie absolument médiocre. Il est en train de couler cette Église. Ce n'est pas un dictateur pour le bien mais pour le mal. Et c’est sa grande responsabilité à lui. Énormément d’années sont nécessaires pour recomposer le mal ayant pour origine l’épiscopat.
En Espagne nous en avons su quelque chose. Bergoglio laisse le champ de l’Église couvert de sel. Et c’est ainsi qu’il va rester pour longtemps.
En outre, il a une propension véritablement alarmante au syncrétisme relativiste. Le fait de se mélanger avec des juifs, des protestants, des maçons… lui plait tout particulièrement. Et les gens finissent pas croire que tout se vaut si cela va au cardinal.
La photograhie que j'utilise pour illustrer cet article, avec le cardinal à genoux, recevant, une bénédiction, une imposition de main ou Dieu sait quoi d'autre d’un pasteur évangélique, avec la présence ravie du P. Cantalamessa me semble particulièrement lamentable. Et ces actes sont ceux qui doivent le rendre heureux car il s’y prête enchanté.
C’est ce qui est véritablement grave chez le cardinal de Buenos Aires. Plût au Ciel que la seule chose que l’on puisse lui reprocher soit de ne pas sympathiser avec la messe traditionnelle.

~

Parmi les histoires les plus obscures, mais les plus révélatrices, il y en a une qui date d'à peu près 2010, elle concerne les efforts de Bergoglio pour entraver la réussite d'un rival au Paraguay, une histoire qualifiée à l'époque par des auteurs d'exemplaire de la façon d'agir de la "mafia Argentine".

Voici la version courte:
Rogelio Ricardo Livieres Plano est l'évêque de Ciudad del Este, au Paraguay, deuxième plus grande ville du pays, presque à la frontière la plus septentrionale de l'Argentine, nichée dans un petit coin où se rejoignent le Brésil et l'Argentine. Livieres attirait dans son séminaire des vocations de toute l'Amérique latine. C'était pour la même raison que les évêques les plus «conservateurs» et «traditionnels» le font: son séminaire était un endroit où la religion catholique était enseignée et les prêtres formés, contrastant fortement avec la tendance générale en Amérique du Sud.

Cela dérangeait Bergoglio, cheville ouvrière de l'Église d'Amérique du Sud, en particulier parce que parmi les «réfugiés» du séminaire de Livieres, certains venaient de son propre fief de Buenos Aires. Ainsi, la destruction de ce séminaire et / ou de son évêque devint-elle une question d'importance majeure. Pour ce faire, il a utilisé sa propre créature qu'il a placée à la Congrégation pour les évêques, avec la surveillance du Paraguay, afin d'intercepter des lettres privées transmises directement au pape Benoît par Livieres. Ce matériel était protégé par le secret pontificall, mais il était obtenu par son homme à Rome, puis d'une certaine façon arrivait jusqu'à la presse, et il était utilisé pour discréditer Livieres.

Ce qui n'est pas inclus dans cet article, daté de décembre 2011, c'est l'épilogue. Une de ses premières actions publiques contre les traditionalistes a été de trouver un prétexte pour éliminer Livieres. Rorate s'est emparé de l'histoire, disant que c'était la faute de Livieres parce qu'il avait pris pour Vicaire général un prêtre qui avait été accusé d'inconduite sexuelle aux Etats-Unis. C'est possible, mais un regard sur l'arrière-plan de l'affaire entre Bergoglio et Livieres nous dit qu'aussi "odieux" que fût le prêtre - le tristement célèbre Urrutigoity - il s'agit là du plus fragile des prétextes.

Si François manifestait un tel désir d'avoir des évêques très éloignés des responsables homosexuels d'abus sur mineurs, peut-être pourrait-il expliquer pourquoi le cardinal Danneels occupait une place tellement prééminente sur la Loggia, le soir du Conclave?
Et pourquoi il était spécialement invité à jouer un rôle de premier plan dans les deux Synodes sur la famille?
Et ce qu'il fait avec un homme comme Battista Ricca pour diriger sa maison.

Et pendant que nous y sommes, nous pouvons peut-être demander pourquoi les facultés sacerdotales de Mauro Inzoli - le prêtre italien coupable de viols sur mineurs, encore bien connu en Italie comme "don Mercedes" (cf. benoit-et-moi.fr/2017/actualite/pedophilie-reforme-de-la-reforme-la-aussi) - , révoquées sous Benoît XVI, ont été soudainement restaurées sans réelle raison donnée, avec la bouche pleine d'absurdités sur la «miséricorde».

De toute façon, je pense que c'est sans risque de dire que l'histoire d'Urrutigoity était une belle erreur de la part de Livieres, mais que n'importe quelle excuse aurait fait l'affaire pour Bergoglio. Apparemment Rorate n'a pas beaucoup creusé dans le fond, parce qu'ils auraient découvert que c'est plus ou moins le modus operandi de Bergoglio.

Ils n'ont sans doute pas beaucoup enquêté sur les plaintes de l'évêque à propos de «persécution idéologique». Les médias du Vatican eux-mêmes n'ont fait aucune allusion au versant Urrutigoity de l'affaire, faisant au contraire une allusion plutôt appuyée au fait que l'interprétation de l'évêque (?) était la bonne, citant des «raisons pastorales» et «l'unité des évêques». C'est désormais une procédure plus ou moins standard du Vatican bergoglien d'accuser quiconque est considéré comme trop «conservateur» d'être «une figure qui divise».

Evidemment, nous ne serons jamais en mesure de tout savoir parce que quelques mois après avoir été démis de ses fonctions, le choc (ou autre chose...) a tué l'évêque qui souffrait de diabète.

Je cite cette histoire maintenant juste pour donner un exemple des choses bizares qui sont amplement disponibles sur l'Internet si l'on sait où chercher, sur le passé étrange de Bergoglio et ses habitudes actuelles encore plus étranges. En bref, tout ce qu'il est en train de faire - des choses comme d'exiger que le Grand Maître de l'Ordre Souverain de Malte vienne à son bureau sur l'heure et n'en parle à personne - était des procédures à peu près standards pour le cardinal archevêque de Buenos Aires.

Et très franchement, c'est précisément le genre d'information qui ferait beaucoup pour dissiper le nuage de confusion et d'obscurité autour de ce pape, si les journalistes avaient pris la peine de poser ce genre de questions et creusé un tout petit peu dans les archives d'internet. La difficulté que les gens ont sur ce sujet est en grande partie de réconcilier cette façade d'"humilité" avunculaire avec l'image monstrueuse (!!) qui émerge aujourd'hui du Vatican. Si l'on pouvait montrer qu'il n'y a aujourd'hui pas grande différence dans le style ou les buts entre le Pape François et le cardinal Bergoglio, une grande partie de la confusion serait dissipée.

Notre ami Francisco Jose Fernandez De la Cigoña a recours à d'autres sources:

23 décembre 2011
Francisco Jose Fernandez De la Cigoña

* * *

La lecture du billet sur la présentation de la démission du cardinal archevêque de Buenos Aires à l'occasion de ses 75 ans a motivé la plume d'un ami romain qui m'a envoyé deux articles et m'en annonce d'autres sur la personnalité de Bergoglio et ses idées. De moi, il y a seulement cette introduction. Je ne savais même pas qui était ce Pedacchio [1], un agent du cardinal à Rome, dit-on. J'ai toutefois les meilleures références de l'évêque paraguayen mentionné.

Il serait bon de donner quelques exemples de la façon dont le prêtre Pedacchio, fonctionnaire ("ufficial") de la Congrégation pour les évêques, informe le cardinal Bergoglio et manipule selon ses indications des information confidentielles - en plus, bien sûr, de les déformer et de fabriquer des preuves.

Selon des sources fiables, quelques-unes des activités les plus récentes du cardinal de Buenos Aires et de ses minutantes [fonctionnaire subalterne qui transcrit les minutes des réunions] à la Curie se sont concentrées sur un évêque du Paraguay. Rappelons que le Paraguay est précisément le pays dont est chargé Pedacchio à la Congrégation pour les évêques.

Déjà vers la fin de 2008, il s'était produit une très curieuse fuite d'informations hautement confidentielles. Un évêque du Paraguay, Rogelio Livieres, avait remis au pape [Benoît], lors de la visite ad limina, une lettre personnelle et confidentielle dans laquelle il soulignait quelques-uns des problèmes les plus urgents dans la nomination des évêques de ce pays - un de ces évêques venait d'accéder à la présidence de la République, contre toute loi canonique - et rendait public ce que les évêques du Paraguay taisaient: [cet évêque] avait procréé des enfants "selon la chair", pour reprendre l'expression de l'Ecriture.

Cette lettre, personnelle et confidentielle, fut divulguée à la presse du Paraguay pour attaquer l'évêque [Livieres] qui cherchait à améliorer les nominations épiscopales. Faisant gravement tort, bien sûr, à Mgr Livieres. Au Paraguay, personne, sauf Livieres, ne connaissait le texte de cette lettre. Et il en avait donné une copie seulement au pape. C'est probablement Pedacchio lui-même qui, comme fonctionnaire responsable du Paraguay à la Congrégation pour les évêques, avait "fuité" cette informations couverte par le secret pontifical. [NB: ce prêtre, Fabián Pedacchio est maintenant le secrétaire privé de François.]

Voilà ce dont nous avons été informés par des amis d'Asunción sur ce sujet. Mais, comme nous l'avons appris d'Argentine et du Saint-Siège, l'attention privilégiée du cardinal Bergoglio pour cet évêque paraguayen ne s'est pas usée au fil du temps. Au contraire, elle n'a fait que croître.

Au Paraguay, Bergoglio s'inquiète surtout de la progression des vocations sacerdotales au Séminaire de Ciudad del Este, véritable gifle au progressisme régnant que certains évêques du Paraguay, comme Bergoglio lui-même, encouragent tellement.

Ce qui l'inquiète le plus, c'est le renouveau ecclésial et liturgique promu par le pape [Benoît XVI] et que certains appellent «la réforme de la réforme», autrement dit la vie liturgique conforme à ce qui est établi par le Concile Vatican II, célébrée dans la dynamique de l'«herméneutique de la continuité». Il s'inquiète que de nombreux nouveaux prêtres se forment en contact fluide et habituel avec la Forme ordinaire et celle extraordinaire, chose très inhabituelle en Amérique latine.


La stratégie générale de Bergoglio est de discréditer le travail de renouveau ecclésial entrepris par Mgr Livieres, pas dans la doctrine ou la liturgie, où il trouve beaucoup d'écho dans la Rome de Benoît XVI, mais dans les procédures de promotion vocationnelle.

En fait, à l'assemblée générale de l'OSAR (Organisation des Séminaires de la République Argentine), le 10 Novembre 2011, au séminaire de La Plata (Province de Buenos Aires, Argentine), le thème fit irruption grâce à l'un des supérieurs du séminaire de Buenos Aires - prétendant révéler un secret pontifical -, à propos d'une législation particulière selon laquelle le Saint-Siège se préparait à restreindre le «passage» des séminaristes d'un Séminaire à une autre. Un cas du Séminaire de Ciudad del Este, avec nom et prénom, fut cité comme exemple. Il fut dit lors de cette réunion que le Saint-Siège avait mis en accusation (initié une procédure contre) un évêque paraguayen - lire, Mgr Livieres - pour avoir reçu un séminariste de Buenos Aires, sans avoir réclamé les informations canoniques, et ensuite, toujours selon eux, pour l'avoir ordonné diacre sans les titres académiques requis.

Soyons honnêtes. Même si Bergoglio avait demandé des sanctions contre Livieres, il n'était pas nécessaire d'aller au Paraguay - le terrain gardé de Pedacchio - pour trouver des exemples de tels cas. Ils se produisent en réalité souvent en Argentine même. Et les séminaristes qui fuient dans la terreur le Séminaire de Buenos Aires - en réalité, pas seulement pour des raisons liturgiques - ne sont pas rares. Que l'on ait nommé directement et publiquement cet évêque, qui par ailleurs offrait tellement de bons fruits dans sa terre, signifiait que Bergoglio et ses informateurs cherchaient au moins à le discréditer, sinon à le perdre. Sans parler de l'énorme injustice de cette attaque sur la bonne réputation du séminariste, qui n'avait fait l'objet d'aucune sanction disciplinaire et n'était accusé de rien de grave. Cela fut reconnu publiquement à l'époque par le Recteur du Séminaire de Buenos Aires, le Père Giorgi, qui, cependant, n'a même pas élevé une voix timide pour défendre le séminariste.

Cela ne s'arrête pas là. Quelques semaines plus tard, ce sujet - cette fois encore avec le nom et le prénom de l'"impliqué" - fut abordé lors de la réunion du Conseil presbytéral de l'Archidiocèse de Buenos Aires. Toujours en cherchant à atteindre la bonne réputation d'évêques qui n'étaient pas bien vus par le cardinal.

Quelqu'un a en conscience l'obligation d'exprimer ce que tant d'autres gardent sous silence, par peur, ou par crainte de voir leur carrière ruinée en représailles.

Tout se sait dans l'archidiocèse de Buenos Aires. L'ennui, c'est que ce qui ressort de ces sources est déformé, sinon mensonger. Et puis, plus que jamais vaut l'adage selon lequel "de Rome vient ce qui va à Rome", étant donné que peu de temps après la calomnie ou la diffamation, des informateurs chevronnés comme Pedacchio apportent «l'affaire» à Rome, pour répandre des infamies ou demander des sanctions.

Sous les signes archimanifestes d'humilité dont il se vante, Bergoglio cache des désirs réels de pouvoir. Il les a depuis ses origines dans la Garde de fer et son ancienne relation avec la loge P.2 (avec sa relation prouvée avec l'amiral Massera) [2]. La chance du cardinal est qu'il a été attaqué sur ces points par un journaliste nommé Horacio Verbitzky , qui s'est trouvé discrédité à cause de la haine viscérale manifeste qu'il a pour l'Eglise en Argentine. Son attaque contre Bergoglio a été accusée d'être partisane, même si sa recherche était sérieuse et bien documentée.

Mais pour en revenir aux préoccupations apparentes de Bergoglio au sujet du Séminaire de Ciudad del Este au Paraguay, elles nous surprennent d'autant plus quand on pense que son propre séminaire laisse beaucoup à désirer. Il est bien connu qu'il y a des séminaristes de moralité douteuse qui ont pour directeur spirituel quelques-uns des évêques auxiliaires les moins recommandables du cardinal.

«El Jesuita», comme on lit dans le titre de sa biographie de commande, qui néglige à la fois la vie spirituelle et la formation de son clergé en voie de disparition, n'a pas la moindre démangeaison au moment de l'accusation. Sa spécialité est d'accuser les évêques de présumée homosexualité, ou d'affinité avec l'homosexualité, ou d'avoir protégé des homosexuels dans leurs séminaires ou parmi leur clergé (ndt: cela rappelle le cas du cardinal Pell). Un autre de ses instruments est l'accusation de problèmes psychiatriques. Il dispose d'une équipe de psychiatres à sa disposition, qui préparent les «rapports» utiles aucas par cas.

Il est regrettable que l'Argentine, et dans une certaine mesure, le Paraguay et une partie du CELAM - où il n'est pas présent sinon grâce à ses minutantes - doivent payer les conséquences de leurs manigances. La prochaine génération d'évêques restera-t-elle hypothéquée par ces campagnes?

Ceux qui veulent connaître la vérité sur Bergoglio n'ont qu'à la reconstituer: recueillir et analyser l'ensemble des informations sur le Cardinal - pas de bavardages, pas d'accusations anonymes, mais les déclarations faites par les pasteurs autorisés. La seule difficulté qu'ils rencontreront, c'est que quelqu'un qui trahit le pape en révélant des secrets pontificaux ou qui diffame et médit, est aussi capable de faire disparaître quelques feuillets ou même des dossiers des rapports de la Curie romaine.

Après tout, tout concourt à lui prouver qu'il est «l'Elu», comme l'explique sa devise épiscopale.

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Maintenant, n'y a-t-il dans dans une grande partie de tout cela comme un son familier? En particulier, les accusations de troubles mentaux contre quiconque s'oppose à son agenda?

Bien sûr, il ne s'agit là que du rapport d'une seule petite voix. Mais, comme personne traitant des affaires de l'Eglise, il est bien connecté, et très respecté. Et ce qu'il dit est sans aucun doute dans la ligne de ce à quoi nous assistons depuis quatre ans.

Une chose que j'entends souvent, c'est que Bergoglio opère en collectant minutieusement, stockant et manipulant des informations sur les individus. En particulier, leurs antécédents et leurs habitudes personnelles. Et qu'il utilise l'approche de la carotte et du bâton, offrant une vie tranquille, voire de l'avancement à ceux qui sont prêts à coopérer. Cela expliquerait sans doute le grand nombre de personnes ayant des difficultés morales évidentes qu'il garde autour de lui, comme Mgr Ricca, qui gère sa maison pontificale. Et cela accréditerait les rapports sur le «climat de peur» au Vatican, avec les responsables de la Curie disant qu'ils croient qu'ils sont espionnés et en sont informés.

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Trois jours plus tard, notre ami ci-dessus (La Ciguena) publiait cette information, qu'il dit lui être parvenue par la même source à Rome. Je ne la reproduis pas en totalité, mais on peut la trouver ici.
Elle donne des détails sur des méthodes qui ne sont pas vraiment flatteuses, y compris l'implantation d'informateurs au Secrétariat du Protocole de la Secrétairerie d'Etat qui rapportent dans tous les détails les activités d'individus sélectionnés.

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«De Rome vient ce qui arrive à Rome». Rome dépend dans ses décisions des informations qu'il reçoit et de la façon ont il priorise la diffusion et le traitement de ces informations. C'est ce que sait parfaitement un grand ambitieux de pouvoir, le cardinal archevêque de Buenos Aires. Le cardinal Bergoglio sait comment dire des mensonges avec des demi-vérités, ou des vérités gonflées, ou déguisées, selon ce qui convient dans chaque cas. Mais il n'hésite pas, quand cela devient nécessaire, à mentir purement et simplement.

La vérité est que, dans le but de tisser sa toile de pouvoir et d'influence sur les évêques et leur nomination, ainsi que sur les prêtres et les séminaires, il sait se servir de la diffamation ou de la calomnie et, surtout, il sait comment les orienter. Il le fait grâce à des informateurs expérimentés qui, en violation de la confidentialité à laquelle le secret papal les oblige, l'informent de tout ce qui arrive à Rome sur les sujets ou les personnes qui l'intéressent. Ces mêmes informateurs, ensuite, «informent» ou «diffèrent l'information» aux autorités romaines, en donnant la priorité à l'agenda de manipulation du Cardinal - "El Jesuita", comme le titre d'une œuvre de commande destinée à l'exalter.

[...]
Evidemment, le cardinal paie un prix pour le travail de cet informateur. Comme tout informateur, il doit paraître utile et flatter son employeur, alors il doit souvent ajouter ou même inventer dans ses rapports. Apparemment, il a reçu l'ordre d'intercepter les commérages ou "pettegolezzi" arrivant par courrier ou par e-mail, y compris quand ils arrivent sans signature, comme plainte anonyme, de les imprimer et de les présenter aux autorités compétentes, au moins pour semer les soupçons et la méfiance à l'égard de quelqu'un qu'il veut détruire ou au moins geler dans son siège épiscopal ou son travail sacerdotal.

[...]
Voilà comment Bergoglio construit un réseau de mensonges, d'intrigue, d'espionnage, de méfiance et, plus efficace que tout, de peur.

C'est l'opinion d'un 'ufficiale' argentin qui travaille au Vatican et qui, logiquement, par peur, préfère ne pas être cité: Bergoglio "est quelqu'un qui sait surtout comment infuser la peur". Voilà pourquoi il a une influence sur le Saint-Siège qui en surprend beaucoup.
Bien qu'il se donne beaucoup de mal pour impressionner tout le monde avec un air de piété, austère et mortifié, c'est un homme qui a une mentalité de pouvoir. Et il l'a toujours été.

L'Amérique latine intéresse beaucoup le Cardinal [Bergoglio]. Au fil des ans , il a construit son pouvoir au CELAM, bien que récemment, il se soit quelque peu réduit parce que le cardinal Ouellet, justement le nouveau préfet de la Congrégation pour les évêques, est devenu président de la Commission pour l'Amérique latine - en fait, ce prélat digne d'estime n'a rien à voir avec les intrigues de "El Jesuita".

Le cardinal sait que ses heures de pouvoir direct en ce monde sont comptées. Mais il travaille dur et habilement, afin que même après sa retraite pour raison d'âge, et même après que le Seigneur l'ait appelé à rendre compte de son administration, ses «plantes» et ses héritiers conservent dans l'Eglise ce qui l'intéresse le plus: le Pouvoir.

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Toutefois, plus ce pape réalisera ses fantasmes de pouvoir de dictateur latino-américain, moins ses partisans seront prêts à suivre. Je me demande quel sera le résultat de l'inévitable destitution (dé-cardinalisation) du cardinal Burke. Les retombées risquent de ne pas être celles qu'il escompte.

NDT

[1] A propos de Pedacchio, voir un article de 2013 où il est dit qu’il est arrivé à Rome en 2007 sur recommandation du Cardinal Bergoglio à la Congrégation des Evêques. Il est également précisé sur son profil réseau social, « pour connaître de nouvelles personnes, se lier et discuter ». Il se définit sur Badoo comme Fabian Pedacchio, 49 ans, Homme », dit qu’il aime en outre l’opéra, les romans de Gabriel García Márquez et les films de Pedro Almodóvar, sur lequel il a ces mots surprenants : « C’est un grand créatif. J’ai vu tous ses films. Ils présentent des scènes sexuelles qui dépassent la normale, mais ce n’est qu’un ingrédient. Quand j’ai regardé "Volver", cela m’a semblé du délire, mais je me suis rendu compte que finalement c’est un film génial. Il est allé jusqu’à enlaidir Penelope Cruz et je suis sûr qu’il gagnera l’Oscar »

[2] Massera est l’un des officiers généraux de la junte qui renversa I. Péron, veuve de l’ex président, en 1974 – Sujet évidemment très délicat et les preuves pour toutes ces affaires, sont difficiles à réunir, les explications historiques non idéologiquement présentées sont rares, dans un pays en crise politique endémique depuis des décennies, puis la toute puissante Urss à l’œuvre sur le continent, et les ambitions personnelles de nombreux acteurs politiques de tous les bords.
[Cette partie est abordée de manière plus détaillé dans l'article de 2013 de <That the bones you have crushed may thrill> dont nous parlons plus haut.]