Benoit-et-moi 2017
Vous êtes ici: Page d'accueil » Actualité

Quand la Secrétairerie d'Etat rattrape les gaffes

... de François. Le Pape serait-il de plus en plus isolé, malgré le "poids géopolitique" (*) vantée par les médias (de gauche!)? Sous la pression d'une partie de l'Eglise, le card. Parolin doit faire des mises au point de plus en plus fréquentes qui sont autant de désaveux (7/8/2017)

(*) L'expression est de Bernadette Sauvaget, dans un article très élogieux et très éloquent sur.... Libération, càd l'alter ego "français" de la Repubblica

Les nouveaux désastres politiques du camarade Bergoglio, et l'auto-défense de l'Église

www.antoniosocci.com
6 août 2017
Ma traduction

* * *

C'est une grosse défaite que Bergoglio a subie sur le Venezuela: il a perdu la partie et a dû se plier à la Secrétairerie d'État du cardinal Parolin et aux évêques du Venezuela qui ont exigé un désaveu du despote rouge Maduro (signée par la même Secrétairerie d'Etat).
Le pape argentin était en effet proche de Maduro (il est toujours «tendre» avec tous les tyrans rouges, de Fidel Castro aux Chinois, tandis qu'il diabolise Trump et les dirigeants démocrates) .
Bergoglio s'était même prêté, en Juin 2013, à une parade de propagande, au Vatican, au cours de laquelle il avait été photographié alors qu'il bénissait Maduro sur son front .
Aujourd'hui que le despote a affamé le Venezuela (bien que ce soit l'un des pays les plus riches de la planète: le premier au monde pour les réserves exploitables de pétrole), aujourd'hui que Maduro réprime dans le sang les manifestations de rue, le peuple et l'Eglise du Venezuela ne pouvaient plus accepter la proximité tacite du pape argentin au régime, si bien que la Secrétairerie d'Etat vaticane a eu le dessus, permettant à la ligne des évêques du Venezuela de l'emporter de l'autre côté du Tibre.

Cela arrive de plus en plus souvent. Au sein de l'Église, désormais, le règne du «pape argentin» est défini avec des mots comme «catastrophe» , «désastre» et «fléau» .
Bien que dans le style feutré des milieux ecclésiastiques, on remarque les filets de sécurité de l'Église, d'autodéfense pour parer les coups ou limiter ou rapiécer les dégats incalculables causés par Bergoglio et sa cour. Et c'est de plus en plus souvent le cardinal Parolin, secrétaire d'Etat vatican, qui est le protagoniste de ce travail de confinement et de correction (comme c'est arrivé avec le Venezuela). Il suffit de regarder les dernières semaines.

CORRECTION ET LIMITATION
------
Le 13 Juillet , par exemple, Parolin a publié des déclarations sur la vague migratoire, qui ont été considérées comme une correction, sinon un désaveu, de Mgr Galantino, donc implicitement de Bergoglio qui a fait de l'immigration le dogme de foi de sa faction: c'est même le martèlement bergoglien obsessionnel sur l'accueil de tous, après le voyage à Lampedusa de 2013, qui a poussé les gouvernements du Parti Démocrate (PD) à abaisser toutes ses défenses, jusqu'à laisser submerger le pays sous l'invasion.

Mais, surtout, un rapiéçage colossal a été fait par le cardinal Parolin sur une récente gaffe internationale de Bergoglio - peu remarquée par la grande majorité des médias - qui avait fait sursauter plusieurs diplomaties.
Donc, le 8 Juillet, sur la «Repubblica» , dans la surréaliste dernière interview à Scalfari, parmi différentes énormités, Bergoglio, à un moment donné, a sorti une déclaration stupéfiante à propos de Trump et Poutine.
Voici comment Scalfari l'a rapportée:

«Le pape François m'a dit dêtre très préoccupé par le sommet du G20. "Je crains qu'il y ait des alliances très dangereuses entre des puissances qui ont une vision déformée du monde: l'Amérique et la Russie ... Poutine et Assad dans la guerre en Syrie"».

En fait, au G20, Trump et Poutine ont eu une conversation qui pouvait être un début de dialogue (et pouvait aussi ouvrir des perspectives pour la paix en Syrie). Il n'y a aucune personne de bon sens qui ne regarde avec faveur l'échange pacifique entre les deux grandes puissances. Surtout dans l'Eglise catholique. La ligne constante des papes et du Vatican a toujours été d'encourager au maximum le dialogue et l'accord pour sauvegarder la paix mondiale.
En revanche, ceux qui cherchent le conflit et fomentent la tensions entre les Etats-Unis et la Russie, ce sont certains cercles bellicistes américains très puissants, qui avaient en Obama et surtout en Hillary Clinton leurs représentants politiques (et qui cherchent aujourd'hui à pousser Trump sur une trajectoire de collision avec la Russie).
Ce sont des milieux extrêmement puissants qui visent même à une confrontation militaire (éventuellement avec le prétexte de l'Ukraine ou de la Syrie), qui aurait des conséquences imprévisibles et incalculables.
Il est donc déconcertant qu'un Pape soit - et même se montre publiquement - du côté du parti de la guerre et de la tension internationale.
Bien que cela ne surprenne pas, parce depuis désormais un certain temps, la subordination de Bergoglio à ce monde Obamano-clintonien apparaît de plus en plus évidente.
Cette déclaration doit évidemment avoir causé des maux de tête à la diplomatie vaticane.
Ainsi, le 27 Juillet dernier, le cardinal Parolin - qui, fin Août, sera à Moscou - a pris des mesures d'urgence et a déclaré que l'Occident et la Russie doivent communiquer et se comprendre .

NON AUX MURS AVEC LA RUSSIE
-----
Il est allé encore plus loin:
A propos du rôle international de la Russie (auquel s'opposent surtout les puissants cercles étatsuniens) - Parolin a dit:

«Ces jours-ci, on souligne souvent les différends entre divers pays occidentaux et la Russie, comme si c'étaient deux mondes différents, chacun avec ses propres valeurs, ses propres intérêts, son orgueil national ou transnational et même sa propre conception du droit international en opposition aux autres. Dans un tel contexte, le défi est de contribuer à une meilleure compréhension mutuelle entre ceux qui sont susceptibles de se présenter comme deux pôles opposés. L'effort de se comprendre l'un l'autre ne signifie pas complaisance de l'un envers les positions de l'autre, mais plutôt un dialogue patient, constructif, franc et, en même temps, respectueux. Celui-ci est encore plus important sur les questions qui sont à l'origine des conflits actuels et celles qui risquent d'entraîner une nouvelle augmentation de la tension. En ce sens, la question de la paix et de la recherche de solution aux différentes crises en cours devraient être placée au-dessus debtout intérêt national ou au moins partial. Ici, il ne peut y avoir ni gagnants ni perdants».

Le Secrétaire d'Etat a également rappelé que «la possibilité d'une catastrophe n'est pas écartée» , faisant allusion à une guerre, et a conclu: «Je suis convaincu que cela fait partie de la mission du Saint-Siège d'insister sur cet aspect» .

Nous sommes aux antipodes de la déclaration désastreuse de Bergoglio. Auprès de qui la Secrétairerie d'État du cardinal Parolin est aussi intervenue pour lui éviter le énième malheur: la nomination au cardinalat d'Enzo Bianchi, qui plaît à Bergoglio, car il représente le concentré du cathoprogessisme le plus extrême.

LE PETIT CHARLIE
----
La Secrétairerie d'Etat - à ce qu'il semble - a réussi à stopper la chose parce que Bianchi n'est même pas prêtre: c'est un laïque (peut-être qu'un de ces jours, il viendra à Bergoglio l'idée de nommer Scalfari cardinal).

Il y a probablement aussi la main de Parolin dans la dernière phase de «l'affaire Charlie», pour sauver la réputation du Saint-Siège, lourdement compromise par le silence obstiné de Bergoglio à ce sujet.
Si c'est grâce au déluge d'appels téléphoniques de protestation arrivés au Vatican que Bergoglio, vers le 1er Juillet, s'est rendu et a fait envoyer un message timide et indirect (quand le sort de l'enfant était déjà décidé), c'est ensuite Parolin, le 4 juillet qui a déclaré que «nous ferons tout ce qui est possible» pour activer l'hôpital Bambino Gesù et affirmé que «nous sommes pour la vie» et «nous offrons toutes les possibilités afin que soient poursuivis tous les soins pour cet enfant.»

Par ailleurs, la Secrétairerie d'Etat a également repris en main les secteurs de la Curie que Bergoglio lui avait soustraits, quand il a inventé le sommet des neuf cardinaux et la structure pour les faits économiques de Pell.
On dit enfin que la même Secrétairerie d'État est également en train de freiner les projets «révolutionnaires» de la cour bergoglienne sur la liturgie (l'altération de la messe est un champ de mines qui menace de faire éclater le schisme).

L'activisme de Parolin récolte plus en plus de soutien parmi tous ceux qui sont déroutés par l'oeuvre de démolition de Bergoglio. Mais combien de temps cette situation peut-elle durer?