Benoit-et-moi 2017
Vous êtes ici: Page d'accueil » Actualité

Trouble narcissique de la personnalité - II

La deuxième partie, annoncée, de l'article de Maurizio Blondet. Sans commentaires, car ils sont superflus (19/9/2017)

>>> Trouble narcissique de la personnalité (Première partie)

L'original est ici: www.maurizioblondet.it/bergoglio-carriera-le-sue-macerie-2/
Comme c'est passablement long, nous nous sommes partagé le travail de traduction, Isabelle et moi.

Maurizio Blondet cite au début un article publié dans le dernier numéro de la revue trimestrielle italienne (que je ne connaissais pas) Il Reportage. Son auteur, Alejandro Brittos, est un journaliste argentin qui a mené une enquête sur le passé de François. Le titre est très explicite: «Comment l'humble Bergoglio prépara l'ascension vers le sommet de l'Église». L'article est en accès payant ici: www.ilreportage.eu.

Bergoglio: une carrière et ses décombres

«Je suis un peu fourbe, je sais me mouvoir», a dit un jour Bergoglio de lui-même. «Il sait très bien gérer les fils du pouvoir», confirme le Père Eduardo de la Serna, du Secrétariat de l'Assistance aux pauvres, qui l'a bien connu. Comment et par quelles méthodes, c'est Alejandro Brittos, un journaliste argentin qui a mené une enquête sur le passé de François sous le titre: «Comment l'humble Bergoglio prépara l'ascension vers le sommet de l'Église», qui nous l'explique. C'est un article à lire dans son intégralité, car c'est aussi à sa manière un rapport.
En voici l'essentiel:

En tant que provincial de la Société des Jésuites et recteur du Colegio Màximo de Buenos Aires, «en très peu de temps, le futur Pape a pu exhiber ses succès au reste de la Société et de l'Église: tandis que dans le monde le nombre des jeunes qui adhéraient aux études sacerdotales diminuait, dans la province argentine, il augmentait».

Sauf que «certains des novices d'alors se souviennent avec douleur de cette étape». Dans une lettre inédite, écrite récemment par deux d'entre eux, on peut lire: «Il y a eu clairement une politique de recrutement des jeunes. On avait besoin d'eux pour fonder une nouvelle province. On profita de l'âge vulnérable de ces garçons, en réalité à peine plus que des enfants, pour des fins personnelles». Avec des méthodes de «manipulation des affections dans le but d'influencer les comportements», des garçons, souvent âgés de treize ans, étaient dirigés vers le sacerdoce de la façon suivante: «Dans la pratique, on cherchait à faire en sorte que les novices perdent leurs liens affectifs avec leur famille, leurs amis et de façon générale avec toutes les relations privées».

Des méthodes de Scientologie, dirions-nous.

Qui incluaient le culte de la personnalité de Bergoglio, que les fidèles considéraient comme «un saint», subjugués par les auto-exhibitions de son «humilité» et de son ascétisme. «Durant les conversations, il cherchait toujours à nous impressionner par sa grande humilité et sa simplicité, mais en même temps il nous démontrait son pouvoir. Comme en passant, il nous racontait que telle ou telle personne qui occupait un poste important dans la hiérarchie ecclésiastique ou dans son propre Colegio avait été placée là par lui»: celui qui parle ici, c'est Alejandro Perez Esquivel, Prix Nobel de la Paix en 1980, pacifiste argentin, qui à été étudiant au Colegio Maximo dans les années où il n'était déjà plus recteur.

Même quand ses supérieurs réussirent à l'éloigner de ce poste, «bien que formellement, il ne fût plus directeur, il continua pendant de nombreuses années à exercer une très forte influence par l'intermédiaire de ses partisans», explique encore Pérez: «nous nous rendions tous compte que c'était encore Bergoglio qui commandait parce que lui-même le faisait remarquer».

Après tous ces succès, «certains des novices qui étaient passés par l'expérience éducative [de Bergoglio] s'éloignèrent du sacerdoce. Plusieurs ont même dû faire appel à un psychologue à cause des dommages subis» (Typique: le narcissique laisse derrière lui non seulement des institutions dévastées, mais aussi des vies psychiquement annihilées). Mais lui était déjà lancé vers sa prochaine carrière.

COMMENT IL SE COMPORTE AU POUVOIR
------
Cela suffit à expliquer comment Bergoglio a continué à faire carrière, malgré son trouble de la personnalité, les désastres évidents produits par son leadership et son inadéquation, y compris culturelle. Limitons-nous à rappeler que le narcissique pathologique, d'une part peut adopter, pour [arriver à] ses fins, une attitude «paternelle, serviable, sympathique»; de l'autre, il a l'assurance (poussée à l'invraisemblable), la capacité de se faire des adeptes, et de prendre des risques, qui sont les qualités qui, dans notre monde, sont précisément celles qui servent à "avancer".

Le problème est qu'une fois au sommet du pouvoir, gouverner est une toute autre paire de manches. Aussi parce qu'il n'a pas recherché le pouvoir pour «accomplir quelque chose de grand» avec les autres. Il l'a voulu parce que «être en position d'autorité assure au narcissique un flux ininterrompu de satisfactions narcissiques. Nourri par la crainte déférente, la subordination, l'admiration, l'adoration et l'obéissance de ses sujets, le narcissique s'épanouit». C'est le célèbre psychologue Sam Vaknin - qui a écrit des livres sur le danger que représente pour les entreprises l'ascension de leaders souffrant de ce désordre - qui le dit. (Sam Vaknin, Malignant Self-Love, Barnes & Noble, 1995).

Le psychiatre Otto Kernberg, la plus haute autorité en matière de narcissisme pathologique, a également signalé le même danger:

«Des individus qui entretiennent des relations interpersonnelles autoréférencées et égocentriques à l'excès, dans lesquelles grandiosité et surévaluation de soi se combinent à des sentiments d'infériorité, qui sont excessivement dépendants de l'admiration extérieure, émotionnellement peu profonds, intensément envieux, et en même temps méprisants et profiteurs dans leurs relations avec les autres. La grandiosité et l'extrême égocentrisme des narcissiques contrastent étonnamment avec la facilité avec laquelle ils deviennent envieux. L'incapacité d'une juste évaluation de soi-même et des autres les rend incapables d'empathie, de faire des choix justes dans leurs relations avec les gens, ce qui peut devenir dangereux lorsqu'ils occupent des postes élevés.
[...]. Une autre conséquence du narcissisme pathologique est l'impulsion à exiger la soumission du personnel. Comme les leaders narcissiques ont tendance à s'entourer de béni-oui-oui et de manipulateurs habiles qui exploitent leurs besoins narcissiques, les plus honnêtes, mais aussi les plus critiques parmi les membres du personnel sont écartés».

Chacun - en particulier ses subordonnés au Vatican - peut évaluer par lui-même à quel point Bergoglio a créé sa propre cour de béni-oui-oui, de sycophantes, adulateurs et délateurs; de dévots souvent admirateurs sincères de «son humilité et sa charité»; des gens qui ont sa confiance, à qui le narcissique-en-chef confie «les politiques d’organisation, les campagnes de rumeurs et de désinformation», maintenant avec ces «sous-fifres un degré de séparation tel que s'ils sont pris sur le fait, le narcissique les abandonnera à leur propre destin (Richard Boyd, Narcissistic Leaders and their Manipulation in Group Dynamics, Perth)

Ces «favoris» sont aussi les premiers paratonnerres des décharges irrépressibles de rage, sous forme de maltraitance verbale ou physique, auxquelles le narcissique s'abandonne lorsqu'il est confronté d'une quelconque façon à des critiques ou à des contestations de sa supériorité. Mais ces accès de colère ne sont rien comparés à celle qu'il déchaîne contre les personnalités «les plus honnêtes mais aussi les plus critiques» dans l'organisation qu'elles commandent, qu'il «a écartées» mais qui le contestent sur le plan intellectuel ou moral.

Voir le Cardinal Burke, et les cardinaux qui lui ont demandé de répondre à leurs dubia.

«Les critiques et la désapprobation sont interprétées par ces personnalités», écrit Vaknin, «non pas comme un débat légitime dans un différend intellectuel, mais plutôt «comme le détournement sadique de la satisfaction narcissique, dont ils sont dangereusement dépendants. Ce sont des personnalités dont l'existence même dépend de la perception que les autres ont d'eux».

Il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'individus qui, selon les critères diagnostiques qui permettent de distinguer ce malade d'autres personnes atteintes de dérangement, sont souvent envieuses des autres ou croient que les autres les envient (critère 8). Ils peuvent envier aux autres leurs réussites et leurs propriétés, estimant qu'ils méritent davantage [qu'eux] ces résultats, cette admiration ou ces privilèges. Ils peuvent dévaloriser âprement les contributions des autres, surtout lorsque ces personnes ont été reconnues ou louées pour leurs succès.

Pire:
«[Critère]13: Ils se sentent furieux et contrariés s'ils voient les autres obtenir des succès ou accomplir de bonnes actions.
[Critère 14]: Ils se sentent furieux et contrariés en voyant le bonheur des autres. Si d'autres personnes reçoivent des compliments et pas eux, il en ressentent de l'amertume.
[Critère 11]: Parfois, ils essaient de discréditer les gens qui reçoivent des reconnaissances ou ils quittent la scène si quelqu'un reçoit des compliments, parce qu'ils ressentent de la contrariété.

Ceci parce qu'il [Bergoglio] se sent dépouillé, par la vague de respect et de considération que reçoivent les personnes meilleures; il a besoin d'avoir tout pour lui seul, insatiable. Il «n'existe» littéralement que s'il se reflète dans l'admiration, ou même la peur, des gens qui l'entourent - ou des journalistes, ou des fidèles. A cause de cela, il ne peut pas vivre dans les appartements papaux: «Il devient de mauvaise humeur s'il passe du temps seul (critère 31).

IL VIT À L'HÔTEL «POUR DES MOTIFS PSYCHIATRIQUES»
----
Il l’a admis lui-même dans un entretien où il a expliqué pourquoi il refuse de vivre dans les appartements papaux, et vit à l'hôtel Sainte Marthe:

Le Pape a dit: «J'ai besoin de vivre parmi les gens, et si je vivais seul, peut-être un peu isolé, ça ne me ferait pas de bien. Cette question m'a été posée par un professeur: "Pourquoi n'allez-vous pas habiter là-bas?". J'ai répondu: "Mais, écoutez-moi, professeur: pour des motifs psychiatriques". C'est ma personnalité. Même l'appartement, celui-là n'est pas si luxueux, du calme... Mais je ne peux pas vivre seul, vous comprenez?"»

Le narcissique maléfique (malignant narcissist) veut le pouvoir et le contrôle; il veut gagner même si cela signifie l'anéantissement de la victime. Ce n'est qu'alors qu'il se calme, parce qu'«il pense que tout le respect, l'amour, l'attention, la valeur et l'appréciation qu'il vous a pris lui appartiennent désormais».

Nous assistons justement aux phases d'anéantissement d'un adversaire, Burke, même au prix de dévaster l'Ordre de Malte, de le briser avec l'aide de sycophantes internes, d'en piétiner la souveraineté millénaire.

Et en revanche, nous assistons aux phases finales du calvaire des Frères Franciscains de l'Immaculée, et de la branche féminine du même nom (qui) est sur le point d'être enrichie de nouveaux chapitres. Selon des indiscrétions, la Congrégation pour les Religieux, et en particulier le Préfet, le Brésilien Braz de Aviz, avec le Secrétaire, le franciscain espagnol Carballo, auraient l'intention de conclure le chapitre épineux et jamais vraiment expliqué de la nomination d'une commission avant la fin de l'année. «Il est opportun de rappeler que la mise sous tutelle de ce qui fut l'un des ordres les plus florissants et les plus riches en vocations dans le panorama catholique des dernières décennies n'a jamais été clairement motivée. Ce manque de transparence a été compensé par une campagne médiatique, pour le moins discutable, dans laquelle le fondateur, le père Stefano Manelli, un nonagénaire, a été accusé de pratiques et de comportements déplacés, y compris sexuels. Ce qui a provoqué le dépôt d'une plainte pour association de délinquants, diffamation et calomnie contre les responsables d'un site jugé par Manelli et d'autres comme le responsable de la campagne, auprès du Tribunal d'Avellino» (Marco Tosatti, dans un article où on peut apprendre les noms de divers sycophantes et sidekick du Narcissiste Suprême. [NDT: cet article a été publié sur la Bussola en mars 2017. L'article a disparu, je l'ai retrouvé dans le cache de Google, et sur ce site, où l'on trouve également un dossier sur l'affaire des FFI]

Mais dans cet article, nous soulignons une nouvelle symptomatique inquiétante: les nouvelles Constitutions des Franciscains de l'Immaculée, écrites par les Commissaires de Bergoglio «contiennent fort probablement sinon l'abolition du vœu illimité de consécration à l'Immaculée, du moins son caractère facultatif. Ce qui serait un geste très fort contre la principale caractéristique identitaire de l'Institut et contre l'inspiration du Père Kolbe».

Cet acte maléfique de véritable meurtre spirituel d'une spiritualité spécifique (qui a attiré des centaines de vocations) n'a pas d'explication rationnelle - sauf à la lumière du trouble mental bergoglien. Pourquoi un pape devrait-il interdire aux soeurs et aux frères «la consécration illimitée à l'Immaculée»?

Il ne suffit pas de se référer au critère 13 : « Il se sent fâché et contrarié s’il voit les autres atteindre le succès ou accomplir de bonnes actions ». A quelqu’un d’aussi perturbé, les formes de contemplation profonde sont totalement inaccessibles ; à l’évidence, il souffre d’une cécité complète envers les manifestations du mysticisme. Ce qui veut dire qu’il perçoit celles-ci comme une simulation du Fondateur (dans ce cas, le pauvre P. Manelli, toujours gardé prisonnier), comme un simulacre de piété à des fins de domination ; en somme un instrument que lui-même ne maîtrise pas, qu’il envie et doit faire disparaître de l’Eglise.

A partir de là, on perçoit la raison pour laquelle la « religiosité » du pape Bergoglio est toute centrée sur le « social », sur des « gestes » extérieurs et médiatiques (comme laver les pieds à des femmes immigrées, aller chez les luthériens…) et, surtout, sur le « faire » : c’est le pape des « réformes », le pape qui veut renverser l’Eglise de fond en comble, la rendre moderne…

« LE LEADER D’UNE SECTE, UN JÉSUS MONSTRUEUSEMENT INVERTI ».
----
Sam Vaknin, le psychologue d'entreprise mentionné plus haut, a écrit en 1995 ce que je vais citer ci-dessous. A cette époque, il ne pouvait même pas imaginer un pape François à la tête de la plus noble et plus vénérable institution de l’Histoire. Il rapportait sa propre expérience d’observateur des dynamiques de groupe dans les entreprises et les organisations ; et il notait spécialement les sectes et les cultes à la tête desquels se trouve souvent un narcissique pathologique.

« Le leader narcissique prend une posture artificielle de rébellion contre ‘les vieilles méthodes’, contre la culture hégémonique, contre les religions institutionnelles […]. Les « autres », souvent arbitrairement choisis, sont accusés d’être des décadents « dépassés », coupés de la réalité ; ils sont accusés eux-mêmes d’être narcissiques ».

N’est-ce pas exactement ainsi que se comporte Bergoglio ? On a même publié une liste d’insultes qu’il a adressées aux catholiques qui s’opposent à sa révolution cléricale et à ses hérésies. Elles sont si nombreuses qu’on a sélectionné celles qui sont le plus « symptomatiques » de la grande Miséricorde papale :

o Chrétiens au visage de vinaigre
o Chrétiens « perroquets »
o Chicaneurs moralisateurs
o Propagateurs de coprophagie
o Spécialistes du Logos
o Egreneurs de chapelets
o Fonctionnaires
o Monsieur et Madame pleurnicheurs
o Momies de musée
o Evêque d’aéroport
o Tête d’enterrement
o Evêque carriériste
o Pessimistes geignards et désabusés
o Tristes chrétiens
o Petits monstres
o Chrétiens battus
o Idéologues de l’abstrait
o Pourris dans leur cœur
o Malades jusqu’à la pourriture
o Chrétiens ennemis de la Croix du Christ
o Chicaneurs moralisants
o Contemplatifs distants.

Donnons à nouveau la parole à Vaknin, à propos des leaders de sectes et de cultes qui s’avèrent les plus atteints par le trouble narcissique : « En ce sens, les leaders sont post-modernistes et relativistes sur le plan moral. » […]

C’est précisément ce relativisme moral de François qui provoque les applaudissements des médias et des laïcs, alors qu’il effraie et blesse les fidèles catholiques. La volonté de donner la communion aux divorcés civilement remariés, qui fut à l’origine des dubia des quatre cardinaux, est une illustration parfaite du relativisme moral de 266. L’indifférence qu’il manifeste envers les thèmes de l’avortement, du divorce et de l’euthanasie (ce que l’on appelle les valeurs non négociables) en est un autre exemple flagrant. De même que sa neutralité sur le « mariage gay » : « Je ne me mêle pas des unions civiles », etc. Mais on trouve, dans tous ses discours, des assertions relativistes. Choisissons au hasard : l’affirmation selon laquelle « il y a des fondamentalismes des deux côtés », pas seulement dans l’islam mais aussi dans le catholicisme (qui fait du prosélytisme), jusqu’à la négation (dans la bouche d’un pape !) des racines chrétiennes de l’Europe : « Il faut parler de racines au pluriel parce qu’il y en a beaucoup. Quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, je redoute parfois un ton qui peut être triomphaliste ou vindicatif. Alors, cela devient du colonialisme. Jean Paul II en parlait sereinement ».

Reprenons le texte de Vaknin : le narcissique, quand il est au sommet, « encourage et nourrit un culte de la personnalité (la sienne), qui a tous les traits caractéristiques de la religion institutionnelle : prêtres, rites, temples, dévotions, catéchismes, mythologie. Le leader est le saint ascète de ce culte. Lui-même se refuse, d’une manière monacale, les plaisirs terrestres (ou, du moins, l’affirme) pour se consacrer entièrement à sa tâche [nous avons vu comment il a manifesté sa ‘sainteté’ ; novice, il baisait les pieds de ses supérieurs et se livrait à des mortifications exagérées …] Le leader narcissique – ajoute Vaknin – est un Jésus monstrueusement inverti […] Le narcissisme est nihiliste, non seulement du point de vue de l’action ou de l’idéologie. Son langage lui-même et son discours sont nihilistes ».

« … Ce qu’ils ne peuvent pas avoir, ils cherchent à le détruire. Leur capacité pour manipuler, humilier ou dominer fait qu’ils se sentent d’autant plus puissants que tout ce qu’ils ressentent n’est rien et que se sentir puissants est mieux que ce rien ».

L’EXERCICE DU POUVOIR N’EST PAS CONCLUANT.
-----
Une fois au sommet, une telle personne n’est absolument pas capable de « commander », ou d’appeler des individus à « faire ensemble quelque chose de grand ». Mentalement, il n’est pas à la hauteur ; les objectifs qu’il annonce vouloir réaliser dépassent son niveau intellectuel. Tous ses projets de grandes réformes organisationnelles de la pléthorique bureaucratie vaticane, où en sont-ils ? « Il a beaucoup de fers au feu », me dit le secrétaire d’un dicastère, « peut-être trop, mais les résultats se font attendre. Il y a des commissions au travail, il y a des groupes d’étude, on consulte, mais personne ne sait quand on verra quelque chose de concret et même si on verra quelque chose » (Aldo Maria Valli, 266, LiberiLibri, p. 106).

Et la critique ne vient pas de « traditionnalistes » qu’on peut supposer hostiles, mais de Noi Siamo Chiesa, une association clairement progressiste. Qui a mis en lumière l’inefficacité de la « junte » des 9 cardinaux, « choisis pour élaborer le projet de réforme de la curie. Après trois ans et quinze longues réunions, les résultats sont tout à fait inférieurs aux attentes, non seulement pour la lenteur des décisions, mais aussi pour la teneur de celles qui ont été adoptées à ce jour. La parole de Jésus, tellement présente dans les messages du pape, n’apparaît que peu ou même pas du tout lorsqu’il parle, rarement, de la réforme de la Curie […]. Il semble qu’il en ait parlé, si l’on en croit le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, mais, pour l’instant, il n’y a rien de clair ni de défini » (Noi siamo Chiesa, Riforma della Curia senza riforma. Non siamo sulla strada giusta, 14 giugno 2016)

« Au Vatican la confusion est grande », conclut Valli. « Et le manque de décisions s’accompagne de réprimandes continuelles adressées au personnel de la curie. Entendons-nous bien : celles-ci sont méritées dans certains cas, mais dans beaucoup d’autres, elles semblent injustes et gratuites. Quand on dit et on répète, même durant les homélies du matin à Sainte-Marthe, que prêtres, évêques et cardinaux ne doivent pas s’attacher à l’argent et au pouvoir, le message qui risque d’arriver à l’opinion publique est que seul le pape et une poignée d’autres sont bons et honnêtes, alors que le reste de l’Eglise est infesté par les marchands du temple ».

Il n’est rien qui ne soit déjà indiqué dans les critères de diagnostic de la psychiatrie : « Le sujet atteint de ce trouble de la personnalité, interagit avec autrui à travers deux opérations défensives : 1° l’omnipotence, 2° la dévaluation de l’autre.

L’omnipotence consiste dans le fait de s’estimer toujours dans le bon, et ce au-delà de tout doute rationnel, avec une massive ‘imperméabilité’ à l’égard des contributions critiques, des observations et d’une éventuelle mise en discussion.

La dévaluation de l’autre se manifeste dans le fait que l’interlocuteur est systématiquement placé à un niveau inférieur, alors que ses opinions et ses éventuelles divergences sont considérées comme indignes d’attention.

En outre : « Ils se considèrent comme spéciaux, uniques, ‘les meilleurs’. Cela les conduit à penser devoir fréquenter des personnes aussi spéciales ou de condition sociale élevée » ou à se sentir compris seulement par ce type de personnes (serait-ce la raison pour laquelle il parle si volontiers avec Scalfari et les puissants de ce monde ?). Pour les inférieurs : coups de colère, humiliations et annihilations (selon Vaknin, le « narcissique impute aux autres son comportement, les accuse de provoquer ses propres éclats de colère et croit fermement qu’ ‘ils’ doivent être punis pour leur ‘mauvais comportement’. Les excuses ne suffisent pas, à moins qu’elles ne soient accompagnées d’une humiliation »).

Pour le grand public et les « grands » journalistes, il montre un visage paternel, sentimental, bon, humain (pour Vaknin, c’est « Docteur Jekill et Mister Hyde »). « Le narcissique se voit lui-même comme le bienfaiteur des pauvres, le champion des dépossédés contre l’élite corrompue… Mais le masque pacifique se lézarde quand le narcissique acquiert la conviction que les gens pour lesquels il parle, ses fans de la base, les sources primaires de la satisfaction narcissique, se sont éloignés de lui. Alors […] la rage narcissique conduit à une terrifiante démonstration d’agressivité effrénée ».

La vérité, conclut le psychologue, c’est « que son règne n’est qu’un écran de fumée et un jeu de miroirs, du théâtre et non pas la vie, une manipulation de symboles et de faux, « apparence sans substance » […].

C ‘est pour cela que dans « l’après » de son régime, quand le leader a été déposé ou chassé, « tout se défait. Quand cesse l’infatigable et constante prestidigitation, l’édifice entier tombe en morceaux. Ce qui semblait un miracle économique se révèle être une bulle qui ne tenait que par des fraudes. Les empires se désintègrent. Les conglomérats d’affaires, laborieusement rassemblés, s’effritent. Les découvertes scientifiques ‘révolutionnaires’ et les théories ‘très audacieuses’ sont discréditées. Les expérimentations sociales finissent dans le chaos. » (..) Son unique héritage sera (dans le chef des adeptes) un désordre gigantesque de stress post-traumatique.

C’est à cela que le pape Bergoglio est en train de réduire l’Eglise

Je laisse de côté la question – débattue dans les ouvrages psychiatriques – de savoir si ce « malignant leader » peut être purement et simplement appelé un méchant du point de vue moral. Ou bien une victime, innocente, de son propre psychisme. Cela, je pense comme simple fidèle, que c’est aux coteries de le dire, à la « mafia de Saint-Gall », aux cardinaux progressistes qui, pendant des années de réunions secrètes, ont préparé et voulu l’ascension sur le trône de Pierre d’un tel homo signatus.

Prions pour lui. Et pour eux..