Benoit-et-moi 2017
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Un sondage peu flatteur pour le Pape régnant

.... réalisé sur Internet. En particulier, 93,4% des personnes interrogées pensent que la démission de Benoît XVI est dûe à des pressions de forces extérieures hostiles à l'Eglise (14/7/2017)

11 février 2013

Dans son billet d'hier, Marco Tosatti évoquait un sondage en ligne sur le pape François, effectué par <Scenari economici>, un site "petit mais prometteur" de création récente (mars 2013), de contenu original et intéressant, assez influent dans les milieux qui comptent, et de plus en plus "cliqué", qui s'occupe principalement (mais pas seulement), comme son nom l'indique, d'«économie, macroéconomie, statistique financière, actualité politico-économique».
2478 internautes ont répondu au sondage.
Marco Tosatti prend bien soin de préciser que ce sondage «n'a pas de valeur statistique absolue» (selon moi, sans doute ni plus ni moins que les enquêtes d'opinion réalisées par les instituts de sondage ayant pignon sur rue et se vantant de méthodes "scientifiques" pour choisir leurs échantillons, puis "lisser", corriger et interpréter les résultats dans le seul but de conditionner et d'influencer leurs cibles), mais constitue un indicateur de tendance intéressant.

Il n'est pas nécessaire de lire l'italien pour prendre connaissance des 3 questions (concernant respectivement la démission de Benoît XVI et l'élection de François, l'attitude d'ouverture de François envers l'immigration - que près de 96% des votants trouvent dangereuses pour l'Italie et dommageables pour l'Eglise -, et l'évaluation de l'attitude du pape sur la doctrine et la morale catholiques, jugée en opposition avec la doctrine par 84,5% des votants), et des résultats observés.

Particulièrement intéressant et juste, ce commentaire, sur le site du sondage, aux réponses à la première question. Voici les deux réponses proposées, et leur taux respectif:

L'élection du pape François a été le résultat de la fatigue du pape Benoît XVI et de l'oeuvre du Saint-Esprit à travers les Cardinaux? 6,6%
L'élection du pape François et la démission de Benoît XVI sont le fruit de la pression de forces extérieures à l'Eglise ou opposées à elle? 93,4%

POURQUOI TELLEMENT DE GENS PENSENT «MAL» DE LA DÉMISSION DU PAPE BENOÎT

scenarieconomici.it

* * *

La donnée qui m'a le plus impressionné est celle sur la première question, celle qui concernait la démission du prédécesseur (toujours en bonne santé), événement exceptionnel dans l'histoire de l'Eglise catholique dont la seule analogie possible est celle de Célestin V (qui fut saint) remplacé par Boniface VIII (qui lui ne fut pas saint du tout): le résultat est bulgare [ndt: jargon journalistique, qui indique une majorité écrasante], 96% des personnes interrogées se déclarent pour l'idée que c'est arrivé non pas à cause de la fatigue, mais de la pression de forces étrangères ou hostiles à l'Église.

Comment est-ce possible? Comme Benoît XVI lui-même n'a jamais eu recours à cette version, dans aucune déclaration officielle, et que la grande majorité des médias a traité son successeur avec sympathie, d'où vient cette conviction?
Je crois que la réponse tient dans les deux autres questions objets du sondage. Si François avait suivi la ligne de ses prédécesseurs, je ne pense pas que quelqu'un aurait cru à une hypothèse de ce genre, le problème, c'est que la ligne de ses prédécesseurs, il l'a renversés sur des aspects évidents.
Du droit à ne pas migrer, par exemple, on est passé au droit à l'accueil, de la condamnation de la théologie de la libération à sa reprise substantielle à la sauce péroniste, de la lutte contre le relativisme moral à la «pratique miséricordieuse». Un exemple suffit. La question de la crise démographique et de l'immigration en Europe. Je concluais un article que j'ai écrit il y a deux ans, en observant: «Autrefois, l'Eglise (jusqu'à tout récemment) soutenaient des politiques qui encourageaient les familles européennes à avoir des enfants, aujourd'hui le pape jésuite réclame le remplacement des Européens. S'il vous plaît ne faisons pas semblant qu'il n'y ait pas eu un changement de politique dans l'Eglise catholique» (cf. Le péronisme des peuples: le Pape Bergoglio et le Plan Kalergi).

Eh bien, c'est là qu'est le changement: l'adhésion à la culture mondialiste et le renoncement aux racines européennes du christianisme ont fait de François Ier (sic!) un ennemi des classes moyennes des peuples européens, dont l'appauvrissement et le remplacement sont vus avec sympathie par l'élite financière. Il n'y a pas lieu de s'étonner si les mêmes élites qui ont donné le prix Charlemagne à Kalergi (1894-1972) [sur le "plan Kalergi", voir www.agoravox.fr) l'ont donné au pape François [ndt: en 2016. Articles sur mon site ICI], les mêmes élites (avec leurs appendices internes à l'Eglise) qui se sont opposées à son prédécesseur l'accueillent aujourd'hui comme l'un d'eux.
C'est sur la base de cette perception que probablement beaucoup, y compris l'auteur de ces lignes, pensent que la démission de Benoît XVI n'était pas une chose naturelle causée par la fatigue et l'Esprit Saint; s'il y avait un esprit à l'oeuvre, c'était celui de Mammon.

L'idée d'un pape avec un tablier maçonnique me fait rire, mais l'idée d'un pape soutenu par les tabliers maçonniques et le pouvoir financier comme Macron me fait m'inquiéter.