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Anniversaire pour Benoît XVI

Il y a qurante ans, le 24 mars 1977, le Professeur Ratzinger devenait archevêque de Münich et Freising. Le Münchner Kirchenzeitung a puisé dans ses archives (27/3/2017)

Interview avec le Münchner Kirchenzeitung le 26 mars 1977.
Des images précieuses pour reconstituer le cadre de vie du futur Pape, à Pentling.

Voici 40 ans, Joseph Ratzinger était nommé archevêque

Münchner Kirchenzeitung
24 mars 2017
Traduction d'Isabelle

Il y a tout juste 40 ans, Joseph Ratzinger, professeur à Ratisbonne, était nommé archevêque de Munich et Freising. Dès le lendemain, il révélait ses sentiments au Münchner Kirchenzeitung. Plusieurs de nos lecteurs étaient sûrs, à l’avance, de l’identité du futur archevêque.

* * *

« Alors j’ai dit ‘oui’, le coeur gros. Je ne savais rien à l’avance ». Le professeur de théologie de Ratisbonne, Joseph Ratzinger, a eu juste le temps d’une nuit et d’un jour pour réfléchir s’il allait ou non accepter l’appel à devenir l’archevêque de son diocèse d’origine, celui de Munich et Freising.

Le 26 mars 1977 déjà, un jour seulement après sa nomination, il a donné au Münchner Kirchenzeitung (qui s’appelait alors Münchner Katholische Kirchenzeitung) une longue interview dans sa résidence privée de Pentling. Un entretien dans son cadre familier, qui devait se révéler extrêmement utile.

Le rédacteur en chef Hans-Georg Becker et son adjoint Karl Wagner ont évidemment voulu faire connaître tout de suite aux lecteurs du journal leur nouvel archevêque. Ratzinger a confié très franchement aux deux journalistes qu’il « croyait pouvoir faire plus pour l’Eglise comme savant qu’il n’était peut-être à même de le faire comme évêque ». Ajoutant qu’il avait pensé à saint Augustin, à qui il avait consacré sa thèse de doctorat. Ce docteur de l’Eglise voulait refuser à tout prix un tel ministère. “Et cela s’est quand même bien passé”.

Ratzinger a raconté la visite, tout à fait inattendue pour lui, du nonce. Il était fermement convaincu, dit-il, que cela ne le concernait pas. Mais il n’en a pas moins réfléchi, dès le lendemain, à sa devise épiscopale. Déjà alors, il était clair pour lui que ce serait « cooperatores veritatis » (coopérateurs de la vérité). Même comme évêque, dit-il, on est seulement un « co-operator » : « pas un chef mais un collaborateur à l’intérieur d’un tout ». Par ailleurs, l’évêque tout juste nommé avait déjà bien clairement sous les yeux les points cruciaux de sa tâche à venir : l’avenir des vocations, le contact avec le clergé de son futur diocèse, la catéchèse familiale.

Le Münchner Kirchenzeitung avait, au cours de la longue période de vacance du siège épiscopal (le précédent titulaire, le cardinal Julius Döpfner, était mort inopinément en juillet de l’année précédente) fait une enquête auprès de ses lecteurs, leur demandant qui serait le nouvel archevêque. Et, manifestement, beaucoup avaient parié sur Joseph Ratzinger, bien que le résultat précis des 600 réponses reçues n’ait pas été publié. Cinq de ceux qui avaient visé juste ont reçu un billet d’entrée pour assister à la consécration épiscopale. Dans la mesure du possible, le professeur Ratzinger désirait les saluer personnellement, a-t-il dit au rédacteur en chef du journal, au moment où il s’apprêtait à partir.

Les photos imprimées de cette interview, et les autres, ont été bien conservées durant toutes ces années aux archives du Münchner Kirchenzeitung. Ces images ont été d’une aide précieuse pour la reconstitution des pièces de la « maison du pape » à Pentling. L’institut « Papst Benedikt XVI », propriétaire depuis lors de la maison, s’est donné pour objectif de réaménager les pièces de travail et de vie d’une manière aussi fidèle que possible à leur état original. Pour sa plus grande joie, le directeur de l’institut et actuel évêque de Ratisbonne, Mgr Rudolf Voderholzer (à l’époque professeur de théologie à Trêves) a retrouvé ces photos dans les archives, lors d’une visite qu’il faisait au Münchner Kirchenzeitung.