Le thème de la maison chez Benoît XVI
Belle réflexion d'une lectrice, en marge du message écrit par leSaint-Père pour l'inauguration de la stèle à lui dédié, à Ratisbonne (16/9/2017)
>>> Une stèle à Ratisbonne
La maison du hameau de Huffschlag, aux confins de Traunstein, en Bavière, où le jeune Joseph Ratzinger a vécu les plus belles années de son enfance et de son adolescence (photo B & m)
La stèle figure une maison, et Benoît XVI a su trouver les mots pour expliquer avec délicatesse et poésie la pertinence du choix de l'artiste et plus généralement la thématique de la maison; ce qui renvoyait aux confidences touchantes faites à une fillette de 7 ans à Milan en juin 2012:
Voici ce que m'écrit une fidèle lectrice, que je remercie pour cette belle contribution:
Le thème de la maison apparaît déjà dans sa thèse de doctorat : "Volk und Haus Gottes in Augustins Lehre von der Kirche".
Ensuite, ce thème est récurrent dans son autobiographie et dans certaines déclarations du pontificat, comme à Milan.
On peut remarquer que dans son autobiographie, Joseph mentionne et décrit au moins sommairement tous les logements où il a vécu successivement, avec beaucoup de tendresse et de détails pour ceux de son enfance. On sait même où il logeait à Rome pendant le concile et je suis allée voir ce bâtiment contigu à l'église Santa Maria d'ell Anima, en plein coeur de la Ville.
Une fois revenu en Bavière, il a voulu se faire construire une maison où étaient prévues les places de son frère et de sa soeur. Il s'est fait aménager une maison dans les jardins du Vatican en prévision de sa renonciation, où il a voulu reconstituer une vie familiale avec ses collaborateurs et ses assistants, enfin à l'abri des attaques féroces des loups.
Que signifie cet attachement à la chaleur de la maison? Il est certain que pour lui la Maison définitive est celle du ciel, comme chez Saint Augustin. Les maisons de la terre et la vie familiale qui s'y déroule sont une préfiguration du ciel, auprès de Dieu, comme il l'a dit à la petite Vietnamienne. Joseph a besoin d'un cocon, d'une sécurité, d'un ancrage à l'abri du mal, lui rappelant le bonheur de son enfance et anticipant sur la Vie éternelle. Il a besoin d'une maison sûre et isolée de l'agitation du monde pour prier, pour méditer en silence, pour réfléchir, lire et écrire, comme un moine a besoin du havre de son monastère ou comme un enfant des bras maternels.
