Bergoglio contre les peuples

Passant en revue les récentes prises de position politiques de François, et prenant acte des désaveux qu'il subit, Antonio Socci conclut qu'il est une personnalité embarrassante pour les catholiques Et pas seulement pour son obssession immigrationiste (28/1/2019)

Bergoglio contre les peuples


www.antoniosocci.com
27 janvier 2019
Ma traduction

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Il est de plus en plus clair que pour les peuples d'Orient et d'Occident, le pape Bergoglio est désormais un gros problème.
Le «cas Venezuela» a rendu ce fait évident, de même que "l'alliance" du Vatican avec le régime communiste chinois et, encore avant, l'explosion de l'urgence-émigration qui a déstabilisé l'Italie et l'Europe.
Ces trois "thèmes" voient Bergoglio en conflit frontal avec les peuples concernés et avec la politique de la Maison Blanche. Ce n'est pas un hasard si Trump a été attaqué par le pape argentin dès la campagne présidentielle. Le pontificat de Bergoglio est en effet un produit de l'ère Obama/Clinton, dont il porte en avant l'agenda, bien que ce refuge politique n'existe plus (même Macron est désormais un canard boiteux).

La première déstabilisation bergoglienne s'est évidemment abattue sur l'Eglise qui avait été, jusqu'à Benoît XVI, l'institution la plus autorisée, la plus représentative et la plus ancienne au monde. Et qui aujourd'hui, avec Bergoglio, a plongé dans la crise la plus grave de son histoire.
Bergoglio a radicalement bouleversé les connotations de la papauté: ce n'est plus un message spirituel mais mondain, non plus surnaturel, mais toujours politique. À l’annonce du Christ, unique Sauveur, s'est substituée une imitation politiquement correcte de l’ONU à forte tonalité de gauche radicale.
C'est la vieille théologie de la libération. Ce n'est pas un hasard si le cardinal Cipriani, archevêque de Lima et chef de l'église péruvienne, a été remplacé ces jours-ci par don Carlos Castillo, disciple de Gustavo Gutiérrez, le fondateur de la théologie de la libération.
Le pontife argentin est amical, ou il dialogue avec des régimes illibéraux (musulmants, ou socialisants ou communistes), alors qu'il est dur avec les pays libres occidentaux (en particulier avec le président Trump et avec Matteo Salvini) .
En effet, en Amérique latine, Bergoglio entretient des relations amicales avec Cuba, avec le Venezuela de Maduro et avec le camarade président bolivien, Evo Morales (celui qui lui a remis le crucifix avec faucille et marteau).

Au cours des derniers jours, il y a eu une initiative retentissante de vingt ex-chefs d’État latino-américains, contestant dans une lettre publique, le message solennel de Noël dans lequel Bergoglio invitait les peuples vénézuélien et nicaraguais à la concorde.
Ces ex-chefs d'Etats objectaient: «Ce faisant, on ne met pas l'accent sur le fait que le premier de ces pays est victime de l'oppression d'une narco-dictature militarisée, qui n'a aucun scrupule à violer systématiquement les droit à la vie, à la liberté et à l'intégrité personnelle et ... le soumet à des conditions de famine généralisée et de manque de médicaments. Le deuxième pays, à la mi-2018, a été victime d'une vague de répression qui a semé près de 300 morts et quelque 2500 blessés».
Les propos de Bergoglio, ajoutent les signataires, «peuvent être interprétés de manière négative par la majorité des Vénézuéliens et des Nicaraguayens», car ils risquent d'être ressentis comme «une demande adressée aux peuples opprimés, qui sont les victimes, de s'accorder avec leurs tortionnaires respectifs», en particulier dans le cas du Venezuela, où «il existe un gouvernement qui a provoqué 3 millions de réfugiés».

Mais pour les réfugiés provoqués par Maduro, Bergoglio n'a pas du tout l'intérêt obsessionnel qu'il a toujours montré pour les migrants qui veulent venir en Italie.
Au contraire, le fait que le Vatican ait voulu envoyer son propre représentant à la récente cérémonie d'investiture de Maduro, désertée par la plupart des pays européens et sud-américains, a provoqué un tollé général .
Pendant ce temps, le peuple vénézuélien dans la misère, proteste, les évêques dénoncent les abus du régime de Maduro et, justement ces jours-ci, la crise institutionnelle a éclaté au Venezuela, car le président de l'assemblée nationale Guaidò s'est porté sur le devant de la scène pour libérer le pays du successeur de Chavez. Alors à présent, Bergoglio se trouve dans un embarras évident et, bien qu’il se trouve à deux pas (au Panama), il n’a pas encore parlé.

Il faut dire que la bombe de l'interview du pape sur la Chine (Asia Times, le 2 février 2016, ndt), qui a ouvert la voie à un accord avec le régime communiste, a elle aussi surpris, écrivait Sandro Magister «pour les paroles avec lesquelles le pape absolvait en bloc le passé et le présent de la Chine, l'exhortant à «accepter son propre chemin pour ce qu'il a été», comme «l'eau qui coule» et qui purifie tout, même les millions de victimes que le pape s'est gardé de mentionner, pas même de façon voilée» (ndt: voir aussi dans ces pages "Real Politik Vaticane")
Ainsi fut signé l'accord par lequel le Vatican a en substance livré l'Église chinoise au régime.

La même indifférence à l’égard des chrétiens persécutés que celle manifestée par le secrétaire d’État de Bergoglio, le cardinal Parolin , lorsqu'il a récemment déclaré qu'il n'existait aucune activité diplomatique du Vatican en faveur d'Asia Bibi et de sa famille et que la tragédie de cette pauvre femme chrétienne «est un problème interne au Pakistan».

A l'Italie, en revanche, Bergoglio pense qu'il doit même prescrire sa politique migratoire - prérogative de l'État laïc.
Bergoglio a joué un rôle important lors de la formidable vague de migration de ces six dernières années. Pas seulement pour les actions quotidiennes et continues visant à abattre les frontières.
On a appris récemment qu'il était également intervenu directement auprès du Premier ministre de l'époque, Enrico Letta , après la tragédie de Lampedusa. Un appel téléphonique d'octobre 2013 après lequel a été lancée l'opération "Mare Nostrum" [opération militaire et humanitaire menée par la Marina militare à partir du 15 octobre 2013. Lancée dans la foulée du drame de Lampédusa, elle visait à secourir en mer les immigrés clandestins] qui a effectivement ouvert toute grande la porte aux arrivées.

Un pontificat pernicieux, donc, non seulement pour l’Église, mais pour les peuples.

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