Tu ne mentiras point (VIIIe commandement)

Tu ne mentiras point

Le Spiegel lance une attaque lourde contre le pape. Quelques indications de Maicke Hickson sur LifeSiteNews (23/9/2018)

 

La couverture du dernier numéro du Spiegel a de quoi faire frémir dans les Sacri palazzi: la garde rapprochée du pape va devoir se retrousser les manches et fourbir ses arguments. Et il sera difficile, cette fois, d'imputer les critiques à une frange traditionaliste bornée et plus spécifiquement à des nostalgiques de la messe en latin. De quoi rendre nerveux les habituels "thuriféraires", prêts à tout pour discréditer, plus ou moins sournoisement, ceux qui osent critiquer le Pape. Désormais de plus en plus nombreux.
Que ce soit bien clair: je n'ai aucune sympathie particulière pour le très laïciste et anti-pape "Spiegel", dont je n'ai pas oublié le rôle détestable de leader (au moins en Europe) de la fronde anti-Benoît déclenchée en 2010.
Il se trouve que cette fois, les soi-disant conservateurs et Der Spiegel sont des "allié objectifs" (qui se retrouvent en particulier d'accord sur la confusion engendrée par François, et le silence obstiné qu'il garde lorsqu'il s'agit de répondre à des questions gênantes) - mais il ne fait aucun doute que cette alliance de circonstance est inspirée de part et d'autre par des motivations opposées: d'un côté préserver l'Eglise, de l'autre la démolir. Les objectifs ne sont pas non plus les mêmes: d'un côté, freiner, sinon arrêter, les avancées sociétales et les concessions au monde, de l'autre, les accélérer, sinon les sanctionner par des décisions claires.

Il n'empêche: les voies du Seigneur, dit-on, sont impénétrables, et s'Il a décidé de choisir un journal notoirement anticatholique, (mais de grande audience internationale) pour mettre fin aux mensonges, ne boudons pas notre satisfaction.

Un cardinal: Le Pape est "glacial, machiavélique et sournois, et, ce qui est pire, il ment".


Maicke Hickson
www.lifesitenews.com
22 septembre 2018
Ma traduction

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Aujourd'hui, le magazine allemand Der Spiegel, l'un des magazines politiques les plus influents d'Europe, publie un reportage sur les échecs de la papauté de François. <LifeSiteNews> a déjà résumé les parties de ce rapport concernant l'implication du pape François dans le camouflage de cas d'abus en Argentine (cf. www.lifesitenews.com). Mais les journalistes du Spiegel rapportent également leurs conversations avec des prélats anonymes du Vatican qui parlent de manière très critique du Pape François.

Selon le magazine, un cardinal n'a pas seulement traité le Pape de menteur, mais il a aussi dit: «Depuis le début, je n'ai pas cru un mot de lui».

Les propres commentaires du Spiegel sur ce pontificat, comme nous le verrons, ne sont pas moins forts.

L'un des interlocuteurs de haut rang a déclaré à l'équipe journalistique qu'au Vatican, il règne «un climat de peur et d'incertitude». «François est très bon lorsqu'il s'agit de faire bouger les choses, a dit un prélat allemand, mais quand, à la fin, il n'y a que des hésitations, cela n'aide certainement pas». Comme le dit le Spiegel, on peut trouver des exemples de ces hésitations dans la façon dont le Pape François a traité le débat sur la Communion pour les époux protestants des catholiques. Un cardinal allemand parle au magazine de mensonges, d'intrigues, «et d'un Saint-Père qui, comme personne avant lui, met en doute les vérités de la foi».

Marie Collins, elle-même victime d'abus, et défenseur des victimes, parle en ces termes de la manière dont le Pape et le Vatican traitent les cas d'abus: «de belles paroles en public et des actions opposées derrière les portes closes».

Selon le Spiegel, le Pape pourrait parfaitement ignorer les «preuves de crimes dans son propre cercle intime» parce qu'«il souhaite, pour des raisons de politique de pouvoir, garder tel ou tel cardinal ou évêque auprès de lui». Ainsi, aux yeux du magazine allemand, «François se rend lui-même vulnérable». Il lutte depuis des années «contre le capitalisme mondial, mais il a pris - comme ses prédécesseurs - les millions du cardinal McCarrick, aujourd'hui en disgrâce, que ce dernier avait lui-même reçus de donateurs». De plus, «le Pape fait l'éloge de la valeur de la famille traditionnelle, mais s'entoure ensuite de conseillers et de collaborateurs qui vivent le contraire - dans un concubinage plus ou moins évident avec des représentants des deux sexes».

«Le Pape est-il toujours maître de la situation?» demande le Spiegel. Il souligne que «la critique [de ce pontificat] vient d'un cercle beaucoup plus large que le réseau connecté planétaire des ultra-conservateurs». Un des problèmes de ce Pape, selon la revue, est qu'«il est silencieux sur des sujets délicats» comme les dubia des quatre cardinaux concernant son exhortation post-apostolique Amoris Laetitia, mais aussi la pétition de 30 mille femmes qui lui ont récemment demandé de répondre aux questions soulevées par le rapport Viganò. Il ne répond pas à ces femmes, il est muet, et «à la place, il laisse de côté l'accusation qu'il connaît depuis juin 2013, des agissements de l'abuseur d'enfants McCarrick».

A propos d'un proche collaborateur du Pape, le cardinal Reinhard Marx, et de son archidiocèse de Munich, le Spiegel évoque la crise de la foi en Bavière. «Une partie du problème dans l'archidiocèse, cependant, est d'origine "domestique" [homemade]», explique-t-il. La crédibilité de l'Eglise y est minée, ajoute-t-il, par le fait qu'«un ecclésiastique de haut rang de Munich place sans vergogne sa concubine sur le premier banc, et que dans cette ville aussi, des pasteurs ouvertement homosexuels et un pape imprévisible soulèvent l'indignation».

«Depuis le début, je n'ai pas cru un mot de lui». Ce sont les paroles tranchantes d'un cardinal derrière les murs du Vatican: «Il prêche la miséricorde, mais en réalité il est glacial, machiavélique et, ce qui est pire, il ment».

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