Une Semaine Sainte (presque) sans Dieu

Pour François et ses "amis", il n'y en a que pour les migrants et les 'exclus'. Il suffit de reparcourir cette Semaine Sainte et ses "temps forts": le lavement des pieds dans une prison, la Via Crucis au Colisée transformée en manifestation anti-Salvini, le discours de dimanche et les appels répétés pour les migrants... Et comparer avec l'époque de Benoît XVI. Réflexion désabusée de Socci (23/4/2019)

 

Mais d'abord, une petite note personnelle.
La Semaine Sainte s'est ouverte sur l'incendie de Notre-Dame. Or, bien que cela ait été largement anticipé (mais peu commenté après coup) par les médias, dans le discours traditionnel précédent la bénédiction urbi et orbi - minimaliste - du jour de Pâque, le Pape n'y a fait aucune allusion. C'est un (non-)geste qui mériterait pourtant d'être interprété, quand quelques mots glissés dans son discours ne lui aurait pris que quelques secondes.
Je me risque donc à quelques hypothèses, sous forme de questions dont j'imagine qu'elles resteront sans réponse.
Refuse-t-il de se joindre au choeur de ceux (clairement de droite) qui voient dans la cathédrale un signe identitaire, un symbole de l'Europe chrétienne, et dans sa destruction une icône de cette même Europe en train de mourir?
Est-il du côté de ceux (de gauche, cette fois!) qui pensent que l'argent dépensé pour la réfection de la cathédrale le serait beaucoup mieux pour porter secours aux migrants et les accueillir.
Et dans les deux cas, a-t-il préféré éviter tout signe de participation ou de soutien, ou de commisération pour les catholiques, pour ne pas froisser, non pas les "victimes" mais ses amis et alliés habituels?

L'utilisation des migrants pour effacer Dieu, même à Pâques


www.antoniosocci.com
20 avril 2019
Ma traduction

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Mais, au moins durant la Semaine Sainte, pourraient-ils nous parler de Jésus-Christ? Ou serait-ce trop demander au Vatican et à Bergoglio?


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De l'autre côté du Tibre, je ne sais pas s'il y a encore des catholiques (à part Benoît XVI et quelques autres), mais la raison d'être de l'Église n'est finalement que celle-là: les gens ordinaires ont un désir infini d'écouter les hommes de Dieu qui parlent de Jésus, du sens de la vie, de l'éternité.
Pour disserter sur le climat et l'environnement, il y a déjà Greta Thunberg et ses disciples, on n'a pas besoin de Bergoglio qui, s'il y croyait, mettrait en garde contre les flammes de l'enfer plutôt que contre le réchauffement climatique.
Est-il possible que dans l'Église, la Passion du Christ, qui se livre au supplice par amour pour nous, qui «se saigne pour vous» comme le récite un antique chant polyphonique, et qui, vainquant le mal et la mort, ressuscite ouvrant ainsi aux hommes la vie éternelle, ait été complètement balayée? Combien de fois avez-vous entendu Bergoglio parler de résurrection, d'éternité, d'enfer, de purgatoire et de paradis ?
Depuis le début de son extravagante époque sud-américaine (lors de la messe d'inauguration, il a parlé d'environnement), Jésus est devenu le Grand Inconnu, mais en plus, le silence absolu s'est fait sur la vie éternelle et le mystère de Dieu.
Jésus est encore rappelé occasionnellement, mais seulement comme prétexte pour parler des migrants. A Noël, ils nous ont dit que Jésus était un migrant (même si c'est totalement faux), et donc - au lieu de la naissance du Fils de Dieu - ce sont les barconi [embarcations qui, depuis les côes lybiennes, transportent les migrants vers l'Europe, ndt] qui ont été célébrés.
En cette Semaine Sainte, voilà de nouveau le prétexte de la Passion du Christ pour parler - comme d'habitude - des migrants. Le cardinal Bassetti, président bergoglien de la CEI, jusque dans la liturgie du Jeudi Saint, a voulu répéter l'habituelle idiotie («Les migrants ne sont pas un problème, ils sont une ressource»).
Au cours du Chemin de Croix du Colisée, celui-là en présence de Bergoglio, "Repubblica" nous informe que les différentes «méditations contestent les ports fermés et les camps de concentration pour les migrants» [et, dit Marco Tosatti, il y avait 800 mille spectateurs en moins par rappoort à 2018].
Il est clair que la Passion du Christ inclut toute la douleur des hommes, mais au moins le Vendredi Saint, on devrait parler avant tout de Lui, car Bergoglio utilise déjà les 364 autres jours de l'année pour parler des migrants.
Si nous voulons vraiment parler d'atrocités, il y aurait la souffrance des chrétiens persécutés [l'article est daté du 20 avril et a donc été écrit avant les attentats sanglants du Sri Lanka] que le Vatican de Bergoglio n'aime pas considérer parce que les persécuteurs sont souvent les régimes des "frères" islamiques ou les régimes communistes comme la Chine à laquelle Bergoglio veut à tout prix plaire (il lui a pratiquement remis l'Église chinoise).
Ou bien on pourrait parler des attaques contre la vie, à commencer par celle des enfants à naître (plusieurs millions chaque année), mais ce n'est pas un sujet politiquement correct, alors le Vatican s'en garde bien.
D'ailleurs, la question des migrants est complètement à contretemps, car aujourd'hui, ceux qui ont leur vie à coeur devraient seulement se réjouir de la fin de l'hécatombe en mer. Mais ils ne le font pas pour ne pas reconnaître les mérites du ministre de l'Intérieur.

L'Église africaine considère comme une catastrophe le départ de toutes ces jeunes énergies vers l'Europe. Comme l'a expliqué le cardinal africain Robert Sarah: «L'Eglise ne peut collaborer avec la nouvelle forme d'esclavage qu'est devenue la migration de masse. Si l'Occident continue sur cette voie désastreuse, il y a un grand risque - à cause de la dénatalité - qu'il disparaisse, envahi par les étrangers, tout comme Rome a été envahie par les barbares. Je parle en tant qu'Africain. Mon pays est majoritairement musulman. Je crois savoir de quoi je parle».
Le cardinal a aussi ajouté: «Comme un arbre, chacun a son propre sol, son propre environnement dans lequel il peut pousser parfaitement. Il vaut mieux aider les gens à se réaliser dans leur propre culture que de les encourager à venir dans une Europe en pleine décadence. C'est une fausse exégèse qui utilise la Parole de Dieu pour renforcer la migration. Dieu n'a jamais voulu ces déchirures».
Le cardinal Sarah, grand homme de Dieu, a expliqué mille fois que la plus grande charité envers les hommes est de leur donner Dieu, l'annonce chrétienne, et que c'est la tâche de l'Église.

Mais l'Eglise progressiste a mis Dieu de côté et ne s'occupe que de politique, et des thèmes chers à la gauche. Bergoglio est en campagne électorale permanente.
Dans les journaux cléricaux, les «principes non négociables» ont disparu et la politique «progressiste» fait rage. Le Jeudi Saint, à la une du quotidien "Avvenire", le journal de la CEI, il y a eu une grande publicité pour le dernier livre du Père jésuite Bartolomeo Sorge, intitulé: «Pourquoi le populisme fait mal au peuple».
Comprenez-vous? Il n'explique pas du tout que le laïcisme ou le relativisme font mal au peuple, il ne met pas du tout en garde contre le politiquement correct, il ne tonne pas contre l'islamisme ou contre le communisme (qui existe encore, dans la Chine en train de conquérir le monde).
Non, le danger public est représenté par le fantomatique «populisme». Ils en sont encore à la couverture de "Famiglia Cristiana" avec Salvini en diable [cf Vade retro Salvini ].
L'effacement de Dieu de la scène publique, dont Benoît XVI a parlé de façon dramatique dans sa dernière intervention, est surtout le fait de ceux qui - par métier, sinon par mission - devraient parler au monde du Christ et de l'éternité.
Le Pape Benoît lui-même l'a dit avec douleur: «Nous aussi, chrétiens et prêtres, nous préférons ne pas parler de Dieu... Dieu est devenu le fait privé d'une minorité».
Pourtant, les hommes ont un besoin ardent de redécouvrir le sens de la vie, de voir le salut et de regarder vers l'Église, comme ces derniers jours, émus par l'incendie de la grande cathédrale Notre-Dame.
Il y a une faim et une soif de Dieu, mais ceux qui doivent nourrir et étancher la soif de l'humanité sont agités par la politique, par le fanatisme écologiste et immigrationniste, et ont oublié Dieu.
Pourtant, il n'y a rien comme le visage du Christ pour atteindre le cœur. Comme l'écrivait George Bernanos: «Un jour viendra où les hommes ne pourront plus prononcer le nom de Jésus sans pleurer».

Nous sommes très proches de ce jour.

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