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Un bergoglien défend Benoît XVI

C'est suffisamment rare pour être souligné. Il s'agit de Luigi Accattoli, vaticaniste star, aujourd'hui en retraite. Bien que ne partageant pas son enthousiasme pour le pontificat actuel, je salue sa loyauté envers Benoît qu'il connaît bien pour l'avoir suivi dans tous ses voyages, et pour lequel il a de l'affection. Cela change de ses collègues. Bravo. (15/4/2019)

Nul doute que s'il en est informé, ce billet fera plaisir au Saint-Père.

Je trouve bien que Benoît ait dit ce qu'il avait à dire sur les abus.

Luigi Accattoli (blog)
13 avril 2019
Ma traduction

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«Ne serait-ce pas mieux si le Pape émérite se taisait au lieu faire contrechant à Bergoglio sur les abus?» C'est une question qui m'a été posée hier à Pérouse lors d'un "séminaire" sur le Pape François. J'ai répondu que non, qu'il est bon qu'il parle et que sa liberté de parole est finalement cohérente avec la «conversion de la papauté» poursuivie par François [vraiment?], qui mise sur la manifestation des opinions et des oppositions et non sur leur dissimulation [en paroles, mais pas en actes - la fameuse parrhésie, tant vantée, n'est guère visible dans les faits].

Un émérite 'loquente' [loquace].
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Au début, je n'imaginais pas que le Pape émérite parlerait autant. La présence d'un Pierre à la barre de la barque et d'un autre Pierre qui avait quitté cette barre ne m'effrayait pas. J'ai été l'un de ceux qui ont pris en compte cette nouveauté et qui ont vu en Ratzinger quelqu'un capable de la mettre en œuvre. Mais j'ai pensé que nous n'entendrions plus les paroles de Benoît après le salut du soir du 28 février. Tout au plus quelques photos. Peut-être le murmure d'une prière pour l'Église et pour son successeur. Au contraire, au cours de ces six années, il a parlé de tout, publiant même un livre d'entretiens dans lequel il traite aussi du conclave qui l'a élu et de celui qui a élu son successeur. Et puis peu à peu les nombreux conseils, rappels et avertissements, jusqu'à cette dernière sortie que je salue avec faveur: je ne la considère pas comme un contrechant à François, je considère comme convergente avec la ligne du successeur [??] l'affirmation que seule une conversion spirituelle décisive permettra à l'Église de trouver une "juste réponse" au scandale des abus.

Papes opinionnistes.
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Le Pape émérite, qui polémique avec les théologiens de sa saison théologique, que nous avons déjà vu et que nous revoyons dans ce dernier texte, est le signe d'une liberté en tous points comparable à celle que prend le Pape en charge quand il polémique avec ses détracteurs ou avec les voyants de Medjugorie. Nous avons affaire à deux papes qui revendiquent - chacun à sa manière - le droit d'exprimer leurs options et leurs opinions personnelles, là où n'importe qui peut les contredire. J'y vois une évolution providentielle de la papauté: pour une réduction de sa pompe et de son intangibilité, pour la récupération réelle d'une dimension œcuméniquement acceptable du ministère pétrinien. Que même l'émérite brise le silence et entre à plein titre dans le domaine du douteux me paraît être une preuve de cette bonne évolution.

Il polémique et donc il va bien.
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Chaque fois que je vois l'émérite Benoît polémiquer avec quelqu'un - que ce soit don Dario Viganò, ou le Cardinal Brandmüller, ou les théologiens Hünermann et Franz Boeckle l'an dernier - je me réjouis du signe de bonne santé mentale que nous pouvons en tirer: c'est lui ! Et je suis heureux de ces preuves inattendues que l'excellent Joseph Benoît est toujours parmi nous. Que le Seigneur nous le garde dans sa capacité de prière et de réflexion. Je l'embrasse.

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