J’ai décidé de ne donner dans ces pages aucune place à la presse dite mainstream. Ils ont trop menti, trop sali Benoît XVI de son vivant, ils ont fait trop de mal, ils réduisent tout à l’anecdote médiocre (comme eux!) et le « protagonisme » éhonté de ceux qui profitent de l’occasion pour venir vendre leur image sur le grand écran en répétant des lieux communs sur un mort alors qu’ils n’étaient même pas dignes de respirer le même air que lui me dégoûte. Je ne parle même pas de ma tentative de regarder les obsèques à la télévision, elle a vite tourné au désastre (je répète mon mea culpa aux lecteurs qui m’auraient écoutée…).
Quant aux hors-séries qui risquent d’être publiés (ce n’est même pas sûr… et au fond, tant mieux!) je ne les achèterai pas, contrairement à ce que j’avais fait en 2005, puis en 2013, époque où j’étais encore naïve.
J’apprécie d’autant plus Boulevard Voltaire, un blog que j’aime bien (sauf son titre) mais qui n’appartient pas évidemment pas au mainstream. Marie d’Armagnac fait un beau reportage sur place, qui échappe aux banalités. Il est émaillé de témoignages sympathiques recueillis sur la Place, que je n’ai pas reproduits.

Enterrement de Benoît XVI : une cérémonie sobre, une homélie a minima

Une cérémonie plutôt courte, extrêmement sobre. Cela correspondait-il aux vœux de Benoît XVI ou bien à une volonté de ne pas donner trop d’éclat à la messe pour le repos de l’âme de ce professeur de théologie, évêque puis cardinal et préfet, pendant vingt ans, de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ami de Jean-Paul II puis pape ?

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En tout état de cause, la foule d’environ 50.000 personnes était recueillie mais moins nombreuse que ce qu’avaient laissé imaginer les 200.000 personnes venues se recueillir devant la dépouille. L’image d’un pape solide mais discret semblait avoir imprégné les cœurs. Le froid mordant et une chape de brouillard tenace s’accordaient aux circonstances.

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Au premier rang, Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier de Benoît XVI. Il y a quelques jours, le prélat s’exprimait en homme de foi, très ému, sur Vatican News : « Humainement, je souffre beaucoup… mais spirituellement, je vais très bien. » Il raconte : « Les derniers mots du pape Benoît XVI, c’est une infirmière de garde qui les a entendus : « Seigneur, je t’aime ! » »

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Pas moins de 130 cardinaux, 400 évêques, beaucoup de patriarches orientaux et 3.700 prêtres étaient aussi présents.

En face, au premier rang devant l’autel, la présidente du Conseil des ministres d’Italie Giorgia Meloni ainsi que son prédécesseur Mario Draghi et Sergio Mattarella, le président de la République italienne. De nombreux membres du gouvernement italien étaient là : les ministres des Affaires étrangères, de la Justice, de la Culture, de l’Agriculture, de l’Université. Le président du Sénat Lorenzo Fontana (Ligue) également.

Une présence des institutions italiennes chargée de sens : Benoît XVI était un fervent défenseur des racines chrétiennes de l’Europe. Sur Twitter, Giorgia Meloni explique qu’elle « se trouve aujourd’hui à Saint-Pierre pour saluer une dernière fois Benoît XVI, pape émérite. Lumineux théologien qui nous laisse un héritage fait de foi, de confiance et d’espérance. C’est notre devoir de le conserver et de l’honorer toujours et de poursuivre ses précieux enseignements. »

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Sont également présents le chancelier et le président allemands, les présidents polonais et lituanien, le roi et la reine des Belges et beaucoup d’autres. Fait notable, Joe Biden est absent, selon le souhait qu’avait expressément formulé Benoît XVI de son vivant.

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Le pape François

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Le pape François, qui est apparu plutôt fatigué, n’a pas souhaité dans son homélie rendre hommage au professeur, à l’intellectuel, au théologien qui entendait restaurer publiquement les liens intrinsèques de la foi et de la raison, ni au pape. Son homélie, très – trop ? – courte était uniquement centrée sur le rôle du pasteur. Curieusement, le pape défunt n’est cité qu’une seule fois, à la toute fin de son homélie : « Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa voix, définitivement et pour toujours ! »

Un parti pris d’extrême sobriété qui en a sans doute dérouté plus d’un. Sur Twitter, l’écrivain américain Rod Dreher exprime son indignation : « Je n’arrive pas à croire ce que j’ai entendu. Pas un mot sur l’immense legs de Benoît XVI ! »

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À la fin de la messe, lorsque le cercueil quitte la place Saint-Pierre pour rejoindre les grottes vaticanes où se trouve la nécropole des papes, une longue salve d’applaudissements retentit, tandis que quelques voix crient « santo subito » (« saint immédiatement »).

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Au Vatican, les drapeaux n’ont pas été mis en berne, au contraire du territoire italien et des sièges des institutions italiennes, par respect pour le pape émérite. Les activités ont repris très vite, il n’y a pas de période de deuil prévue au Vatican au motif que le défunt n’était pas un pape régnant.

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S’ouvre désormais pour le pape François une nouvelle phase de son pontificat que d’aucuns, en Italie, prédisent pleine de turbulences. En témoigne l’entretien accordé par Mgr Gänswein au Tagespost et sorti dans la presse à peine quelques heures après la mort de Benoît XVI.

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https://www.bvoltaire.fr/reportage-enterrement-de-benoit-xvi-une-ceremonie-sobre-une-homelie-a-minima/
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