Je suis allée voir le film produit par la société Puy du Fou Films (les mots Puy du Fou ont sur certains le même effet qu’un crucifix sur un vampire…). Je l’avoue, j’avais un préjugé favorable.
Je connaissais l’histoire (je sais malheureusement ce qu’a fait cette révolution aujourd’hui intouchable, dont se réclame notre république, tous horizons politiques confondus), mais pas dans les détails l’épopée de François Athanase Charette de La Contrie.

J’ai aimé. Au superlatif.

C’était comme feuilleter un beau livre d’images, et le texte qui va avec. Avec la joie de voir enfin sur grand écran raconter une page très, vraiment très sombre de notre histoire (car il n’y en a pas qu’une, n’en déplaise au récit officiel), passée sous silence, parce que cela arrange ceux qui ont décidé de s’approprier l’HISTOIRE, justement.

Les gens ne connaissent en général rien de cette période et des massacres abominables qui ont eu lieu en Vendée (c’est très perceptible à travers l’interview d’Hugo Becker, l’acteur qui interprète avec brio le rôle du général vendéen, et dont il faut saluer le courage d’avoir accepté le rôle – et comprendre la « prudence », car c’est sa carrière qui est en jeu).

Et même si, parmi ceux qui ne sont pas totalement obtus, certains pinailleront sur d’éventuelles erreurs historiques (je ne sais pas s’il y en a), les partis pris de la mise en scène, etc., en somme des détails techniques mineurs, s’il y a ne serait-ce qu’une toute petite possibilité que des gens ouvrent enfin les yeux et, pourquoi pas, essaient d’aller un peu plus loin, de s’informer, ce sera une grande victoire, et un grand mérite du film

Quant aux réactions, il n’y a pas lieu de s’en inquiéter lorsqu’elles viennent de Libé et consorts. Que ces furieux se déchaînent quand il entendent parler de Dieu et du Roi, il n’y rien de surprenant, c’est le contraire qui le serait. Les vociférations viennent des mêmes, au fond (ou de leurs rejetons), qui s’étaient égosillés il y a 20 ans lors de la sortie du film de Mel Gibson, « La Passion du Christ ». Nihil novi sub sole.

Plus préoccupantes, les réactions très mitigées de l’autre bord. Beaucoup font la fine bouche. Comme si les catholiques conservateurs (ou vice versa) avaient peur, voire honte et s’excusaient par avance d’une faute de goût. C’est dommage. Finalement, on n’a pas besoin des ennemis de l’extérieur, pour parler familièrement, on a ce qu’il faut à la maison.

Je termine sur une note positive. Mon amie Carlota m’a envoyé ce magnifique discours du Chevalier Charette à ses lieutenants, il y a 230 ans, qui par certains côtés, me dit-elle est d’une surprenante actualité (« je cite de mémoire », précise-t-elle):

« Notre patrie, ce sont nos villages, nos autels, nos tombes, tout ce que nos pères ont aimé avant nous.  

Notre patrie est notre foi, notre terre, notre Roi.

Mais quelle est leur patrie? Comprenez-vous cela?

Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition.

Alors, quelle est cette patrie qui se moque du passé, sans fidélité, sans amour ? Cette patrie de billebaude et d’irréligion ?

Pour eux, la patrie semble n’être qu’une idée, pour nous, c’est une terre.

Ils l’ont dans leur cerveau; Nous, nous l’avons sous nos pieds, c’est plus fort !

Et c’est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent retrouver en l’absence de Dieu…

On nous dit que nous sommes les serviteurs des vieilles superstitions… Il faut rire !

Mais face à ces démons qui renaissent de siècle en siècle, soyons jeunes, messieurs ! Soyons la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! »

Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps.
Mais qui sait?

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