C’était le 10 octobre 2005, et le très beau récit du cardinal est tiré de son livre d’hommage au Saint-Père sorti en 2023, « Il nous a tant donné ».

Il m’est revenu à l’esprit ce matin en lisant sur plusieurs blogs italiens la nouvelle que demain se tiendra à Rome une « Journée mondiale des enfants » (sur la NBQ, Andrea Zambano titre, en une allusion au « Pinocchio » de Carlo Collodi: « Le Vatican, le pays des jouets où Jésus n’attire pas« )

Des enfants de la tranche d’âge 5-12 ans convergeront vers la Place Saint-Pierre pour y rencontrer le Pape. Entre autre, car le programme qui a été concocté pour l’occasion laisse présager le moins bon (le pire?), parmi les invités: des « influenceurs », des chanteurs vintage, des footballeurs, l’UNICEF et, point d’orgue, Begnini, qui succédera au Pape après la récitation de l’Angelus. Et l’inévitable couplet immigrationniste avec Matteo Garrone, le réalisateur du film « Moi capitaine » (2023) racontant l’odyssée d’un Guinéen de 15 ans emprisonné en Sicile après avoir été forcé à conduire un bateau conduisant des centaines de migrants depuis la Libye.

Apparemment, le grand oublié sera Jésus.

Tous ces gens, purs produits des réseaux sociaux et du conformisme sociétal le plus absolu, que viennent-ils faire là sinon leur auto-promotion, avec le parrainage des prêtres, prélats et catéchistes encadrant les enfants et censés les conduire vers Jésus? Quel message vont-ils transmettre à ces enfants?
Et pourquoi l’Eglise s’acharne-t-elle ainsi à courir après le monde, qui pourtant la méprise?

On est loin de 2005 et de Benoît XVI. On est loin du cardinal Sarah

Le récit du cardinal Sarah

Je voudrais évoquer ce jour du 10 octobre 2005, où Benoît XVI rencontra des milliers d’enfants des paroisses du Latium qui devaient faire leur première communion. Je crois n’avoir jamais vu le Pape aussi heureux, littéralement rayonnant de joie et de bonheur. Il était entouré par les enfants assis tout autour de son siège. Ils posaient leurs questions avec des mots naïfs et touchants. Le Saint-Père se faisait catéchiste, comme un curé de campagne.

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La première question était: « Quel souvenir gardez-vous du jour de votre première communion? ». Benoît XVI raconta avec émotion ce moment où « Jésus était entré en [lui] et lui avait pris la main. Ce commencement d’un moment d’amitié avec Jésus qui a duré toute la vie ».

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Puis les questions fusèrent: « Comment Jésus peut-il être présent dans l’Eucharistie, puisque je ne le vois pas? ». Le Pape prit la question avec beaucoup d’affection et de sérieux et expliqua avec pédagogie que beaucoup de choses existent qui ne se voient pas. Le Père [sic!] trouvaient des mots simples et précis et les enfants l’écoutaient, fascinés.

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Quelle merveille que cet immense théologien, ce pédagogue, qui répondait avec justesse et rigueur aux questions des enfants en quelques phrases.

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Le soir tombait sur la place, le temps était suspendu. On avait l’impression de revoir Jésus entouré d’enfants. Il était à la fois l’enfant au milieu des enfants, et le Père entouré de ces petits que Dieu lui avait donnés comme fils.

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(Cardinal Robert Sarah, « Il nous a tant donné », Fayard, avril 2023, pages 57-58)

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Cette belle soirée d’automne, au tout début du Pontificat alors que le ciel était encore limpide (au sens propre et métaphoriquement parlant) était effectivement un de ces moments où l’on voudrait que le temps s’arrête, je l’avais regardé sur KTO, et le souvenir me reste gravé dans le coeur.


Capture d’écran de mon premier site /beatriceweb.eu
(2006)
Les vidéos et les animations ont malheureusement disparu, pour des raisons techniques indépendantes de ma volonté
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Clic!

(*) Sur ce thème, voir aussi le récit de la rencontre du 30 mai 2009 avec des enfants de l’Oeuvre Pontificale pour l’enfance Missionnaire:

https://benoit-et-moi.fr/2013-II/benoit/quand-benoit-xvi-parlait-aux-enfants.html

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