Notre curé de la Sierra, le père Jorje Guadalix, ne pouvait manquer de dire son mot sur L’AFFAIRE qui secoue actuellement l’Eglise bien au-delà du microcosme vatican. Il le dit à sa manière truculente habituelle, imaginant un dialogue entre le pape et son confrère jésuite et porte-parole auprès de la communauté LGBTxxx, le père James Martin. Ça pourrait être une bouffonnerie de chansonnier, mais qui révèlerait, mine de rien, beaucoup de choses sur la duplicité de François.

C’è troppo frociaggine

Père Jorje Guadalix
www.infocatolica.com/blog/cura.php/2405280805-c-e-troppa-frociaggine
28 mai 2024
(traduction Carlota)

– Votre Sainteté, excusez l’heure. C’est moi le père James Martin, votre frère jésuite.

– Pour toi, il n’y a pas d’heure… Ravi de te voir. Comment vas-tu? Et ne m’appelles pas votre Sainteté, nous sommes des frères, tu peux m’appeler Francisco ou même, si tu veux, Jorje, comme d’habitude.

– Eh bien, en toute sincérité, je reçois depuis des heures des messages de frères homosexuels qui se sont sentis peinés par ton affirmation selon laquelle dans les séminaires, il y a trop de « frociaggine » comme disent les Italiens. Ils te croyaient plus compréhensif et  ils sont déçus.

– Tu sais que je le suis [ndt compréhensif]. Regarde combien de gestes, depuis, – tu te rappelles ?, le « qui suis pour juger ? » jusqu’à en arriver à Fiducia Supplicans, en moi le collectif homosexuel n’a pas pu trouver plus d’accueil, de compréhension et même de soutien à toutes ses revendications.

-C’est justement pour cela, Jorje, qu’aujourd’hui nous ne comprenons pas ce que tu as dit lors de la réunion avec les évêques italiens, à savoir que dans les séminaires, il y a trop de chochotterie (ndt: le père Guadalix utilise le terme espagnol mariconeo, qui vient de maricón, façon dépréciative, malsonnante de parler des homosexuels, et des hommes efféminés, maniérés).

– Écoute James, peut-être qu’on ne comprendra pas du tout, mais, tu sais ? Je n’avais jamais imaginé que cette supposée maffia lavande était aussi répandue, ché (ndt interjection très argentine). Je savais déjà qu’il y avait des homosexuels dans l’Église, au sein du clergé, y compris chez les évêques, mais c’est une chose qu’il y ait des homosexuels et une autre qu’ils monopolisent tout, tu vois ? Nous en sommes pleins, James, tout pleins, de tous les côtés…

– Toi, Jorje, comme pape de Rome, tu le sais et tu dois surtout parier sur le vivre ensemble, la concorde, l’acceptation dans l’Église de tous, toutes et tous-tes.

– Mais, je l’accepte, mon petit père (Ndt terme amical). Mais le problème, imagine-toi bien, ce n’est pas d’accepter les gays, mais le fait que nous en sommes en ce moment à ce que ce sont les gays qui rejettent tous les autres. Il ne m’est pas resté d’autre remède que de laisser la chose claire : dans les séminaires, pas un… Qu’il n’en entre même pas un et s’il y a un soupçonné d’en être, dehors, à la rue.

– Les collectifs gays vont s’y opposer, tu le sais.

Mais pour les arrêter, je t’ai déjà, toi. Dis leur qu’en réalité, je ne pense pas comme ça, que tout cela c’est à cause des choses que disaient ces évêques conservateurs, ancrés dans une morale aujourd’hui complètement incompréhensible, mais je continue à penser comme toujours. Même l’idée que les gays doivent sortir immédiatement des séminaires, ne cesse pas d’être une façon de parler, car voyons, que veut dire sortir et comment interpréter le terme immédiatement…

– Jorje, tu m’as rendu plus calme.

– Tu sais que parfois il faut dire un mot pour que les plus conservateurs ne s’énervent pas, mais rien de plus.

– Je suis rasséréné.

– Je m’en réjouis. Ma bénédiction pour toi et pour tous, toutes et tous-tes, qui, inquiets, t’ont appelé.

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