L’éloge figure dans la préface au livre du père James Martin, et il a été relevé par Messa in Latino (un blog, est-il utile de le rappeler, très bien informé et très réactif). Le théologien, c’est un certain père Alberto Maggi, bibliste italien hyper-progressiste (dixit MiL), de l’ordre des Serviteurs de Marie né en 1945.

Le père Alberto Maggi

Voici ce qu’écrit le pape:

Les pages du père James Martin m’ont rappelé une phrase d’un bibliste italien, Alberto Maggi, qui, parlant du texte du miracle de Lazare, commentait : « Par ce miracle, Jésus nous a enseigné non pas tant que les morts ressuscitent, mais que les vivants ne meurent pas ! »

Quelle belle définition pleine de paradoxe !

Rien de choquant, direz-vous, dans la phrase choisie.
Ne connaissant évidemment pas ce spécialiste de la bible, j’ai recherché ce qu’il avait fait pour mériter d’être cité aussi flatteusement par le Pape lui-même. Je n’ai pas été très loin (d’autres le feront peut-être), car cela ne me passionne pas, mais voilà ce que j’ai trouvé en premier:

Alberto Maggi est un auteur très prolifique, il est (entre autre) l’auteur d’un livre intitulé Comment lire l’Évangile sans perdre la foi.

Petit extrait « édifiant » d’une recension du livre sous la plume d’une théologienne canadienne:

Les évangiles ont été écrits pour susciter la foi, mais pour beaucoup d’hommes et de femmes de notre temps, ils semblent plutôt y faire obstacle. Ils posent un défi continuel au bon sens en accumulant les absurdités et les incohérences. Les textes évangéliques paraissent rébarbatifs en raison de leur genre littéraire étranger aux références culturelles communes des sociétés occidentales.

Dans ce livre, Alberto Maggi replace les récits évangéliques dans le contexte culturel de leur rédaction. Il fournit des clés d’interprétation nécessaires à la compréhension de plusieurs récits bien connus des quatre évangiles. 

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Sophie Tremblay


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PS: Coïncidence, l’article qui suit est d’aujourd’hui.

Les éloges papaux ont été formulés avant l’affaire des frociaggine dans les séminaires italiens. Interrogé ces jours-ci (allez savoir pourquoi) par Franca Giansoldati pour Il Messagero, Alberto Maggi dit sa déception, ou plutôt son inquiétude après la sortie grossière du pape, dont il a pourtant été depuis 11 ans un admirateur et un supporter fervent. Pour dire les choses crûment, il craint que le pape soit sénile

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Extraits:

(…)

« En tant que bibliste, j’affirme que la doctrine répressive de l’Église [sur l’homosexualité] repose sur des bases très fragiles. Et tôt ou tard, on finira par comprendre qu’aux yeux de Dieu, aucun homme ne peut être qualifié de « profane ou d’impur ».

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Quelle a été votre réaction lorsque vous avez lu que le pape avait utilisé un terme homophobe pour parler de la présence d’homosexuels dans les séminaires italiens ?

« J’avoue avoir ressenti un certain malaise. Je me suis senti gêné. J’ai pensé à quelque chose de décalé, comme s’il y avait un mouvement imprévu, disharmonieux. Je ne sais pas ce qui l’a conduit à utiliser un tel mot, mais j’ai aussi réfléchi au fait que cet incident se produit dans la onzième année de son pontificat. Dans mon cœur, je ne voudrais pas que nous soyons confrontés à une phase de déclin d’un pontificat qui est « stupéfiant ».

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Une phase de déclin ?

« Nous avons vu la parabole qui a caractérisé saint Jean-Paul II, sa dernière phase a été quelque peu pathétique, tandis que la phase suivante de Benoît XVI a été marquée par des teintes dramatiques. Dans ce tableau séquentiel, j’espère que la papauté de François restera à l’abri d’autres incidents de ce genre, car ils la saliraient. Le monde l’a tant admiré lorsqu’il a courageusement construit pas à pas l’Église sur le terrain, miséricordieuse, ouverte à tous. Cette caresse donnée à ceux qui souffrent. Le fait qu’il cherchait les yeux des gens partout où il allait. … ».

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https://www.ilmessaggero.it/vaticano/alberto_maggi_papa_francesco_chiesa_nessuno_impuro-8146639.html

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