C’est du moins la thèse avancée par le théologien italien Enrico Maria Radaelli (adversaire résolu de François, mais je n’oublie pas qu’en 2018, il publiait un ouvrage pour dénoncer les « hérésies » de Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI, cf. benoit-et-moi.fr/2018/benot-xvi/un-timing-parfait) dans un ouvrage qui paraît ces jours-ci sous le titre « L’Eglise s’est-elle auto-excommuniée? » (La Chiesa si è auto-scomunicata?)
Voici la présentation du livre par AM Valli..

Le Pape qui s’intéresse tellement aux commérages le concernant (on comprend mieux pourquoi!) est certainement au courant d’une rumeur concernant l’invalidité de son élection. Et il se peut qu’elle l’inquiète… car justement, il SAIT que ce n’est pas un simple chiachiericcio, et que la question finira par se poser (après sa mort, au moins).

L’ÉGLISE S’EST-ELLE AUTO-EXCOMMUNIÉE?

PRESQUE. ET ELLE S’EST AUSSI (PRESQUE) AUTO-SCHISMATISÉE.

MAIS, AVEC L’AIDE DE DIEU, UNE FOIS DE PLUS NOUS LA SAUVERONS

Radaelli : « Après la renonciation (invalide) de Benoît XVI, l’Église s’est auto-excommuniée ».
Et maintenant ?

. . . . .

L’Église peut-elle s’auto-excommunier et même s’auto-schismatiser ? Dans son dernier et bref essai (destiné, comme les autres, à susciter la discussion), le professeur Enrico Maria Radaelli répond par l’affirmative. Il affirme même que c’est précisément la situation dans laquelle se trouve l’Église catholique aujourd’hui.

Auto-excommuniée? Oui, comme l’avertit saint Paul : « Si nous-mêmes ou un ange du ciel vous annonçons un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! » (Gal 1:8).

Auto-schismatisée? Oui, car il est évident que l’Église, le Corps mystique du Christ, n’a jamais été aussi divisée, scindée, déformée.

Le drame, pour Radaelli, a commencé avec la renonciation de Benoît XVI le 11 février 2013, une renonciation en contradiction flagrante avec ce que dicte l’Évangile. Renonciation totalement invalide parce que Papa Ratzinger (disons-le en termes simples), par son choix, a prétendu diviser Pierre, le roc, en deux : un Pierre qui règne et un Pierre qui prie. Mais les paroles de Jésus (« Tu es Pierre et sur cette pierre… ») ne permettent rien de tel. On ne peut pas « décomposer » la fonction papale. On ne peut pas avoir un Pierre 1 et un Pierre 2. Par conséquent, la papauté émérite est une aberration, mais surtout, la renonciation de Papa Ratzinger doit être considérée comme invalide, nulle, n’ayant jamais existé parce qu’elle est impossible. Et si la renonciation était invalide, l’élection d’un successeur l’est aussi.

Que faire alors ?

La proposition du professeur Radaelli est aussi simple que renversante. L’auteur l’adresse directement aux cardinaux : qu’au moins trois cardinaux reconnaissent que la renonciation de Benoît XVI le 11 février 2013 était invalide et que tous les actes du Magistère qui ont suivi cette date sont donc nuls et non avenus. Que ces mêmes cardinaux reconnaissent que le Conclave du 13 mars 2013 était également invalide. Enfin, qu’un nouveau Conclave soit convoqué, avec ceux qui le veulent, pour élire un Successeur légitime.

Fantasmagorie ecclésiastique ? Selon Radaelli, non. Quelque chose bouge. Le funeste pontificat de Bergoglio (qui, pour Radaelli, est un anti-pontificat) ouvre les yeux de beaucoup. Il ne manque plus que quelques princes de l’Eglise prennent leur courage (et quel courage) à deux mains et poussent jusqu’à l’extrême et aux conséquences logiques le processus qui a commencé avec la prise de conscience de l’invalidité de la renonciation de Benoît XVI.

Radaelli, auteur de l’essai Al cuore di Ratzinger. È lui il Papa, non l’altro,(« Au coeur de Ratzinger. C’est lui le Pape, pas l’Autre »), revient ici sur des thèmes qui le passionnent depuis longtemps et qui, selon lui, devraient interroger tout croyant, mais surtout les pasteurs encore dignes de ce nom. Car « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29). Le médecin compatissant, rappelons-le, rend la plaie purulente.

Et à la nécrose, il ne manque désormais pas grand chose.

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