Rien de moins que le Washington Post (un journal que Wikipedia nous présente pudiquement comme oscillant entre le centre-gauche et le centre-droit… bref, un concentré de politiquement correct et un leader du mainstream). Y aurait-il le feu à la maison? En réalité, la seule raison d’être de l’article (dans lequel le pauvre Tucho n’est qu’un prétexte) est le soutien inconditionnel aux LGBT+ – mais honni soit qui mal y pense, parmi les catholiques encore réticents envers cette noble cause, François, officiellement n’a rien changé au dogme.
.
AM Valli fait un compte rendu très pince-sans-rire de l’article, où le ridicule le dispute à la malveillance envers les conservateurs, parmi lesquels Mgr Vigano (c’est un honneur!) se taille une place de choix comme cible à abattre.

Tucho, le héros méconnu de l’article du Washington Post

L’article, accompagné d’une photo, est en une. Le Washington Post dresse un portrait du préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, qui se traduit par un éloge, voire un péan [ndt: chant ou un poème lyrique en action de grâce ou célébrant le triomphe].

. . . . . .

Visiblement, Son Eminence aime bien la soutane, la pourpre et la dentelle.
 (Antonio Masiello/Getty Images)

Selon le Washington Post, Tucho Fernández s’est attiré des ennemis parce qu’il jouit de la confiance du pape. En effet, le cardinal a « intégré la vision de François dans la politique de l’Église ». D’où « la résistance des conservateurs ».

Une relation de fer que celle entre Tucho et Bergoglio, qui tient aussi à des raisons de caractère :

« Nous savons tous que le pape est très économe dans sa vie privée. Lorsqu’il vivait à Buenos Aires, il cuisinait lui-même, faisait la vaisselle et gardait un Tupperware contenant des légumes dans le réfrigérateur ». À cet égard, « Fernández est très semblable, et il est probable qu’ils se soient découvert une affinité à la fois théologique et humaine ».

Grâce aux légumes.

Pour le journal, le préfet est un homme étranger à tout carriérisme, au point d’avoir dit non à plusieurs reprises à Bergoglio qui le voulait à la tête de l’ancien Saint-Office : « Je savais que certains groupes ne voulaient pas de moi et, à en juger par ce qu’ils disaient sur les réseaux sociaux et ce qu’ils écrivaient sur ma page Facebook, ils étaient prêts à tout. Et je ne voulais pas causer plus de problèmes à François ».

Mais le généreux et réticent Tucho a fini par accepter et maintenant, devenu cardinal, le voici dans le rôle de « bras droit du pontife, pour l’aider à traduire les changements de ton et de style que François a introduits dans la papauté en un nouveau leadership et des lignes directrices concrètes pour les 1,4 milliard de catholiques vivant dans le monde ».

« La nomination de Fernández a été l’une des plus importantes du pontificat de François », a déclaré au journal l’historien de l’Église Massimo Faggioli, membre de l’École de Bologne, interrogé à ce sujet. « Un an après sa nomination, nous avons assisté à une série de mesures spécifiques et inhabituelles jamais vues auparavant, et ce de la part d’un préfet qui sait qu’il est l’alter ego de François et qui jouit de sa confiance absolue. »

Mais pourquoi le Washington Post a-t-il ressenti le besoin de voler au secours de Fernández avec cette apologie ?

La raison est vite énoncée : il y a des « opposants conservateurs à François » qui voient en Tucho Fernández « leur ennemi numéro deux » juste après le pape, au point qu’à l’intérieur du Vatican, ils complotent contre lui. La preuve ? Des « photos prises secrètement au milieu de la nuit et des menaces privées pour le détruire ».

Les photos ont été prises à une fenêtre de la résidence du cardinal et le montrent au téléphone, au loin. D’un autre côté, tout le monde au Vatican sait où vit Tucho, et les photos ne révèlent donc rien de caché.

Quant aux menaces, le journal en est certain : tout cela est dû au fait que le règne de Tucho « marque la fin d’une ère de leadership conservateur dans ce bureau du Vatican, connu pour ses tribunaux de l’Inquisition du XVIe siècle ».

Pensez donc:

« Au cours des dernières décennies, le dicastère a affirmé l’immoralité des relations sexuelles avant le mariage, de l’avortement et de l’euthanasie, et a sanctionné des évêques, des prêtres et des religieuses qui ne suivaient pas la ligne du Vatican ».

C’est intolérable.

Mais tout l’article est surtout animé par un désir : soutenir Tucho dans sa tentative de disculper et de soutenir l’homosexualité. En fait, les auteurs en sont sûrs : la grande réussite de Tucho a été l’introduction de la bénédiction des couples homosexuels. Assez de condamnations et de distinctions. François a donné au préfet un mandat précis à cet effet, et Tucho s’est exécuté.

La déclaration Fiducia supplicans, introduisant la bénédiction des couples homosexuels, est bien sûr présentée comme un « document novateur ». Il en va de même pour le décret autorisant les transsexuels à être parrains et témoins de mariage. Et maintenant, l’étape suivante : modifier le paragraphe 2357 du Catéchisme de l’Église catholique, dans lequel les actes homosexuels sont décrits, conformément à l’Écriture sainte, comme des actes de « dépravation grave » et de « désordre intrinsèque », « contraires à la loi naturelle ».

Le duo Bergoglio-Fernández est présenté comme étant engagé dans le soutien au progrès. C’est aussi pourquoi le préfet a une sympathique « propension au langage grossier », ce qui le rend encore proche du pape.

Mais aujourd’hui – cela date de ces derniers jours – à la liste des mérites, il faut en ajouter un autre, une perle : le dicastère « a pris l’action la plus décisive contre les critiques du pape, en entamant une procédure canonique contre l’archevêque Carlo Maria Viganò, accusé de fomenter le schisme et de nier la légitimité du pape ». Bien fait.

Après une attaque contre le cardinal Gerhard Müller, prédécesseur de Fernández au dicastère et qualifié de « critique papal », le Washington Post souhaite le meilleur au préfet argentin, car il y a encore beaucoup de batailles à mener. Pensez que « les activistes LGBTQ+ ont été stupéfaits » lorsqu’ils ont lu dans le document Dignitas infinita, également signé par le pape, que la « chirurgie de réassignation de genre » menaçait la « dignité humaine ». Heureusement, Tucho s’est empressé de rappeler que ce document avait été rédigé avant son investiture par le pape. Pas de panique donc. Personne ne pourra contrer le « message inclusif » du pape.

Quant à la « frociaggine », l’expert Massimo Faggioli admet que l’utilisation de ce terme « a sans aucun doute endommagé les relations avec la communauté LGBTQ+ », mais Tucho Fernández a immédiatement expliqué que François n’avait pas l’intention de se référer aux homosexuels avec ce mot, mais à « certains groupes qui, dans les séminaires et dans le milieu clérical, font pression pour obtenir le pouvoir ».

En conclusion, l’article revient sur la question homosexuelle (qui semble être la véritable raison de sa publication) avec la dénonciation par Tucho des indietristes : « Ils veulent prétendre que les homosexuels vont en enfer, qu’ils doivent se convertir et qu’autrement ils ne peuvent pas mettre les pieds dans l’Église, et encore moins être bénis. C’est ce qu’ils essaient de faire ».

Incroyable, il n’y a pas à dire.

Share This