Décidément, ils (le pluriel englobe François et sa cour) ne reculent devant rien. A présent, ils font parler les morts. Entendons-nous bien, il est juste et plus que légitime qu’un pape régnant se réfère au magistère de ses prédécesseurs (ce que François évite en général soigneusement de faire, les derniers textes s’appuient uniquement sur le « magistère » de… Bergoglio lui-même, qui pense apparemment que l’Eglise est née ex nihilo le 13 mars 2013). Ce faisant, il doit évidemment se cantonner dans une stricte neutralité, sans chercher à sortir ce magistère de son contexte ni à le tordre selon ses propres besoins.

.

Cette fois, le Thuriféraire – en majuscules, ce surnom lui a été attribué dès 2013 et lui a valu une belle promotion, qu’il tient à conserver -, actuel directeur éditorial des médias du Vatican, s’abrite derrière l’autorité du grand théologien devenu pape. Plus précisément, il en appelle à une instruction de Joseph Ratzinger de 2000, celui qui était alors le préfet de la Doctrine de la foi distinguait les prières de guérison, rituelles et incluses dans les livres liturgiques, des prières pastorales ou spontanées.

Déjà, comparer les bénédictions aux malades à celles données à des « couples » vivant ouvertement dans le péché (sauf à considérer les homosexuels comme des malades, ce que personne n’oserait faire aujourd’hui)…laisse perplexes.

Le document se trouve ici:

Et voici le passage de l’article de Tornielli publié hier sur Vatican News.
Heureusement, presque personne ne le lira!

(…)

.

Certains des critiques qui ont remis en question la récente déclaration (..) ne retiennent pas comme acceptable la distinction entre les prières ou bénédictions « rituelles » et « liturgiques », et les prières ou bénédictions « pastorales » et « spontanées ».

(..)

Mais à cet égard, il convient de noter que Fiducia supplicans attribue au mot « pastoral » un sens spécifique: celui d’une attention particulièrement orientée vers l’accompagnement de ceux à qui la bénédiction est offerte; à l’image du « bon pasteur » qui ne se tranquillise pas tant qu’il n’a pas retrouvé tous ceux qui se sont égarés.

.

D’autres objections [à Fiducia Supplicans] soutiennent que toutes les prières seraient « liturgiques » et qu’elles seraient donc toutes soumises aux exigences de la liturgie de l’Église.

.

Le Pape François lui-même a répondu à cette objection dans son discours aux participants à l’assemblée plénière du dicastère pour la Doctrine de la foi, le 26 janvier, en insistant sur l’existence de bénédictions pastorales ou spontanées qui, «en dehors de tout contexte et de forme de caractère liturgique», expliquait-il, «n’exigent pas une perfection morale pour être reçues».

Les paroles du Souverain pontife confirment ainsi l’orientation qui consiste à considérer le sens le plus strict des bénédictions liturgiques.

.

Un précédent important, à propos de la distinction entre ce qui est liturgique et ce qui ne l’est pas, peut-être trouvé dans une instruction de l’année 2000, publiée par l’alors congrégation pour la Doctrine de la foi, signée par le cardinal Joseph Ratzinger et approuvée par Jean-Paul II.

Cette instruction porte sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison. Au point numéro deux de la première partie du document, il est rappelé que «le De benedictionibus du Rituale Romanum comporte un Ordo benedictionis infirmorum, dans lequel se trouvent divers textes de prières qui implorent la guérison».

Dans la dernière partie de l’instruction, consacrée aux dispositions disciplinaires, il y a ensuite un article qui dit ceci: «Les prières de guérison sont considérées comme liturgiques, si elles se trouvent dans les livres liturgiques approuvés par l’autorité compétente de l’Eglise; autrement, elles sont non-liturgiques».

Il y a donc des prières de guérison liturgiques ou rituelles, et d’autres qui ne le sont pas, mais qui sont légitimement permises.

L’article suivant rappelle que celles qui sont «liturgiques se célèbrent selon le rite prescrit et avec les vêtements sacrés indiqués dans l’Ordo benedictionis infirmorum du Rituel romain».

.

Ces citations du texte signé par le cardinal Joseph Ratzinger et approuvé par le Pape Karol Wojtyla montrent que le sens du terme « liturgique » utilisé dans Fiducia supplicans pour définir les bénédictions rituelles, différentes des bénédictions pastorales, représente certes une évolution, mais qui s’insère dans le sillon du magistère de ces dernières décennies.

Egregio Signor Tornielli, per favore, giù le mani da Benedetto …

Share This