Selon Nico Spuntoni, le secrétaire de Benoît XVI serait effectivement sur le point d’être nommé nonce apostolique à Vilnus, où il représentera le Saint-Siège auprès des trois pays baltes. Une nonciature de second ordre, pour un rôle sans importance diplomatique. A comparer avec le traitement réservé par Benoît XVI au secrétaire de Jean-Paul II, Mgr Dziwisz. Décidément, François a la vengeance tenace (et mesquine), mais grâce aux médias, il réussit à faire passer la nomination pour un geste de « miséricorde »

4 avril 2024

Gänswein nonce à Vilnius, c’est presque fait

Nico Spuntoni
La NBQ
6 juin 2024

Après son limogeage par François, le secrétaire historique de Benoît XVI et ancien préfet de la Maison pontificale s’achemine vers une nomination officielle à la nonciature de Vilnius, qui couvre les trois pays baltes.

Mons. Georg Gänswein, 3 gen 2023 (LaPresse)

L’exil de Mgr Georg Gänswein pourrait bientôt prendre fin. À Fribourg, son diocèse d’origine où il est retourné sans affectation en juillet dernier après que François l’a également privé formellement du rôle de préfet de la Maison pontificale à la fin du mois de février 2023, les bagages du plus fidèle collaborateur de Joseph Ratzinger sont déjà prêts.

Il y a fort à parier qu’ils sont remplis de manteaux, gants et autres lourds vêtements : sa prochaine destination, en effet, est la Lituanie. L’indiscrétion lancée en avril dernier par Elisabetta Piqué, une vaticaniste très proche de Bergoglio depuis ses années Buenos Aires, a également été confirmée par des sources vaticanes que nous avons consultées. Sauf complications de dernière minute, la nomination officielle ne devrait pas tarder à arriver.

Comme l’explique à la NBQ un spécialiste de la diplomatie du Saint-Siège, dans des cas de ce genre, les gouvernements mettent entre deux et trois mois pour donner leur accord pour le nouveau nonce. De toute façon, le consentement de Vilnius à cette nomination ne serait pas remis en cause. Des sources lituaniennes ont révélé à la NBQ que la note d’approbation serait arrivée de Lituanie il y a au moins quinze jours.

En attendant d’occuper le siège laissé vacant par Mgr Petar Rajič en mars et de couvrir les trois pays baltes, Gänswein n’a pas renoncé à présenter à travers l’Allemagne le livre de la discorde, ce Nient’altro che la verità à l’origine de la dure accusation de « manque de noblesse et d’humanité » que lui a adressée le pape dans le livre-entretien El sucesor écrit par le journaliste Javier Martinez-Brocal.

Et l’accueil du public est toujours très chaleureux pour le secrétaire historique de Benoît XVI, comme en témoigne l’affluence de la semaine dernière à l’hôtel de ville de Hüfingen (où il a également célébré la solennité du Corpus Christi) pour une présentation du livre au cours de laquelle l’archevêque a répondu à de nombreuses questions, affirmant notamment que Ratzinger « n’est plus là physiquement et visuellement, mais que son aura est toujours présente ».

Le probable déménagement à Vilnius devrait mettre fin à l’annus horribilis de Gänswein, qui réside actuellement au Collegium Borromaeum de Fribourg après avoir passé près de 30 ans au Vatican. L’ex-bras droit de Benoît XVI n’a pas caché son désarroi d’avoir été traité de manière très différente par le souverain pontife que son « prédécesseur » Stanisław Dziwisz.

S’il est nommé nonce apostolique à Vilnius, il aura en tout cas un rôle beaucoup moins conséquent que celui qu’il a tenu à la Curie jusqu’en février 2023, ne serait-ce que formellement. L’historienne Irena Vaišvilaitė, ancienne ambassadrice de Lituanie auprès du Saint-Siège, commentant l’indiscrétion sur la nomination de l’archevêque allemand dans un entretien avec Rita Bagdonaite sur le portail lituanien Bernardinai.lt, a expliqué que « Vilnius est une capitale européenne, mais ce n’est pas un siège important“, ajoutant que ”ce n’est pas un rôle de grande responsabilité ».

Indépendamment de ces considérations, ce serait néanmoins l’occasion de se mettre au service du Saint-Siège avec le sens du devoir dont Mgr Gänswein a fait preuve depuis 1995, année de son arrivée à Rome en tant que collaborateur de la Congrégation pour le culte divin, et qui lui a valu l’estime et l’affection de nombreux fidèles dans le monde.

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