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Un panorama (presque) sans surprise, par la presse canadienne, avec, encore, le sujet des abus sexuels.
C'est une telle manne, pour les médias, qu'ils auront du mal à passer à autre chose!
Cependant, on lit que les jeunes générations, aux Etats-Unis, sont lasses du discours qui juge tout en termes "conservateur/libéral, libéral/conservateur". Ils sont donc clairvoyants, ce qui pourrait nous rendre optimistes, puisque nous les imitons en tout avec 10 ans de retard.
On apprend aussi, que "les jeunes séminaristes seraient en phase avec une partie du discours traditionaliste".
Bien...


Une Amérique catholique qui se cherche reçoit le pape Benoît XVI pour la première fois

http://canadianpress.google.com/

NEW YORK — Alors qu'elle recevra pour la première fois la visite du pape Benoît XVI la semaine prochaine, l'Amérique catholique, secouée par les scandales des prêtres pédophiles, s'interroge également sur son identité, notamment entre tenants de la modernité et de la doctrine ancienne.

Fondé par des protestants, les Etats-Unis n'en sont pas moins le plus grand donateur du Vatican. Le pays compte 64 millions de catholiques, soit près d'un quart de la population, ainsi que 250 universités et grandes écoles rattachées à cette confession. Si le tiers des catholiques américains est désormais d'origine latino-américaine, les divisions existent d'abord entre catholiques âgés et jeunes.

De manière générale, le nombre de catholiques qui disent assister à la messe le dimanche a baissé ces dernières années. Un tiers des catholiques ne s'y rendent jamais, un quart seulement quelques fois par an, et la majorité ne se confesse jamais ou moins d'une fois par an, selon un sondage réalisé par le Centre de recherche de l'apostolat de l'Université de Georgetown. Une cassure générationnelle est évidente: environ la moitié des catholiques nés avant 1960 se rendent à la messe au moins une fois par semaine, contre 10% parmi ceux qui sont nés après 1980.

Or, un des objectifs de Benoît XVI est précisément de raviver les rites catholiques, même s'il ne devrait pas se montrer trop strict sur la doctrine lors de cette première visite aux Etats-Unis depuis son élection en 2005. Ce voyage apostolique de six jours, qui débute mardi, le mènera à Washington et New York.

La fracture générationnelle est également apparente en terme de vision du monde. Les catholiques âgés se rappellent encore du Concile Vatican II, où une série de réformes furent adoptées pour moderniser la pratique religieuse et débattent toujours de son bien-fondé.

Alors que le pape actuel, réputé conservateur, a ravivé certaines traditions, les jeunes catholiques américains semblent, eux, en avoir tout simplement assez de ce débat.

"Ils sont devenus très impatients, et probablement à juste titre, vis-à-vis des vieilles générations, qui voient tout en termes de conservateur/libéral, libéral/conservateur", selon le sociologue des religions James Davidson, de l'Université de Purdue. Les jeunes soupçonnent même les plus âgés de "prendre plaisir à cette bataille idéologique, même si elle ne les mène nulle part", selon lui.

De leur côté, les jeunes séminaristes seraient en phase avec une partie du discours traditionaliste, tout en souhaitant tourner l'Eglise vers la société.

"Il y a une conscience aigue des besoins pastoraux de la population de nos paroisses -les malades, les mourants, les gens qui vivent des tragédies dans leur vie", selon Mgr Thomas Nydegger, vice-recteur du Séminaire de l'Immaculée conception de l'Université de Seton Hall. Les futurs prêtres "souhaitent tendre la main et leur faire savoir que l'Eglise les inclut en son sein".

Cependant, le nombre de séminaristes a fortement baissé également. Sur 18.600 paroisses américaines, plus de 3.200 n'ont pas de prêtre attitré. Et les finances de l'Eglise n'ont pas la santé. Les catholiques américains, bien que plus importants donateurs au Vatican, sont moins généreux envers leur église locale que leurs compatriotes protestants, deux fois plus dispendieux, selon le professeur Chuck Zech de l'Université de Villanova. L'état des églises elles-mêmes laisse parfois à désirer aussi, et nombre de diocèses ont eu du mal à s'ajuster à la perte de main-d'oeuvre gratuite que représentaient les soeurs et les prêtres.

Mais au-delà des dépenses quotidiennes, les plaintes pour abus sexuels contre des prêtres ont coûté à l'Eglise catholique américaine plus de deux milliards de dollars (1,3 milliard d'euros) depuis 1950. Des centaines de millions de dollars ont été déboursés pour dédommager les victimes depuis le début de la récente crise en 2002, qui avait notamment conduit à la démission de l'archevêque de Boston Bernard Law.

Dans un entretien à l'Associated Press mardi dernier, le cardinal Tarcisio Bertone a souligné que le pape entendait porter un message de "confiance et d'espoir" lorsqu'il rencontrera le clergé américain. Benoît "tentera d'ouvrir la voie de la guérison et de la réconciliation", a ajouté le numéro 2 du Vatican.

"Tant de souffrance pour les victimes, pour les familles des victimes et avant tout pour l'Eglise, car ce fut une contradiction de la grande mission pédagogique de l'Eglise", a regretté le cardinal Bertone.