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Il n'y a pas grand chose à attendre de la grande presse, et ce, pour une raison très simple: elle ne s'intéresse pas à Benoît XVI, et a décidé de boycotter son message.
Ce qu'il dit est trop complexe, trop beau, et trop en dehors du système. A quoi bon en parler, donc?
Seul l'intéresse, éventuellement, un scandale à relier au Vatican.
Et cette presse mouline ad nauseam la comparaison stérile avec Jean-Paul II qui pourtant, de son vivant, n'inspirait que virulentes critiques.
En effet (et la faute à qui?), ce pape [..] reste encore un mystère pour la très grande majorité des Américains...

L'analyse de The Catholic League (Couverture médiatique du voyage ) , valable pour les Etats-Unis, se confirme aussi en Europe.

La revue de presse partielle d'aujourd'hui ne peut donc pas constituer une surprise (elle m'inquiète juste en prévision de la visite prochaine du Saint-Père en France).
La palme revient quand même à François Clémenceau, que je connais comme "envoyé spécial d'Europe 1 aux Etats-Unis", et qui sévit ici sur "le Télégramme". Il cite un quidam, à qui il fait dire « je ne suis pas fasciné par le profil de Benoît XVI qui se situe, selon moi, très loin de ce qu’avait su incarner Jean-Paul II ».
Et de poursuivre stupidement: "la dernière fois que le pape polonais avait passé une semaine entière aux Etats-Unis, il s’était arrêté dans une ville différente chaque jour et avait prononcé 63 discours ou homélies. Une star ! "

Je ne vous dis pas ce que j'ai envie de lui écrire!!


Le Temps (Suisse): sondage, abus sexuels, etc..

Première visite de Benoît XVI aux Etats-Unis

EGLISE. 80% des Américains disent presque tout ignorer du pape. Sa venue passionne néanmoins.
Luis Lema, New York
Lundi 14 avril 2008
(http://www.letemps.ch/... )
On la compare à «la General Motors des Eglises». En termes de «parts de marché», l'Eglise catholique reste encore «number one» aux Etats-Unis. Mais la concurrence est rude. Et les transformations à l'œuvre sont profondes: un tiers des catholiques américains «de naissance» se disent aujourd'hui «ex-catholiques». Certes, un quart de la population est affilié à cette Eglise qui dispose d'un vivier de 64 millions de fidèles aux Etats-Unis. Mais seul l'afflux d'immigrants, principalement d'Amérique latine, lui permet de combler ces pertes sans équivalent, aussi bien dans le paysage religieux américain actuel que dans l'histoire du pays. Benoît XVI, qui effectuera sa première visite dans le pays cette semaine, arrive à un moment clé dans l'avenir du catholicisme américain. Son voyage sera suivi avec une attention sans précédent.

Avant même d'avoir posé le pied sur terre américaine, Benoît XVI est partout. Sa visite prévue à Washington, son passage aux Nations unies ou son allocution dans un stade de base-ball à New York emplissent déjà les journaux et les magazines. L'intérêt médiatique est tel que, dans une démarche totalement inhabituelle, le pape s'est vu obligé de diffuser une vidéo pour calmer les attentes, ne pouvant répondre aux dizaines de demandes d'interviews de tous les grands médias du pays.

Deux milliards d'indemnités
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Les 57000 places du stade des Yankees seront toutes occupées: elles ont été accordées par tirage au sort, avec interdiction de revendre les billets sur Internet. Des procédures de sécurité exceptionnelles seront mises en place au sein des visiteurs qui, pour certains viendront d'Alaska ou d'Australie. Pareille affluence est un casse-tête pour les organisateurs (comment donne-t-on la communion à 57000 personnes en un quart d'heure?), mais elle ne cache pas l'essentiel: ici, l'Eglise catholique est encore loin de s'être remise de la crise qu'elle traverse depuis plus d'un lustre.

Ce sont presque 2 milliards de dollars que l'Eglise a dû verser aux victimes à la suite de la série de scandales qui ont éclaté en 2002. Entreprise par les autorités catholiques elles-mêmes, une étude avait alors mis en lumière une longue histoire d'abus sexuels sur des enfants, concernant 4392 prêtres. D'autres cas ont suivi. Le cardinal de Boston avait été amené à démissionner. A Los Angeles, 500 victimes s'étaient présentées aux tribunaux, recevant une indemnité record de 660 millions de dollars. Depuis lors, cinq diocèses américains ont été déclarés en état de faillite; les vocations s'éteignent; la méfiance règne.

Benoît XVI amènera-t-il aux Etats-Unis les excuses officielles de l'Eglise catholique?

Chauffée à blanc par la précampagne présidentielle, la presse s'interroge plus profondément sur la «compatibilité» avec la réalité des Etats-Unis de ce pape qui reste encore un mystère pour la très grande majorité des Américains: plus de 80% d'entre eux disent à peu près tout ignorer de lui, selon un sondage conduit ces jours par une université catholique.

George Bush ira à l'aéroport
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L'avortement, le mariage homosexuel, les relations avec le fondamentalisme islamique: sur ces questions, la frange républicaine de l'Eglise catholique américaine pourrait sans doute aisément trouver un terrain d'entente avec Benoît XVI.
D'innombrables groupements, prônant le mariage des prêtres, l'ordination des femmes, la tolérance envers la contraception ou les droits des homosexuels entendent d'ailleurs se placer sur la route du cortège papal ou à l'extérieur des Nations unies.

Cependant, les positions du pape sont loin de correspondre à celles des conservateurs américains. Benoît XVI s'est montré très virulent à l'égard de la guerre en Irak, dans la condamnation de la peine de mort et des excès du capitalisme ou encore dans la défense des immigrants.

Ce profil particulier vu des Etats-Unis n'empêchera pas le président George Bush, pour la première fois en sept ans, de se rendre personnellement à l'aéroport pour accueillir son visiteur.
Expliquant cet empressement à offrir la bienvenue à celui qui, comme lui, Bush, considère être «un homme de foi», le président détaillait: «Benoît XVI possède la conviction qu'il y a un vrai et un faux dans la vie, que le relativisme moral est un danger qui peut miner nos capacités d'avoir des sociétés plus justes et davantage tournées vers l'espoir.»

Le Télégramme: JP II, immigration, politique...

Etats-Unis. « God bless america », bien sûr
François Clemenceau (ndr: il est aussi correspondant d'Europe 1, on ne peut donc pas être surpris par le caractère sommaire et malveillant de l'article)
http://www.letelegramme.com/
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Le pape arrive demain aux Etats-Unis, où vivent 65 millions de catholiques. Pour son premier voyage en tant que pape en Amérique du Nord, il s’adressera aux Nations Unies et rencontrera George W. Bush.
De notre correspondant à Washington. Pas facile de succéder à Jean-Paul II lorsqu’on débarque dans la troisième nation catholique au monde. Le pape polonais avait visité les Etats-Unis sept fois et à chaque fois laissé une forte impression, notamment lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Denver dans le Colorado.
Comme le reconnaît Michael Teolis, l’un des responsables de la Latin School de Chicago, « je ne suis pas fasciné par le profil de Benoît XVI qui se situe, selon moi, très loin de ce qu’avait su incarner Jean-Paul II ». La dernière fois que le pape polonais avait passé une semaine entière aux Etats-Unis, il s’était arrêté dans une ville différente chaque jour et avait prononcé 63 discours ou homélies. Une star !
Rappeler les fondamentaux
Mais Benoît XVI ne vient pas aux Etats-Unis pour tenir la comparaison. Il vient rappeler à une communauté devenue de plus en plus diverse les fondamentaux. En 50 ans, le nombre de catholiques a doublé aux Etats-Unis.

Et si une majorité de catholiques américains sont favorables à ce que des femmes soient ordonnées prêtre ou au mariage en faveur des homosexuels, ils sont devenus, paradoxalement, sur le plan politique, plus conservateurs que par le passé. En 2004, pour la première fois depuis John Kennedy, ils ont voté républicain et participé à la réélection de George Bush. C’est cette double facette que tentera de comprendre Benoît XVI lors de sa tournée. Sans donner l’impression de favoriser qui que ce soit dans la campagne présidentielle, même si le seul candidat catholique au départ de la course, le républicain Rudolf Giuliani a jeté l’éponge en février dernier. Comme l’explique le théologien conservateur George Waigel, l’un des biographes américains de Jean-Paul II, « le pape vient redire avec clarté quelles sont les grandes positions de l’Eglise, notamment sur le respect de la vie sous tous ses aspects, et si cela ne plaît pas à certains dans les rangs démocrates ou républicains, tant pis pour eux ! »

Irlandais, Italiens Polonais et « latinos »
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Le défi consiste aussi à rassembler tout en respectant les origines de chacun. L’immigration irlandaise, italienne ou polonaise qui a servi de socle à la croissance de l’Eglise catholique américaine est aujourd’hui totalement intégrée. Mais un tiers des pratiquants sont aujourd’hui des latinos en provenance du Mexique et d’Amérique latine. « Ils sont aux marges de la société et nous devons les accueillir pour qu’ils retrouvent à la fois le confort et la dignité qu’ils méritent », commente John Young, le patron de la Commission sur l’Immigration à la Conférence épiscopale. Difficile donc pour Benoît XVI de ne pas s’exprimer lors de sa visite sur une politique d’immigration de plus en plus restrictive menée par l’administration Bush. Cette première visite pastorale qui se terminera aux Nations Unies, où il sera beaucoup question d’éthique et de morale dans les affaires du monde, s’annonce donc aussi très politique.

Ouest-France: argent, abus sexuels

Une Église traumatisée attend le pape aux USA
http://www.ouest-france.fr/
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Le pape Benoît XVI commence, demain, un séjour aux États-Unis. Mercredi, il rencontrera George Bush. L'Église catholique reste traumatisée par les affaires de pédophilie.
Washington.

« Le rayonnement de l'Église catholique américaine dans le monde n'est pas du tout à la hauteur », regrette, sous couvert d'anonymat, un curé rencontré dans une paroisse de Washington. Un constat qui vaut à l'intérieur même du pays, six ans après le scandale des prêtres pédophiles, encore très présent dans les mémoires.

Ainsi, les évêques, dont certains sont soupçonnés d'avoir « couvert » des prêtres coupables d'abus sexuels dans les années 1980, se sont retrouvés privés de toute parole légitime. Pour preuve, le peu d'écho rencontré, en 2003, par le message de la hiérarchie catholique, quelques semaines avant le lancement de l'offensive américaine en Irak. La plupart des fidèles étaient restés sourds au discours du Président de la conférence épiscopale, Mgr Gregory, qui avait alors tenté d'attirer l'attention de George Bush sur les critères moraux d'une guerre juste, tels que les avaient définis à l'époque le pape Jean-Paul II.

Un budget considérable
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L'«année horrible» qu'a constitué 2002 n'a toutefois pas marqué un déclin de l'Église catholique aux États-Unis, puisqu'un tiers parmi les 75 millions de personnes se réclamant du catholicisme, s'affirment pratiquants réguliers. Elle dispose d'un budget considérable, estimé entre 25 et 30 milliards de dollars, dont plus de la moitié sont consacrés à l'enseignement, aux fonds sociaux et à la santé.

« Les évêques américains sont aussi des hommes d'affaires », explique le Père Antoine de Romanet, curé de la paroisse francophone de Washington (lire ci-dessous). Et la plupart des diocèses appliquent des méthodes de gestion et d'audit dignes d'entreprises cotées à la Bourse de New York.

L'Église doit en partie cette vitalité aux « Latinos », ces immigrés venus d'Amérique du sud, qui représentent aujourd'hui plus du tiers des catholiques américains. Ce qui a d'ailleurs conduit la hiérarchie à s'engager de manière très forte sur la question de l'immigration clandestine. Particulièrement sur la côte Ouest des États-Unis, où nombre d'évêques ont adopté des positions courageuses en faveur de millions de clandestins qui ne disposent pas d'autorisation de travail mais participent pourtant à la création de richesses dans le pays.

Si une petite majorité d'Américains (52 %) ont plutôt une bonne opinion de Benoît XVI, selon une enquête réalisée il y a quinze jours par le Centre de recherche Pew, 45 % des personnes interrogées le considèrent comme un pape conservateur. Une image qui ne semble pas inquiéter Mgr Pietro Sambi, ambassadeur du Vatican aux États-Unis. « Il est vu comme quelqu'un d'intransigeant » expliquait-il récemment au quotidien USA Today mais selon lui, « il suffira que les gens l'écoutent pour qu'ils changent d'opinion ».

Michel ZERR.