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Niveau zéro

Le niveau zéro du journalisme, je pèse mes mots...(28/4/2008)
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Le numéro est daté du 19 au 25 avril, et l'article a manifestement été écrit avant la fin du voyage.
C'est du grand n'importe quoi - calembours pitoyables (sacré, foi...), poncifs sur l'Eglise, la politique et la société américaines, lus et relus partout, et notamment sur les sites les plus hostiles depuis que le voyage a été annoncé, animosité croisée contre George Bush et l'Eglise - qui ne s'appuie sur aucun fait. Les mêmes choses auraient pu être écrites si le Pape ne s'était pas rendu aux Etats-Unis. On peut même se demander si l'auteur de l'article a lu le moindre compte-rendu, ou sait seulement ce qui s'est passé là-bas.
(seul point positif: une belle photo en illustration de l'article - mais y-en-a t'il d'autres?)

Répétons-le: de quoi se mêlent-ils?
D'autant plus qu'il est clair que ses lecteurs n'achètent pas "Marianne" pour avoir des nouvelles de l'Eglise...


Etats-Unis: sacrée visite!


Il était une fois, au pays de la foi, monsieur Foi...

Benoît XVl à New- York: une sacrée visite, la première d'un pape depuis celle de Jean Paul II, en 1995. Au pays de George Bush, l'homme qui a déclaré : «Je crois que Dieu a voulu que je sois président » et qui a expliqué comment la foi lui avait fait arrêter la bière et découvrir le Bien, Benoît XVI aurait pu s'attendre à une promenade de santé. Ce ne fut pas le cas, tant est grand l'écart entre l'Amérique religieuse (9 Américains sur 10 se revendiquent croyants) et ce pape si froid, si européen.

Son ambassadeur à Washington avait, durant de longs mois, préparé cette visite. Pour expliquer finalement que le Vatican ne se retrouvait pas toujours dans une religiosité exubérante et « émotionnelle » et que « les Etats-Unis n'exportent pas toujours ce qu'il y a de plus noble et de plus constructif en eux ».
Plus que les discours attendus de Benoît XVI, l'intérêt de cette visite a révélé des pans entiers de la société américaine. Les 65 millions de catholiques ne se retrouvent plus guère dans une Eglise à scandales, où 6 diocèses se sont déclarés en faillite et où 800 paroisses ont fermé depuis 2002, année noire de la révélation des affaires de pédophilie. Elles ont coûté plus de 2 milliards de dollars en procès et indemnisations, provoqué la fuite des fidèles et accéléré la crise d'un des piliers de l'Eglise, ses écoles.
Mais, au-delà de l'injonction pontificale - «Je ne veux plus de prêtres pédophiles » -, le malaise du catholicisme américain traduit les bouleversements en cours. La vieille ceinture catholique du Nord-Est, riche et blanche, n'est plus concurrencée par la puissance grandissante des Hispano-Américains. La moitié des catholiques de moins de 40 ans sont aujourd'hui des Latinos. Ils pratiquent leur foi autrement, veulent avoir leur mot à dire dans la gestion des diocèses et mettent en avant d'autres préoccupations : l'immigration, la protection sociale.
Le décalage entre cette nouvelle base de fidèles et une bureaucratie ecclésiastique obsolète a un impact politique.

Naguère, le vote catholique n'existait pas, ou se caractérisait par un léger tropisme démocrate. En 2004, il a surgi au bénéfice de Bush. Depuis, c'est un cauchemar pour les candidats démocrates: que ce vote se structure, qu'il s'ancre côté républicain, et la prochaine élection serait encore plus difficile. D'où l'exercice extravagant d'Obama et de Clinton, rivalisant de bondieuseries. De tout cela, Benoît XVI a fait mine de ne rien voir.