La Croix: De A à Z



L'idée du lexique est originale, et l'article résume bien (quoique sans enthousiasme excessif, mais ce n'est pas une surprise...) les faits, à l'exception du paragraphe sur la rencontre avec les représentants des autres religions: Benoît XVI n'a pas l'habitude de parler pour ne rien dire, et à côté de certains passages forcément convenus, son discours disait beaucoup, justement.
Voir ici: A propos du dialogue inter-religieux


La Croix

Lettres d'Amérique
impressions, après ce huitième voyage du pape aux Etats-Un
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A comme... Accueil:
les américains n'ont pas boudé leur plaisir, et leur joie faisait plaisir à voir. A Washington, tout avait été récuré de fond en comble, les parquets brillants de cire, les pelouses tondues au plus près. Mais la sécurité, omniprésente dans ce pays, a un peu gâché la fête.

B comme Birthday
...ou plutôt happy birthday! Le pape a eu 81 ans, et on l'a entendu chanté sous tous les tons, dehors, dans les églises, sur les stades, ou même par les évêques de la conférence américaine.

C comme Chiffre
pour la première fois peut-être, lors de ce voyage, on n' a pas cherché à évaluer le nombre de personnes présentes. D'habitude, les journalistes se grattent la tête pour savoir si les messes ont rassemblée plus ou moins 200.000 personnes, voir un million, et finissent par donner une estimation, à la louche...Cette fois, l'Eglise locale est resté modeste, aussi pour des raisons de sécurité. Les deux stades choisis, à Washington comme New York, ne contenaient de toute façon que respectivement 40.000 et 60.000 personnes. Ils ont donc été remplis, simplement. Benoît XVI ne cherche pas faire du chiffre, et c'est tant mieux...

D comme Diversité
l'oeil européen est frappé par l'extrême diversité de l'Eglise qui a reçu Benoît XVI: européenne, africaine, asiatique, hispanique... Toute les langues sont utilisées, y compris le vietnamien ou le nigerian, en passant par l'espagnol, bien sur, qu'il ne faut jamais oublier. Ce qu'a fait devant les jeunes, le pape, omettant de lire la partie prévue en espagnol qui était sur la dernière feuille. En riant devant les protestations, il a remis ses lunettes, et a repris le texte manquant...

F comme Femme:
les féministes n'ont pas manifesté, comme elles l'avaient fait lors des visites de Jean-Paul II. Le féministe n'est plus à la mode dans l'Eglise, y compris de ce côté là de l'Amérique. Mais dans les messes, les femmes occupent toute la place à laquelle elles ont « droit»: toute les lectures, et les prières universelles leur sont confiées.

G as God:
Dieu, jusque sur la monnaie du pays. Benoît XVI aime cette Amérique construite sur la croyance en Dieu. Il en a fait l'éloge. Il sera intéressant de l'entendre, lorsqu'il se rendra en France, en septembre prochain, où la moitié des habitants se dit non croyante, et où historiquement, la liberté et les droits se sont définis en partie contre la religion.

E comme Eglise.
D'accord, le peuple américain est un peuple croyant. Mais dans quelle Eglise? Il y a un édifice religieux à tous les coins de rue, et à chaque fois, une appellation différente. Pas sur que cette « oecuménisme » soit profitable à l'Eglise catholique.

I comme Interreligieux:
Les rencontres interreligieuses sont désormais un passage obligé des voyages de Benoît XVI. Celle qui s'est déroulée au centre Jean-Paul II de Washington n'a pas dérogé à la règle. chaque représentant d'une religion vient saluer le pape, lui donne un cadeau symbole de sa religion, sur fond musical doucereux, censé donner à tout cela une ambiance pacifique. Puis le pape lit un discours. Et repart. Rient d'étonnant à ce que certains critiquent ce genre de rencontre, faites de bons sentiments plus que de vrais débats. D'ailleurs, ce ne sont pas des rencontres, plutôt des monologues.

L comme Langue:
le problème de l'anglais du pape, c'est qu'il n'était guère compréhensible à une oreille américaine. Même les anglais, dit-on ici, ont un problème avec leur accent. D'autant plus que les discours comme les homélies de Benoît XVI sont complexes, plus universitaires que grand public. Peu importe, le public était ravi... Mais maintenant que le pape est parti, les catholiques américains vont devoir lire les textes.

P comme Pierre:
à Saint Patrick, les catholiques américains étaient tout content de fêter l'anniversaire du pontificat, et ont longuement applaudi le pape. Voici ce que lui leur a répondu: « je Je ferais tout le possible pour être un véritable successeur du grand Saint Pierre. C'était aussi un homme avec ses défauts et quelques péchés. Mais à la fin, il est demeuré le rocher de l'Eglise. Que je puisse, moi aussi, avec toute ma pauvreté spirituelle, être avec la grâce de Dieu aujourd'hui le successeur de Saint Pierre ». Belle conclusion, après tout, de ce voyage...

Isabelle de Gaulmyn



A propos du dialogue inter-religieux


Contrairement à certains commentaires, les mots prononcés sont forts, et pas exactement religieusement corrects.
Le Saint-Père ne craint pas de mettre les points sur les "i".

Trois passages (au moins!) de son discours doivent être soulignés, et ce n'est pas de la langue de bois.
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1. Il est un autre point que je voudrais évoquer ici. J'ai constaté un intérêt croissant parmi les gouvernements pour parrainer des programmes visant à promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel. Ce sont des initiatives louables. Dans le même temps, la liberté religieuse, le dialogue interreligieux et la foi basée sur l'éducation visent à quelque chose de plus que le consensus concernant les moyens de mettre en œuvre des stratégies pratiques pour faire avancer la paix. L'objectif plus large du dialogue est de découvrir la vérité. Quels sont l'origine et le destin de l'humanité? Qu'est-ce que le bien et le mal? Qu'est-ce qui nous attend à la fin de notre existence terrestre? C'est seulement en traitant de ces questions profondes que nous pouvons bâtir une base solide pour la paix et la sécurité de la famille humaine...

2. Face à ces questions plus profondes concernant l'origine et le destin de l'humanité, le christianisme propose Jésus de Nazareth. Nous croyons qu'il est le Logos éternel, qui s'est fait chair, afin de réconcilier l'homme avec Dieu et de révéler la cause sous-jacente de toute chose.

3. Chers amis, dans notre tentative de découvrir des points communs, peut-être avons reculé devant la responsabilité de discuter de nos divergences avec calme et clarté. Tout en unissant toujours nos coeurs et nos esprits à l'appel à la paix, nous devons également écouter attentivement la voix de la vérité. De cette manière, notre dialogue ne s'arrêtera pas à identifier un ensemble de valeurs communes, mais continuera à sonder leur fondement ultime.


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