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Accueil des migrants

9 novembre: Audience aux participants au sixième Congrès de la Pastorale des Migrants et des Réfugiés (14/11/2009)

J'ai recherché le texte en italien de ce discours, dont on n'a cité que des bribes.

D'abord, il convient de le lire très attentivement, sans parti-pris, ni préjugés.
Le Saint-Père commence par convenir que "si la migration est aussi vieille que l'histoire humaine, jamais comme aujourd'hui elle n'avait assumé un tel relief, par la nature et par la complexité des problématiques".
Un peu plus loin, il pose une question, mais n'affirme pas: pourquoi ne pas considérer l'actuel phénomène mondial des migrations comme une condition favorable à la compréhension entre les peuples et pour l'édification de la paix et d'un développement qui englobe tous les pays?
Enfin, réaliste, il dit que les migrants ne sont pas seulement un «problème» mais constituent une «ressource» . Les guillemets sont sur le site du Vatican.

Quoiqu'il en soit, j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre ce que le Saint-Père attend de nous, catholiques: favoriser "la rencontre des peuples, le dialogue entre les cultures et le respect des différences légitimes"... moi, je ne demande pas mieux, mais eux?
Quant à voir dans le phénomème d'immigration massive une ressource... là encore, franchement, j'ai du mal.
Mais de l'autre, je comprends aussi 1° que le Saint-Père ne peut pas dire autre chose, et que c'est son devoir de le dire et 2° la religion catholique, par la voix de son chef, se montre ainsi telle qu'elle est, fidèle à l'esprit de l'Evangile, donc soucieuse des autres, et en ce sens, tellement au-dessus des autres...
En somme, nous avons de quoi être fiers de notre religion, et de son chef.

V.O en italien: site du Vatican.
Ma traduction:

Audience aux participants au sixième Congrès de la Pastorale des Migrants et des Réfugiés.

Lundi, le 9 novembre, le Saint-Père a reçu en audience les participants au sixième Congrès de la Pastorale des Migrants et des Réfugiés, qui commençait ses travaux ce jour-là, et dont le thème est "Une réponse pastorale aux phénomènex migratoires à l'ère de la mondialisation, cinq ans après l'Instruction Erga Migrantes Caritas Christi.
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DISCOURS DU PAPE

Messieurs les Cardinaux,
Vénérables Frères dans l'épiscopat et le sacerdoce,
Chers frères et sœurs!

Je suis heureux de vous accueillir pour l'ouverture du Congrès mondial de la Pastorale des Migrants et des Réfugiés.
Je salue d'abord le Président de votre Conseil pontifical, Mgr Antonio Maria Veglio, et je le remercie des paroles cordiales avec lesquelles il a introduit cette rencontre. Je salue le Secrétaire, les membres, les consultants et les responsables du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement. Un hommage respectueux à M. Renato Schifani, président du Sénat. Je vous salue tous, ici présents. A chacun j'adresse mes remerciements pour l'engagement et la diligence avec lesquels vous travaillez dans un milieu social aujourd'hui si complexe et délicat, offrant un soutien à ceux qui, par libre choix ou par contrainte, quittent leur pays d'origine et émigrent vers d'autres nations .

Le thème de la conférence - "Une réponse au phénomène migratoire à l'ère de la mondialisation"- souligne le contexte particulier dans lequel les migrations de notre temps se situent.
En effet, si la migration est aussi vieille que l'histoire humaine, jamais comme aujourd'hui elle n'avait assumé un tel relief, par la consistance et par la complexité des problématiques. Elle concerne à présent presque tous les pays du monde et s'inscrit dans le processus plus large de la mondialisation. Femmes, hommes, enfants, jeunes et vieux, par millions, font face aux drames de l'émigration, parfois pour survivre, plus que pour chercher de meilleures conditions de vie pour eux et leurs familles. Le fossé économique entre pays pauvres et pays industrialisés s'élargit en effet de plus en plus. La crise économique mondiale, avec la croissance énorme du chômage, réduit les possibilités d'emploi et augmente le nombre de ceux qui ne peuvent pas trouver un travail, même précaire. Beaucoup se voient alors contraints d'abandonner leurs terres et leurs communautés d'origine, et sont disposés à travailler dans des conditions loin d'être compatibles avec la dignité de l'homme, avec une intégration difficile dans les sociétés-hôtes en raison de la différence de langue, de culture et d'organisation sociale.

La situation des migrants, et plus encore celle des réfugiés, rappelle, d'une certaine manière, l'histoire de l'antique peuple biblique qui, fuyant l'esclavage en Égypte avec au cœur le rêve de la terre promise, traversa la Mer Rouge et, au lieu d'atteindre le but désiré, dut affronter la rudesse du désert. Aujourd'hui, de nombreux immigrants quittent leur pays pour échapper à des conditions de vie humainement inacceptables, sans toutefois trouver l'accueil qu'ils espéraient. Face à des situations aussi complexes, comment ne pas s'arrêter pour penser aux conséquences d'une société fondée essentiellement sur le seul développement matériel? Dans l'encyclique Caritas in veritate, je notais que le véritable développement ne peut être qu'intégral, autrement dit celui qui touche chaque homme, et tous les hommes.

Le développement authentique revêt toujours un caractère solidaire. En fait, dans une société en cours de mondialisation, le bien commun et l'engagement pour cela - je le notais encore dans Caritas in veritate - ne peut pas ne pas prendre en compte les dimensions de la famille humaine tout entière, à savoir la communauté des peuples et des nations »(cf. n. 7). Ou plutôt, le processus même de la mondialisation, comme l'a justement souligné le Serviteur de Dieu Jean - Paul II, peut fournir une occasion propice pour promouvoir le développement intégral, mais uniquement "si les différences culturelles sont acceptées comme une occasion de rencontre et de dialogue, et si la répartition inégale des ressources mondiales conduit à une nouvelle conscience de la nécessité de la solidarité qui doit unir famille humaine"(Message pour la Journée mondiale des Migrants et des Réfugiés 1999, In: Cours XXII, 2, [1999], 988). Il s'ensuit qu'il faut donner des réponses appropriées aux grands changements sociaux en cours, en gardant à l'esprit qu'il ne peut y avoir de développement effectif si on ne favorise pas la rencontre des peuples, le dialogue entre les cultures et le respect des différences légitimes.

Dans cet esprit, pourquoi ne pas considérer l'actuel phénomène mondial des migrations comme une condition favorable à la compréhension entre les peuples et pour l'édification de la paix et d'un développement qui englobe tous les pays?
C'est précisément ce que j'ai voulu rappeler dans le Message pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié de l'année paulinienne: les migrations invitent à mettre en lumière l'unité de la famille humaine, la valeur de l'accueil, de l'hospitalité, et de l'amour du prochain. Ceci devrait être traduit en gestes quotidiens de partage, de partenariat et de souci des autres, surtout envers les nécessiteux. Pour être respectueux les uns aux autres - enseigne St. Paul - les chrétiens savent qu'ils doivent être prêts à écouter la Parole de Dieu, qui a appelé à imiter le Christ et à être unis à Lui.
De cette manière seulement, ils deviennent pleins de sollicitude envers le prochain, et ne cédent jamais à la tentation du mépris et du rejet de ceux qui sont différents. Conformés au Christ, chaque homme et chaque femme sont considérés comme des frères et des sœurs, enfants du même Père. Un tel trésor de fraternité les rend « soucieux de l'hospitalité», fille aînée de l'agapè (cf. Cours IV, 2 [2008], 176-180).

Chers frères et sœurs, fidèles aux enseignements de Jésus, chaque communauté chrétienne ne peut que nourrir respect et attention pour tous les hommes, créés à l'image et la ressemblance de Dieu et rachetés par le sang du Christ, plus encore quand ils sont en difficulté.
C'est pourquoi l'Eglise invite les fidèles à ouvrir leur cœur aux migrants et à leurs familles, sachant qu'ils ne sont pas seulement un «problème» mais constituent une «ressource» à savoir valoriser opportunément pour le chemin de l'humanité et pour son authentique développement.
A chacun de vous, je renouvelle mes remerciements pour votre service à l'Eglise et à la société, et j'invoque la protection maternelle de Marie sur chacune de vos actions en faveur des migrants et des réfugiés. Pour ma part, je vous assure de ma prière, tandis que je vous bénis volontiers vous et tous ceux qui appartiennent à la grande famille des immigrants et des réfugiés.

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