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Un évêque épiscopalien devenu catholique

Un témoignage au coeur de l'actualité, alors que la Constitution apostolique réglant le retour des anglicans vient tout juste de sortir. Une trouvaille de Carlota (9/11/2009)



Jeffrey Steenson, devenu catholique en 2007 mais ex-évêque anglican du diocèse épiscopalien du Rio Grande - bien connu pour les amateurs de westerns ! - s’étendant sur l’état du Nouveau-Mexique et l’Ouest du Texas, a donné un entretien du 23 octobre 2009, au journal –éd virtuelle – www.mercatornet.com (www.mercatornet.com..seeking_the_pearl_of_great_price/ )
L'article semble avoir été repris un peu partout dans le monde y compris Taiwan. L’ex-évêque anglican apporte un très beau témoignage et un éclairage édifiant sur ce qui l’a fait rejoindre l’Église Catholique, l’importance du pape Léon XIII et son encyclique Apostolicae Curae, la formation très complète des prêtres catholiques et la formidable décision de Benoît XVI.

La traduction par Carlota d’une partie de l’entretien:


(Photo: statue de Mgr JB Lamy devant la cathédrale St François de Santa Fe (EU))
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Pour les Anglicans, le fait d’entrer en pleine communion avec l’Église Catholique regroupée autour de Saint Pierre et de ses successeurs, ce n’est pas comme l’histoire du marchand, - Mathieu 13-46, qui lorsqu’il a trouvé une perle de grand prix, est allé vendre tout ce qu'il avait pour l’acheter. C’est un projet difficile, un sacrifice exigeant, mais c’est la nature de l’apostolat, et c’est d’une importance si fondamentale que tous les débats qui s’y réfèrent doivent finalement se dissiper. L’incroyable générosité de Benoît XVI dans cette offre d’un foyer canonique aux Anglicans qui désirent être en communion avec lui, est l’occasion d’une grande réjouissance, parce qu’il va signifier que nous n’allons plus désormais faire route tout seul.

Des anglicans ne viennent pas vers Rome, en tout premier lieu, parce qu’ils sont malheureux dans leurs églises. Il y a des possibilités à l’intérieur du monde anglican qui sont de beaucoup plus accessibles pour ceux qui ne sont pas d’accord avec les récentes décisions et développements à l’intérieur de leur propre église anglicane à laquelle ils appartiennent. Les avertissements entendus en particulier dans les milieux catholiques à propos de l’admission des anglicans mécontents doivent être pris en compte bien sûr, mais le mouvement de colère le plus important que j’ai rencontré vient de catholiques qui sont en désaccord avec l’enseignement de l’église catholique. Le chemin vers la pleine communion est par nature un processus purgatif, et les âmes qui arrivent sont tout simplement et surtout heureux d’être là.

Pour moi le moment de la vérité est venu au début 2007, à une réunion des évêques de l’église épiscopalienne, parmi des collègues que j’avais appris à apprécier tout particulièrement et dont la compagnie m’apportait une véritable joie. Ils sentaient que le temps était venu pour eux d’affirmer que l’organisation de l’église épiscopalienne était essentiellement locale et démocratique et que ses associations plus larges à l’intérieur de la communion anglican et du monde chrétien étaient volontaires et concertées (ndt : si je comprends bien ce que veut dire Jeffrey Steenson, en fait chaque groupe constitué anglican, ou église anglicane, « arrangeait son église» comme bon lui semblait sous réserve que tout le monde soit d’accord, oubliant que ce n’est pas l’église des uns et des autres, mais l’église du Christ). C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase (En anglais : la paille qui a cassé le dos du chameau !). Je ne pouvais concilier cette position avec la compréhension catholique (ndt : dans le sens étymologique d’universelle) de l’église. Et comme membre de la famille ecclésiale dont les origines étaient romaines, ce qui devait être fait m’a semblé évident.

Ça n’a pas été une décision soudaine. Tendre vers l’église catholique a été, plus ou moins, le fait d’une grande partie de l’identité anglicane depuis Newman (Ndt : John Henry Newman, 1801 -1890, anglican, converti au catholicisme en 1845, devint prêtre, puis évêque), comme le montrent clairement les communiqués de la commission internationale catholique romaine anglicane. Les conditions pour une réunion institutionnelle semblaient favorables après un bref délai dans les années qui suivirent immédiatement Vatican II. Mais de très puissantes et insoupçonnés oppositions à l’intérieur de l’anglicanisme avaient fait rejeter le projet de communion complète si loin à l’horizon qu’il était tout à fait irréaliste d’attendre que les moyens oecuméniques mis en place puissent régler le schisme. Et il y avait des groupes et des individus si différents les uns des autres qui approchaient le Saint Siège, non avec l’intention de renier l’anglicanisme mais plutôt pour découvrir un nouveau passage vers l’union.

[…] Ndt : dans deux paragraphes que je n’ai pas traduits le Père Steenson rappelle des travaux conjoints entre l’église catholique et notamment les épiscopaliens (anglicans des Etats-Unis) dans les années 90, autour en particulier de ce que le pape Paul VI appelait le « Digne patrimoine » de la tradition anglicane, et des propositions concernant les structures canoniques particulières s’apparentant aux évêchés que nous connaissons pour les forces armées. Puis il ajoute :

Nous désirons que notre retour en union avec Pierre nous permette de contribuer à la guérison du schisme occidental, par un apostolat essentiellement dédié à l’Unité des Chrétiens, comme un moyen par lequel l’Église Catholique peut regrouper ses fils et filles séparés et augmenter les ressources pour son travail d’évangélisation.

J’ai tout particulièrement apprécié la note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui prend en compte le patrimoine anglican et le souci de l’intégration des pèlerins autrement que comme un groupe appartenant à une sous-culture. C’est important pour beaucoup de raisons, l’une vient tout spécialement à l’esprit: Nous Anglicans, avons quelques mauvais habitudes à désapprendre, car l’anglicanisme a aujourd’hui une vie désordonnée. Nos besoins en formation ne doivent pas être sous-estimés; Rome ne s’est pas bâtie en un jour et la prêtrise catholique ne peut être endossée comme l’on met un manteau. Je pense que c’est particulièrement motivant et que cela demande un effort pour se rapprocher des prêtres catholiques sages et plein d’expériences. Je serai toujours reconnaissant pour ceux qui me supportent patiemment, m’encouragent et prient pour moi, et tout particulièrement les hommes merveilleux de Collège Irlandais et Monseigneur Francis Kelly de la Maison Sainte Marie de Rome.

Ces chers amis du Collège Irlandais me taquinent parfois au sujet de mes « cinq ordinations et un mariage ». Quelques membres du clergé anglican, même s’ils font un bon accueil au Saint-Père, veulent rouvrir le débat sur la validité des ordres, parce qu’ils font objection à la loi générale de l’ordination absolue. Je n’ai pas trouvé une difficulté en cela, car je n’ai pas considéré mon ordination comme un reniement de mon sacerdoce anglican. Les ordinations anglicanes sont ce qu’elles sont. On peut critiquer l’encyclique Apostolicae Curae de Léon XIII de 1896 sur les ordres anglicans, pour son ton sévère correspondant à une époque différente de la notre, mais elle peut être certainement lue selon un éclairage positif. Des amis entre eux doivent se parler sans détours, et il évident que ce texte a été à l’origine de la plupart des progrès en matière d’oecuménisme réalisés aujourd’hui, en obligeant les anglicans à réfléchir plus profondément sur la théologie de la prêtrise ministérielle. Je garde précieusement en moi ce moment où j’ai pu prier près de la tombe du Pape Léon XIII à Saint Jean du Latran. Cet anti-héros en chef pour l’anglicanisme reste paradoxalement la force spirituelle toute puissance de l’unité des Chrétiens.

Une chose m’a poursuivi dans mon cheminement, c’est le souvenir des gens que j’avais laissés derrière moi. C’était très difficile de franchir le pas en abandonnant des relations pastorales très chères, bien que l’organisation de l’église et la déontologie ministérielle rendaient certainement obligatoire une rupture nette et définitive. Beaucoup de ces gens sont des anglicans fermement engagés qui ne voient aucun intérêt à suivre ce chemin vers l’unité Catholique. Je leur adresse toutes mes prières. Mais je pense souvent aux autres qui ont faim et soif de quelque chose de plus, pour qui l’Église Catholique est une très intimidante mais aussi une captivante présence. Ils doivent surmonter les malentendus concernant ce que l’Église Catholique enseigne, et les craintes au sujet de ce qui pourrait être vécu dans l’Église Catholique. Un travail pastoral patient peut résoudre beaucoup de cela, et je me réjouis de ce que le Saint Père leur a ouvert la porte.

(*)Le Père Jeffrey Steenson, appartient maintenant à l’archidiocèse de Santa Fe (Nouveau-Mexique) dont le premier évêque après que le pays, espagnol puis mexicain, soit passé sous souveraineté des USA en 1848, fut Monseigneur Jean-Baptiste Lamy, né à Lempdes (Puy de Dôme-Auvergne-France). Jeffrey Steenson vit avec son épouse à Houston et enseigne la Patrologie (science des Pères de l’Église) au Séminaire Sainte Marie et à l’Université Catholique St Thomas (1 des 21 universités authentiquement catholiques sur les 206 existantes aux États-Unis - http://www.americatho.org/article-36342764.html - et au Séminaire Ste Marie. Il est père de trois enfants (maintenant adultes).





















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