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Les chrétiens et le vote


C'est en Espagne, où le gouvernement zapatérien vient de donner le feu vert à un inquiétant projet de loi sur la "Fin de vie". Mais cela peut sans difficulté s'appliquer à la France. Carlota a traduit un article d'un journaliste espagnol, et une lettre pastorale de l'évêque de Cordoue (16/5/2011)

Les espagnols s'apprêtent à voter pour les élections régionales et municipales le 22 mai prochain.


Carlota:

En attendant la France, on vote bientôt en Espagne (*).
Voici un article d’un journaliste Pablo Molina et la lettre hebdomadaire de l’évêque de Cordoue. Ils évoquent tous les deux à leur manière l’importance de la participation des citoyens aux échéances électorales.
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Panique gériatrique
Par Pablo Molina (**) -
Original dans la rubrique opinion du portail “Libertad Digital” .
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Jusqu’à maintenant, seuls les vieux qui se trouvaient un peu mal en Andalousie et en Aragon, progressisme oblige, couraient le risque que leurs familles demandent aux médecins de leur prescrire une baisse de sédation terminale et de les envoyer dans une autre quartier, mais avec la loi éminente qui légalise l’euthanasie déguisée sous des euphémismes, le gouvernement s’est proposé de transformer le pays entier en pièges à rat pour le troisième âge.

Si en Hollande il y a eu un exode des petits vieux vers la frontière allemande pour éviter la mort prématurée, ici il peut arriver la même chose, si ce n’est avec la difficulté de ce que le territoire est plus vaste et qu’il y a beaucoup de provinces éloignées de la frontière. Avoir plus de soixante-dix ans, vivre à Soria, et avoir tendance aux rhumes hivernaux va grâce à Zapatero devenir un sport à risque, particulièrement si au lieu d’une famille, on a une bande de vautours qui veulent hériter (**)

Aucun malade en phase terminale n’a besoin aujourd’hui en Espagne d’une loi pour mourir “dignement” comme celle de la Pajín (ndt: Mme Leire Pajín Iraola, actuel ministre espagnol de la Santé, née à Saint Sébastien en 1976), car les médecins connaissent largement les méthodes pour éviter la souffrance inutile et en outre les appliquent de façon à ce que les derniers jours de ces malades se passent en paix, sans douleur et entourés de l’amour des leurs.

Mais comme à chaque fois que les socialistes imposent une norme, l’objectif de cette loi n’est pas de résoudre un problème brûlant mais d’augmenter la contrainte étatique pour que les droits des citoyens, même le plus élémentaire, ne dépendent pas de leur volonté mais de l’état. Ils l’ont déjà obtenu avec le droit à vivre des bébés non nés et maintenant ils prétendent assurer la fermeture du cercle avec cette loi de l’euthanasie qui a déjà fait ses premiers pas pour obtenir une lettre confirmant son côté naturel d’ici quelques mois.

Les socialistes d’abord essaient que tu ne naisses pas. Si tu arrives à naître, ils te soumettent à un lavage de cerveau durant toute ta vie académique pour te transformer en zombie moral qui ne raisonne que sous leurs prémisses. Si tu arrives à devenir vieux ils te volent jusqu’à te laisser une pension de misère. Et si au comble de l’entêtement tu arrives à en réchapper et à te façonner une fin de vie confortable, ils menacent maintenant de t’ôter la vie à la moindre occasion.

Être ouvrier et voter socialiste c’est faire partie des crétins comme le démontre la réalité. Avoir plus de soixante-dix ans et voter à gauche, à partir d’aujourd’hui, aussi.
(***)

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Notes de la traductrice:

* Le 22 mai prochain les Espagnols vont se prononcer sur leurs représentants au niveau des municipalités et des régions dont l’autonomie leur concède des pouvoirs beaucoup plus importants qu’en France.

** Pablo Molina est un journaliste et écrivain qui est membre de l’Institut Juan de Mariana, un organisme espagnol indépendant, réservoir d’idées au service d’une société libre. Le nom de cet institut est celui d’un célèbre jésuite espagnol historien et économiste (1536-1624) de l’école de Salamanque qui dénonça notamment la politique monétaire malhonnête de certains ministres de son époque (De monetae mutatione).

*** Sans vouloir bien évidemment considérer les Espagnols plus version vautours que d’autres, l’on peut craindre que parmi une population très vieillissante et à la « natalité négative », les générations plus jeunes, de moins en moins élevées dans certains principes de charité chrétienne, et soumises à un terrible taux de chômage, la solidarité intergénérationnelle se fragilise. La « pyramide » des âges est désormais plutôt un chêne au feuillage fourni et où les femmes espagnoles ont leur premier et souvent seul enfant à 30 ans – Taux natalité 1.38). Les finances des personnes âgées espagnoles ne sont pas, non plus, celles des Hollandais allant s’installer dans les maisons de retraite allemandes.

     



Ce qu’un chrétien demande à un homme politique
Par Mgr Demetrio Fernández, évêque de Cordoue, Espagne – mai 2011
(original ici )
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Nous sommes en pleine campagne électorale qui nous conduira aux urnes le 22 mai prochain.
De cette façon nous prenons tous part d’une manière particulière à la vie de la cité, que nous devons construire entre nous tous. Le chrétien n’est pas « de trop » mais au contraire les élections l’intéressent vivement parce qu’il est citoyen de ce monde dans lequel sa foi l’invite à l’engagement pour les choses de ce monde, avec la perspective du ciel.

D’abord nous exprimons aux hommes politiques de l’estime pour leur travail. La politique est une tâche noble, qu’on assume pour construire le bien commun. Si l’on place en avant ses intérêts propres ou de parti, on corrompt la politique. La quote-part de pouvoir qu’on atteint avec le soutien de ses votants est là pour servir à améliorer la société du point de vue d’un monde plus juste et plus humain.

Le moment concret que nous vivons nous porte à souhaiter du travail pour tous. Cordoue est l’endroit en Espagne avec les indices de chômage les plus élevés de toute l’Espagne (*). À Cordoue par conséquent un effort spécial est nécessaire pour doter la ville et la province d’abondants postes de travail. Le travail est le milieu où se développe et se projette une personne, où elle construit avec ses semblables un monde meilleur. Le travail donne de la dignité à la personne parce qu’elle le fait co-responsable. Du travail découle le salaire avec lequel une personne soutient sa famille. Le travail, par conséquent n’est pas produit brut ni ne doit se mesurer simplement au vu de ses résultats économiques. Le centre du travail c’est la personne. Quand il n’y a pas de travail la personne est en danger. Nous demandons que les plus grands efforts s’orientent dans ce sens pour atteindre un vivre ensemble pacifique basé sur la justice. Il y a beaucoup d’autres besoins spécifiques à chaque ville.

Un chrétien demande aux hommes politiques la promotion de la liberté religieuse dans un état a-confessionnel, où aucune religion n’est officielle mais où l’on respecte le droit de tout citoyen de vivre sa propre foi et de l’exprimer individuellement ou en communauté. La religion n’est pas une gêne pour la citoyenneté, la religion est un facteur de vivre ensemble et de progrès. Nous plaidons pour une laïcité positive, qui reconnaît et respecte l’autonomie de la société civile et incorpore le meilleur de la religion dans la vie de tous. L’Église catholique n’est pas un parasite mais un des principaux bienfaiteurs de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. S’occuper des besoins de l’Église n’est pas un privilège ou une relique du passé mais un droit qu’ont les baptisés, qui ne sont pas des citoyens de seconde zone du fait de leur condition de croyants.

Nous les catholiques, dans notre société, nous ne sommes pas une minorité ethnique, - toujours très respectable, mais nous représentons 92% de la population actuelle espagnole, qui ne voulons rien imposer à personne, mais qui demandons en même temps qu’on respecte nos droits. L’attention pour le patrimoine historique de nos églises qui peuvent s’effondrer si nous ne les restaurons pas, le droit des parents à l’éducation catholique de leurs enfants et à ce qu’on respecte leurs convictions à l’école publique, le soutien aux œuvres de bienfaisance pour les personnes âgées et les pauvres de toutes catégories, sont autant d’autres droits, non des privilèges que nous les chrétiens nous réclamons à nos hommes politiques.

La promotion de la natalité et la défense de la famille ainsi que de la vie depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle est aujourd’hui un défi de la première importance pour ceux qui travaillent dans le domaine de la chose publique. C’est dans ce domaine que nous jouons l’avenir de notre société. Les jeunes ne regardent pas le futur avec de l’espoir parce que nous leur offrirons du pain et des jeux (aujourd’hui préservatif et boissons à volonté) mais parce que nous leur offrons des valeurs plus élevées et de la stimulation pour le dépassement personnel. Ils sont capables de beaucoup plus, ne les dégradons pas.

Un chrétien se présente devant les urnes après avoir demandé que Dieu l’éclaire et le conseille bien. Le vote doit être responsable, parce que, avec notre vote nous contribuons au bien commun. Que dans toutes les paroisses s’élèvent des prières pour ces intentions, qui nous affectent tous.

Recevez mon affection et ma bénédiction

+ Demetrio Fernández, évêque de Cordoue.

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Note de la traductrice:

(*)
Taux de chômage espagnol d’environ 20% soit deux fois plus que la moyenne des pays de l’union européenne et supérieur de 5 points à celui de la Grèce pourtant mal en point. Dans la province de Cordoue, le chômage touche 30% de la population active. Les chômeurs ne sont plus ces paysans sans terre faiblement alphabétisés dont les documents sur les années trente ont beaucoup parlé mais sont issus de tous les niveaux sociaux et notamment de la classe moyenne née du franquisme. Certains ont des diplômes y compris de haut niveau technique (ingénieurs, architectes, etc). Les 20-30 ans espèrent beaucoup de l’Allemagne et des nouvelles dispositions permettant la venue de travailleurs étrangers. Espoir d’ailleurs aussi partagé par de nombreux Polonais et travailleurs des pays de l’Est. L’on parle bien évidemment déjà de « fuite des cerveaux » toujours calamiteuse pour l’avenir des pays qu’ils soient au non européens.

Le Cimetière de Prague Habemus Papam