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Rétrospective 2011

Enfant abandonné

Mgr Munilla, évêque de Saint Sébastien vient d'écrire un texte qui montre avec un exemple concret combien notre époque déchristianisée est en train de sombrer dans une nouvelle barbarie. Traduction de Carlota (13/2/2012)

     



S’est-elle trompée de porte?
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Le mois de janvier s’est terminé par une de ces nouvelles qui est à mi chemin entre l’anecdotique, le dramatique et l’émouvant. Je fais référence à la découverte par un SDF, d’un bébé abandonné dans un sac, à l’Église des Pères Carmes de Saint Sébastien (voir ici l’homme, un Andalou de trente sept ans qui vit dans la rue dans la capitale basque, avait fait sa bonne action puis avait disparu sans rien dire. Retrouvé il déclare avoir eu les larmes aux yeux en découvrant l’enfant). Immédiatement la mère du nourrisson a été arrêtée, une immigrante, qui a déclaré qu’elle s’était vue obligée d'abandonner son bébé faute de ressources.
Personnellement mon attention a été appelée par le fait que la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans la ville et la province, et par moment j’ai eu la sensation que l’on parlait d’elle avec la même admiration et étrangeté que lorsque dans un quartier l’on apprend qu’il y a un gagnant au loto. Je me rappelle avoir entendu ces jours-là beaucoup de personnes s’exclamer en disant des phrases de cette teneur : « On aurait bien pu me le donner ! ».

Certes ce n’est pas mon intention de jouer le trouble-fête, mais je pense que le fait que cet évènement ait passé comme cela, sans une réflexion critique sur les valeurs contradictoires de notre culture, est un symptôme de plus de la dictature du relativisme dont nous souffrons, qui nous empêche de nous écarter de la « partition » du politiquement correct.

À quelques mètres de la porte de cette Église et dans la même rue (ndt il s’agit de la rue Easo, 50 numéros plus loin) , il existe une autre porte très différente. C’est la porte d’une clinique abortive, dans sa vitrine l’on y fait de la publicité pour l’avortement comme s’il s’agissait d’une clinique dentaire (ndt sur internet effectivement la photo vaut mieux qu’un long discours, http:// http://www.askabide.com/ pour comprendre toute la barbarie de notre époque qui clame très haut les mots liberté, égalité, fraternité, mais ne les reconnaît pas aux plus vulnérables). Paradoxalement si cette jeune mère avait choisi cette « autre porte », il n’y aurait pas une de nouvelle pour les médias, la jeune femme n’aurait pas été arrêtée, elle n’aurait pas à affronter maintenant la peine prévisible de dix-mois à trois ans de prison, pour abandon d’un mineur… Le monde à l’envers ?...Ce qui est certain c’est que la vie a triomphé sur la mort dans ce cas ! Cet enfant vit et sera accueilli par des parents qui l’aimeront comme un enfant de plus.

Comment est-ce possible qu’il ait tant de personnes parmi nous qui soupirent pour obtenir une adoption à l’étranger, et qu'en même temps nous sacrifions la vie de milliers et de milliers d’innocents ? Ne serait-ce que le matérialisme et la sécularisation ont réduit la vie à un simple objet de désir ?

L’épisode de l’enfant abandonné à la porte d’une église, nous a ramené à la mémoire ce passage de la Bible qui raconte la dispute entre deux femmes et le cri que l’une d’elle adresse au roi Salomon : «Ah! Mon seigneur, donnez-lui l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir (Livre 1 des Rois 3, 16 à 28) Tandis que la première était aveuglée par la logique de la possession et de la destruction, la vraie mère a mis en priorité la vie et le bien de son fils au dessus de tout.

Le féminisme qui revendique l’avortement comme un instrument d’émancipation de la femme, vit en tournant le dos à la réalité. Ce qui est sûr c’est que l’avortement élève d’une manière exponentielle les probabilités de rompre la santé psychique des femmes (cf British Journal of Psychiatry, de décembre 2008). Et s’il subsistait encore quelques doutes, l’avortement s’est transformé en un tamis sélectif du sexe, de telle sorte qu’il y a des pays comme la Chine où naissent 119 garçons pour 100 filles. L’avortement s’est traduit par un suicide démographique, psychologique et moral de la femme !

C’est pour cela et sans perdre du temps en lamentations, qu’à Saint Sébastien, un groupe de « sauvetage » courant le risque d’un avortement, sous la coordination de la Fondation « Red Madre » (ndt Réseau Mère) continue à travailler. Sa méthode consiste à offrir des alternatives : accompagnement aux femmes enceintes à risque, appartements d’accueil, assistance médicale et juridique, etc. Voilà les vrais et authentiques « progressistes », ceux qui luttent pour la vie des innocents injustement condamnés et pour leurs mères.

Mais l’avortement n’est pas un mal isolé, mais un signe d’une société malade. Et comme échantillon, ne serait-ce que celui-là: Les cliniques abortives n’ont aucun problème pour faire de la publicité pour leur activité, alors que sont censurées des annonces publicitaires qui « osent » rappeler aux parents le droit qu’ils ont de décider de l’éducation religieuse de leurs enfants (ndt tout comme en Italie, en Espagne, y compris dans les collèges publics, il y a la possibilité pour les parents d’inscrire les enfants à un cours de religion. Mais certains voudraient faire disparaître cette possibilité au cri de : « Une école laïque : la religion hors des classes »). On ne peut pour le moins que de donner raison à Chesterton : « Ôtez le surnaturel, et vous ne trouverez pas le naturel mais l’antinaturel » […]


Texte original complet ici http://www.diariovasco.com