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Un ex-ambassadeur russe, en visite en Italie, s'étonne des réactions hostiles de la presse occidentale. Article de Rino Cammilleri (qui ne craint pas d'associer Poutine à Berlusconi), sur la Bussola (14/3/2012)

-> Voir aussi:
Vladimir, tsar de Russie

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La presse russe, sur Poutine
http://www.labussolaquotidiana.it/
Rino Cammilleri
03/09/2012
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Sur «Il Foglio» du 8 Mars 2012, un ancien ambassadeur russe, Félix Stanewskij, écrit qu'il a voté pour Poutine, comme la grande majorité de ses compatriotes. Puis il arrive en Italie, et découvre que notre presse en a à mort après le néo-élu. Et, indigné, il écrit un article qui contient beaucoup de questions, auxquelles «il attend des réponses», comme l'énonce le sous-titre de l'article.

Il voit que nous appelons ici Poutine «le Tsar», chose que nul ne songe à faire en Russie, et que nos médias ne font rien que souligner à tout bout de champ son appartenance passée au KGB. Il explique que Poutine en a effectivement fait partie, bien sûr, mais jamais contre les dissidents; il s'est même immédiatement rangé du côté de la perestroïka. Il était en effet adjoint au maire de Saint-Pétersbourg, qui abrite une prestigieuse université, dont il est diplomé. Et c'est lui qui «porta un coup fatal au PC Russe, se rendant ainsi [...] le plus haï par les dirigeants communistes».

Il y a actuellement en Russie une alliance de fait entre les libéraux, les communistes et les nationalistes extrêmes, tous contre Poutine. C'est la raison pour laquelle les gens ont voté pour lui. Stanewskij lui-même, qui avait pourtant voté dans le passé pour l'opposition, a choisi cette fois Poutine, «étant donné que dans l'intervalle, s'est formée cette union de convergences imbéciles».
Il rappelle que lors de l'élection présidentielle de 1996, le communiste Ziouganov l'avait emporté, et pourtant, c'est le libéral Eltsine qui est devenu président, et «les médias occidentaux n'ont pas prononcé un seul mot au sujet des fraudes massives. Qui peut nous expliquer pourquoi? Et qui va nous expliquer la raison de cette fougue anti-Poutine, alors que, sans aucun doute, Poutine est de loin l'homme politique le plus populaire en Russie? » (ndt: avant de poursuivre la lecture, je note qu'il se passe exactement la même chose en Hongrie, avec Victor Orbàn).

La corruption? «Les plus grands vols, dans l'histoire de la Russie, ont eu lieu dans les années 90, avec les libéraux, alliés actuels blogueur anti-corruption Navalny». Grâce à Poutine, «la Russie d'aujourd'hui est un état digne de respect: plutôt uni, pacifique, avec une économie qui se développe plus rapidement que celle des pays occidentaux, un état avec pratiquement aucune dette extérieure et des réserves monétaites comparables seulement à la Chine et Japon. Au cours des douze dernières années [...] le PIB a été multiplié par onze».
Et pas seulement. «La crème de l'intelligentsia russe, traditionnellement encline à s'opposer au pouvoir, l'a cette fois publiquement soutenu».
Stanewskij continue dans cette veine, indigné à juste titre, tout au long de l'article. Mais peut-être s'est-il donné lui-même la réponse, en écrivant que Poutine est «le plus détesté» par les communistes.

Eh bien, cher Stanewskij, en Italie aussi, il y avait un leader plébiscité par le peuple, mais, à cause de cela, «le plus détesté» par les communistes. Qui chez nous (et dans tout l'Occident) sont certes «post-», mais farouchement accrochés aux fauteuils qui comptent, en particulier dans les salles de rédaction.

Ce n'est pas un hasard si ce leader était (et est) un ami proche de votre Poutine. Vous, cher Stanewskij, vous demandez si les media occidentaux réalisent le «trou noir qui s'ouvvrirait en Russie en cas de victoire de l'actuelle alliance contre nature libérale-communiste-nationaliste». Peut-être s'en rendent-ils compte. Comme disait Ezra Pound «un pays sans dette est un 'poing dans l'oeil' (ndt: traduction mot à mot) pour les usuriers. D'Occident» (ndt: je laisse mes lecteurs faire leurs propres recherches sur cette citation, et sur son auteur...).