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Document: la lettre à Scalfari

La voici telle qu'elle est présentée en français sur le site du Vatican... (17/9/2013)

     

Je ne sais pas quand ce document a été mis en ligne, et je reconnais que j'aurais dû commencer par là (sauf que je ne l'aurais pas traduit!).

Indépendamment du paragraphe controversé sur la conscience, je persiste à m'interroger - et même encore plus - sur l'incroyable caution morale, que le PAPE (et pas un cardinal, j'insiste) en personne a apporté au journal porte-parole de la gauche cathophobe la plus sectaire, comme interlocuteur privilégié avec les non-croyants.
Imaginez que le Pape m'écrive!!!

A part cela, en lisant la lettre, la plupart des gens penseront qu'il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Chacun pourra donc se faire son propre avis.
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Extrait

[Le Saint-Père botte en touche sur les deux questions où l'astucieux Scalfari a essayé de le piéger. La seconde l'interrogeait visiblement sur la "dictature du relativisme" chère à Benoît XVI... et bête noire de la Repubblica.]

Il me semble que, dans les deux premières [questions], ce qui vous tient à cœur c’est de comprendre l’attitude de l’Église envers celui qui ne partage pas la foi en Jésus. Avant tout, vous me demandez si le Dieu des chrétiens pardonne celui qui ne croit pas et ne cherche pas la foi.
En admettant que – et c’est là la chose fondamentale – la miséricorde de Dieu n’a pas de limites si l’on s’adresse à lui d’un cœur sincère et contrit, la question pour qui ne croit pas en Dieu réside dans l’obéissance à sa propre conscience. Le péché, même pour celui qui n’a pas la foi, c’est d’aller contre sa conscience. Écouter et obéir à celle-ci signifie, en effet, se décider face à ce qui est perçu comme bien ou comme mal. Et c’est sur cette décision que se joue la nature bonne ou mauvaise de nos actions.

En deuxième lieu, vous me demandez si la pensée selon laquelle il n’existe aucun absolu et donc même pas une vérité absolue, mais uniquement une série de vérités relatives et subjectives, est une erreur ou un péché. Pour commencer, je ne parlerais pas, même pas pour celui qui croit, de vérité « absolue », en ce sens qu’absolu est ce qui est détaché, ce qui est privé de toute relation. Or, la vérité, selon la foi chrétienne, est l’amour de Dieu pour nous en Jésus-Christ. Donc, la vérité est une relation ! À tel point que même chacun de nous la saisit, la vérité, et l’exprime à partir de lui-même : de son histoire et de sa culture, du contexte dans lequel il vit, etc. Ceci ne signifie pas que la vérité soit variable et subjective, bien au contraire. Mais cela signifie qu’elle se donne à nous, toujours et uniquement, comme un chemin et une vie. Jésus lui-même n’a-t-il pas dit : « Je suis la voie, la vérité, la vie » ? En d’autres termes, dès lors que la vérité ne fait, en définitive, qu’un avec l’amour, elle exige l’humilité et l’ouverture pour être cherchée, accueillie et exprimée. Donc, il faut bien s’entendre sur les termes et, peut-être, pour sortir des goulets d’étranglements d’une opposition… absolue, reformuler la question en profondeur. Je pense que cette approche s’impose aujourd’hui pour instaurer ce dialogue serein et constructif que je souhaitais au début de mon propos.