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Au sang qu'un Dieu va répandre

Un cantique du Vendredi Saint (18/4/2014, mise à jour le 21)

De ce livre de cantiques qui devait appartenir à ma grand-mère, que je conserve précieusement (il est possible que les gribouillis soient de moi, il y a longtemps...) , je garde en mémoire celui qui marquait pour moi le Vendredi Saint.
Les paroles sont attribuées à Fénelon.
La mélodie lancinante (attribué à Pergolese) , que j'ai très bien en tête et dont je me souviens tous les ans à la même époque, est aussi belle et suggestive que les paroles (http://www.musicme.com/#/Au-Sang-Qu%27un-Dieu-Va-Repandre-t2376084.html )

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Au sang qu'un Dieu va répandre
Ah! mêlez du moins vos pleurs,
Chrétiens qui venez entendre
Le récit de ses douleurs;
Puisque c'est pour vos offenses
Que ce Dieu souffre aujourd'hui,
Animés par ses souffrances
Vivez et mourez pour lui.

Dans un jardin solitaire,
Il sent de rudes combats
Il prie, il craint, il espère,
Son coeur veut et ne veut pas.
Tantôt la crainte est plus forte,
Tantôt l'amour est plus fort;
Mais enfin l'amour l'emporte
Et lui fait choisir la mort.

Jésus se livre à la rage
De ses bourreaux inhumains
Sur son auguste visage
Des valets portent leurs mains.
On le dépouille, on l'attache,
Chacun arme son courroux ;
Je vois cet Agneau sans tache
Tombant presque sous les coups.

Il marche, il monte au Calvaire
On l'élève sur la Croix;
De là, comme d'une chaire,
Il fait entendre sa voix
Il fait monter à son Père
Des mots d'amour et de paix;
Puis il nous donne sa Mère,
Pour combler tous ses bienfaits.

Une troupe forcenée
L'insulte et crie à l'envi:
«Qu'il change sa destinée,
Et nous croirons tous en lui.»
II peut la changer sans peine,
Malheureux, malgré vos clous;
A la Croix, ce qui l'enchaine,
C'est l'amour qu'il a pour nous

Ah! de ce lit de souffrance,
Seigneur, ne descendez pas;
Suspendez votre puissance,
Restez-y jusqu'au trépas.
Mais tenez votre promesse
Attirez-nous près de vous;
Pour prix de votre tendresse,
Puissions-nous y mourir tous!

Il expire, et la nature
En lui pleure son Auteur;
Il n'est point de créature
Qui ne marque sa douleur.
Un spectacle si terrible
Ne pourra-t-il me toucher ?
Et serai-je moins sensible
Que n'est le plus dur rocher?


D'après Fénelon

     

Mise à jour

Voici la première strophe (interprétation "maison"): au-sang-quun-dieu-va-repandre.mp3 [452 KB]