François, entre spin doctors et évangile
C'est le titre du dernier billet d'Andrea Gagliarducci (http://www.mondayvatican.com/vatican/pope-francis-between-spin-doctors-and-the-gospel ). Et une video qui circule sur internet en donne une illustration (25/6/2014)
J'ai trouvé cet article sur le blog d'un prêtre anglais, curé d'une paroisse de Brighton, le Père Ray Blake.
LE «VRAI» FRANÇOIS
http://marymagdalen.blogspot.ca/2014/06/the-real-francis.html
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On ne peut qu'être touché par les actes spontanés de bonté du Pape François; dans la vidéo ci-dessous, il arrête son cortège pour embrasser un groupe familial attendant de le voir passer, c'est émouvant, c'est évidemment non planifié, c'est spontané, le sentiment de joie de la famille fait vraiment venir les larmes aux yeux.
C'est évidemment le François «réel»; le problème est de séparer ce qui est réel et ce qui est mis en scène. «L'âge des médias» nous rend tous cyniques et sceptiques. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que peut-être Greg Burke ou le père Lombardi étaient venus juste avant que le pape passe à cet endroit précis du mur de Bethléem (ndt: d'autres sites situent la scène lors du voyage en Calabre). Peut-être pas, mais c'était de toute évidence soigneusement sélectionné pour présenter le message de la visite en Terre Sainte au monde anglophone.
Vatican Monday (ndt: le site d'Andrea Gagliarducci), toujours d'une lecture intéressante en discute: Le Pape François, entre les spin doctors et l'Evangile.
Les catholiques actifs, engagés, surtout les plus jeunes, sont plus susceptibles d'être sceptiques à propos des ressources des médias, en particulier quand il s'agit de présenter l'Église. Après presque un an et demi de règne de François, nous sommes tous familiers avec son «image», mais incertains sur la réalité et où il va nous conduire comme Vicaire du Christ. Le problème est la «spin machine» elle-même qui l'a présenté comme un peu rebelle, un révolutionnaire, comme quelqu'un qui pourrait faire une rupture avec la «tradition», ou même comme les sœurs américaines "aller au-delà de Jésus".
Si l'on regarde la video sans parti-pris, et sans mettre en doute la sincérité du Pape, on ressent malgré tout un léger malaise: c'est presque certainement préparé d'avance comme l'insinue prudemment le Père Blake, et comme l'affirment plus crûment certains commentaires: non seulement le policier (le seul en vue) occupe une place statégique, mais on voit à ses mouvements qu'il s'attend à ce qui va se passer: il s'avance par anticipation avant que la voiture du Pape s'arrête. Les femmes sont manifestement prêtes à se précipiter avec le fauteuil roulant dans lequel est assise une malheureuse jeune femme handicapée. Et la scène est filmée.
Bien sûr, certains penseront qu'il y a à tout cela des explications très simples. Et il est hors de doute que la joie de ces gens n'était pas feinte.
Mais la miséricorde du Pape doit-elle forcément se donner en spectacle? Je ne le crois pas.
