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Les Papes incompris

La présence annoncée de Benoît XVI, dimanche à la messe de béatification de Paul VI, inspire à Denis Crouan (Proliturgia) une profonde réflexion. A partager (17/10/2014)

Comme Proliturgia ne semble pas conserver les archives, je me permets de reproduire l'article qui suit.

Vendredi 17/10/2014
(Proliturgia)
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Depuis le début du synode, on arrive à mieux comprendre pourquoi Benoît XVI a démissionné.
Il savait mieux que personne ce qui se tramait dans l’Eglise et dont les débats synodaux donnent un écho plus qu’inquiétant.
Il savait depuis longtemps qu’il ne parviendrait jamais à se faire comprendre et obéir d’évêques dont le bagage théologique est faible, parfois si faible, comme c’est le cas en France, que pas un seul pape depuis S. Jean XXIII n’a été compris et obéi.
Benoît XVI savait : concernant la situation de l’Eglise, il avait fait des allusions très claires bien avant d’être pape (on se souvient de sa méditation lors du Chemin de Croix du Colisée en 2005) et était revenu sur le sujet dès son élection, lors de son premier discours à la Curie.
On pourra toujours fait grief à Benoît XVI d’avoir démissionné. Mais que pouvait-il faire d’autre face à un clergé souvent médiocre et parfois rebelle au point d'être incapable de le comprendre et, partant, incapable de le suivre ?

N’est-ce pas Jésus lui-même qui a donné ce conseil à ses apôtres et, par conséquent, à leurs successeurs : « Quant à ceux qui n’accueilleront pas votre parole, laissez les tranquilles, quittez leur ville, et en témoignage contre eux, secouez devant tout le monde la poussière de vos chaussures. » (Lc 9, 1-9).
Benoît XVI savait de longue date que l’Eglise était infiltrée de pasteurs soit incapables d’accueillir la « parole » soit occupés à la déformer pour l’adapter à leurs vues.
Et l’actuel synode, proprement anarchique, prouve la justesse de ses analyses.

Benoît XVI a « quitté la ville » et son tumulte. Non pas pour abandonner ses habitants à leur sort, mais pour les unir dans sa prière enveloppée d’un silence dont il sortira dimanche, l’espace d’un instant, pour participer à la cérémonie de béatification de Paul VI. Ce pape lui aussi incompris qui, en 1977, nomma Joseph Ratzinger évêque de Munich et de Freising puis, dans la foulée, le créa cardinal.


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