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Théologie de la pastorale

I. de Gaulmyn: le Synode sur la famille peut changer profondément l'Eglise. Si c'est "La Croix" qui le dit... (30/9/2014)

Je lis avec intérêt sur le blog d'Isabelle de Gaulmyn le billet du 28 septembre consacré aux attentes du Synode.
Une fois n'est pas coutume (eh oui!), je suis d'accord avec son analyse.

Elle évoque les «"Cassandre" [qui] s’inquiètent de voir les espoirs mis par certains dans une évolution de la doctrine de l’Église sur le mariage, notamment concernant la position faite aux divorcés remariés».

Il suffit de remplacer «espoirs» par «craintes» (ou, dans la suite du texte «espèrent» par «craignent») pour avoir mutatis mutandis le sentiment qui prévaut de l'autre côté de l'échiquier ecclésial.

Avis, donc, à tous ceux (optimistes invétérés ou fatalistes, selon le point de vue adopté) qui se rassurent - ou se résignent - en disant qu'«un synode est seulement une instance de collégialité», qu'il n'a aucun pouvoir de changer la théologie car «seul un concile peut changer le dogme».
Sur ce point, je partage amplement la conclusion d'Isabelle de Gaulmyn (qu'on le déplore, ou qu'on s'en réjouisse, mais là n'est pas le problème):

«Pour autant, faut-il en conclure que rien ne se passera d’important au synode, parce qu’on n’y parlera « que » de pastorale ? Et qu’il n’y aura aucune évolution théologique ?
Cette affirmation rappelle celle que l’on a souvent faite à propos du concile Vatican II, en expliquant que c’était un concile uniquement "pastoral" : s’il instituait une nouvelle manière pour l’Église dans son rapport au monde, il ne proclamait aucun nouveau dogme.
Mais justement : la manière dont Vatican II a profondément transformé l’Église montre bien les limites de ce raisonnement qui veut séparer de manière étanche ce qui relève de la théologie pure, et ce qui ne serait "que" de la pastorale, c’est à dire de la mise en pratique.
Le synode sur la famille ne changera pas le dogme de l’Église, il ne bouleversera pas le sacrement du mariage. Mais il peut, en invitant à une nouvelle approche des réalités de la famille, modifier en profondeur l’attitude de l’Église».

Quoi qu'il arrive, après ces deux semaines de débat (et plus tard, quand le Pape aura livré son exhortation apostolique) rien ne sera plus comme avant.

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