La légitimité d'Amoris Laetitia mise en cause


Deux textes de Joseph Ratzinger ("dénichés" par Antonio Socci) soulèvent le problème, et tracent les limites du ministère pétrinien (13/5/2016)

 

Vous vous demandez pourquoi Benoît XVI n'intervient pas?

La "méthode Bergoglio" recalée.
Voilà l'indication pour contester la légitimité d'"Amoris Laetitia"


www.antoniosocci.com
11 mai 2016

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«On doit surtout éviter l'impression que le pape (ou l'office en général) peut seulement reccueillir et exprimer de temps à autre la moyenne statistique de la foi vivante, et donc qu'une décision contraire à ces valeurs statistiques moyennes (que leur constatabilité rend même problématiques) n'est pas possible.
La foi tire ses règles des données objectives de l'Écriture et du dogme, qui, dans des périodes sombres peuvent même dramatiquement disparaître de la conscience de la majorité (statistique) de la chrétienté, sans rien perdre cependant de leur caractère exigeant et contraignant.
Dans ce cas la parole du pape peut et doit sans aucun doute s'élever CONTRE les statistiques et contre le pouvoir d'une opinion, qui prétend avec force être la seule valide; et cela doit être fait avec d'autant plus de décision que le témoignage de la tradition sera plus clair (comme dans le cas supposé).
En revanche, une critique des déclarations papales sera possible et nécessaire si (dans la mesure où) il leur manque la couverture dans l'Ecriture et dans le Credo, dans la foi de l'Eglise universelle.
Là où il n'existe ni l'unanimité de l'Église universelle ni un clair témoignage des sources, une décision contraignante et exigeante n'est pas possible; si elle advenait formellement, il lui manquerait les conditions indispensables et il faudrait alors soulever le problème de sa légitimité».

Joseph Ratzinger-Benoît XVI, “Fede, ragione, verità e amore”, p. 400 (Lindau 2009)
(ndt: j'ai traduit ce qui est déjà une traduction en italien; je ne sais pas dans quel recueil ce texte est publié en français, un lecteur aurait-il la réponse?)


«Le Pontife Romain est soumis - comme tous les fidèles - à la Parole de Dieu, à la foi catholique, et il est le garant de l’obéissance de l’Église; et, en ce sens, il est servus servorum. Il ne décide pas selon son bon plaisir, mais il exprime la volonté du Seigneur qui parle à l’homme dans l’Écriture vécue et interprétée par la Tradition. En d’autres termes, "l’episkopè" du Primat a des limites qui viennent de la loi divine et de la constitution divine inviolable de l’Église, telle qu’elle est contenue dans la Révélation. ».

Joseph Ratzinger, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, "La primauté du Successeur de Pierre dans le mystère de l'Église" (1998)


COMMENTAIRE
(Antonio Socci)


Je dédie ces deux pages très belles et revêtues de toute l'autorité à tous les évêques et cardinaux (et ils sont nombreux) qui perçoivent le déraillement dramatique du document bergoglien, qui mène l'Eglise vers la sortie de route, mettant en danger beaucoup d'âmes, mais, en même temps, se demandent s'il est licite et opportun d'intervenir pour s'en dissocier.

Eh bien, le pape Benoît XVI a déjà répondu à plusieurs reprises, affirmant clairement - conformément à la doctrine catholique - que «là où il n'y a ni l'unanimité de l'Eglise universelle, ni un témoignage clair des sources» - et c'est certainement le cas d'Amoris laetitia - «il ne peut pas y avoir de décision exigeante et contraignante; si elle advenait formellement, il lui manquerait les conditions indispensables et il faudrait alors soulever le problème de sa légitimité»

Je répète: IL FAUDRAIT ALORS SOULEVER LE PROBLÈME DE SA LÉGITIMITÉ.
Il s'agit là - pour les évêques et les cardinaux - non pas d'une possibilité, mais d'un devoir précis!