Le Pape "ignore" le Family day


La déception d'Antonio Socci. Et l'incroyable affront fait à des participants, qui voulaient faire célébrer hier une messe à la Basilique Saint-Pierre (31/1/2016)

>>> Voir aussi: Family Day: guerre de chiffres en Italie aussi




En mai dernier, Pucci Cipriani, qui venait de participer à la Marche pour la Vie du 12 mai 2015 à Rome, avait raconté sur le site Riscossa Cristiana (cf. benoit-et-moi.fr/2015-I/actualite/la-marche-pour-la-vie-et-le-pape) la déception et le désarroi qu'il avait éprouvés (lui et tous les participants) en constatant le "service minimum" du Pape, qui s'était contenté d'un bref salut générique durant l'Angélus.
Mais hier, c'était encore pire. En mai, il y avait eu au moins un salut. Cette fois, pas un mot. Et même un affront que relate ici Antonio Socci.

Des "dessous" déconcertants
Se peut-il qu'au Vatican, on soit arrivé à ce point?


www.antoniosocci.com
31 janvier 2016
Ma traduction

* * *

Comme on le sait, je ne compte pas parmi les fans du Pape Bergoglio, mais en raison d'une espérance incurable, je ne cesse d'attendre quelque belle surprise qui démente mon opinion négative. A chaque fois, je suis déçu.
Samedi matin, discutant avec des amis, je disais: si ce n'est pas par sentiment de paternité, ni pour des idéaux partagés, au moins par ruse politique (dont Bergoglio ne manque pas), je pense que le pape va au moins donner un signal.
Au fond, à ce peuple de personnes bonnes et braves, il aurait suffi d'un petit message, et ils l'auraient encensé et couvert d'applaudissements filiaux.
Si l'on pense que Bergoglio a même parlé au centre social Leoncavallo (*) et béni ces militants politiques en les invitant à poursuivre la lutte, je pensais qu'il pouvait au minimum adresser un salut ou une bénédiction au peuple du Family Day, qui après tout est son peuple Catholique.
Je ne dis pas parler directement, en personne, comme il l'a fait aux centres sociaux, mais au moins écrire deux lignes de salutation. Au moins pour ne pas laisser transparaître une éventuelle hostilité de sa part, ce qui objectivement serait embarrassant et déplacé.
Mais rien à faire. Le 30 Janvier, l'Osservatore Romano est sorti sans une seule ligne sur la première page à propos du Family Day (cf. Family Day: guerre de chiffres en Italie aussi).
Le matin, Bergoglio a tenu l'audience jubilaire sans la plus minime allusion à cet immense peuple chrétien qui se rassemblait au Circus Maximus.
Aucun message écrit de salutations et, durant la manifestation, aucun de ces coups de fil, qu'il passe habituellement à son ami Scalfari et même à Pannella.
Mes amis et moi, nous nous sommes demandés: est-il possible qu'un pape ait une hostilité telle envers les familles catholiques - qui témoignent de la vérité avec beaucoup de sacrifices -, qu'il ne sache même pas comment la cacher?
[Ce peuple] lui en voudra peut-être, parce que l'Eglise italienne - qu'il a traitée comme un chien pendant trois ans - témoigne une grande vitalité populaire que n'ont certes pas les églises qui appliquent ses théories. Il sera en colère parce qu'un Family Day comme celui-làpulvérise le discours de reproche à l'Eglise italienne qu'il a prononcé à Florence (ndt: cf. www.chiesa )

Mais est-il possible qu'il ne réussisse même pas à dissimuler sa rancoeur envers des enfants fidèles qui font souvent preuve de véritable héroïsme dans la vie quotidienne et qui n'attendraient de lui rien de plus que de la paternité?
Est-il possible qu'il ressente comme une gêne personnelle un événement que Jean-Paul II et Benoît XVI auraient couvert d'éloges et de bénédictions? Comment peut-on expliquer un tel comportement? Pourquoi tant de froideur et d'hostilité?
J'avoue que - bien qu'ayant beaucoup critiqué l'action de Bergoglio - je n'étais jamais allé jusqu'à craindre qu'il pouvait éprouver une telle hostilité envers les catholiques fidèles au Magistère de toujours de l'Église.
Je le dis avec douleur et inquiétude. Mais cette sensation précise m'est venue quand j'ai entendu un fait, jusqu'ici inconnu, qui malheureusement permet de comprendre beaucoup de choses.

Comme on le sait, chaque matin dans la basilique Saint-Pierre, beaucoup de messes sont célébrées et il y a de nombreux groupes qui réservent à cet effet.
Donc il y a quelques jours, un groupe de personnes qui devaient venir au Family Day avait réservé une messe à 7h samedi matin. Dans les règles, comme toujours.
Mais au dernier moment est arrivée une communication déconcertante: toutes les messes étaient annulées.
À la fin, à la demande insistante d'éclaircissements, il a été répondu - ainsi qu'on me l'a relaté - que pour ceux qui participaient au Family Day, il n'était pas jugé opportun de célébrer la messe ...

Nous en sommes donc là. Je crois que tout commentaire est inutile.
Ce serait cela, le Vatican d'aujourd'hui? Où est la paternité? Quel est donc est ce père catholique qui, pour punir ses enfants (coupables de vivre leur foi avec courage et générosité) va jusqu'à les priver de messe?
Comment est-il possible de consommer des vengeances aussi stupides et mesquines? Ce serait cela, le temps de la "miséricorde"?

Il y a une chose urgente à faire: prier pour ceux qui, aujourd'hui, doit être les pasteurs du troupeau, pour ceux qui seraient des "pasteurs" ...
Prier aujourd'hui plus que jamais. prier avec tout son cœur pour notre pauvre Eglise.

* * *

(*) Le 28 octobre 2014, le Pape recevait les "mouvements populaires" au centre social Leoncavallo, en présence de son ami le président bolivien Evo Morales (celui qui lui a offert un crucifix en forme de faucille et marteau).
Détails en bas de cette page: benoit-et-moi.fr/2014-II-1/actualites/les-interviews-du-pape-a-scalfari