Benoit-et-moi 2017
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Là où commence un schisme

Sur la situation actuelle dans l'Eglise, le témoignage très émouvant d'un prêtre de terrain, le P. Ray Blake (26/10/2017)

Des prêtres qui trinquent d'abord à la conscience

Père Ray Blake
marymagdalen.blogspot.fr
24 octobre 2017
Ma traduction

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[Photo choisie par le P. Blake]

J'ai toujours pensé que pour les catholiques, la conscience était importante: dans une réplique fameuse, Newman a dit qu'il trinquerait au Pape, mais d'abord à la conscience; saint Thomas d'Aquin a dit que nous devons suivre la conscience, même si elle nous conduit hors de l'Église.

Le Pape François, ou du moins les bergogliens, semblent dire que les divorcés remariés peuvent recevoir la sainte communion s'ils le font en bonne conscience; le problème est de savoir ce qui se passe si le prêtre qui est censé leur donner la communion ressent en bonne conscience qu'il ne peut pas le faire.

J'ai entendu le récit assez confus d'un jeune prêtre, pas un signataire de la Correctio, placé dans cette situation; après une discussion avec son évêque, il a été conduit par sa conscience non pas tout à fait hors de l'Église mais dans un autre diocèse. Il se peut que ce prêtre ait été dépourvu de tact ou dur dans sa façon de dire ce qu'il a dit, je l'ignore.

J'ai l'impression que ce phénomène est susceptible de se développer dans l'Église. Sur les réseaux sociaux et dans les forums fréquentés par des clercs, les prêtres dont la conscience leur dit que l'Evangile et l'Eglise sont en faveur de l'ancienne pratique "pastorale" semblent très mal à l'aise quant à leur capacité de continuer dans leurs diocèses. Il semble que dans certains endroits, les laïcs et les évêques puissent suivre librement leur conscience, mais pas les prêtres.

L'implication pour les prêtres est que si vous insistez pour suivre votre conscience, vous devez trouver un diocèse où l'évêque permet ou tolère ce genre de prêtre avec ce genre de conscience.

Dans le passé, la conscience conduisait un prêtre à [descendre dans] l'arène, ou à la potence ou en camp de concentration; et un évêque ou quelqu'un d'impliqué dans sa formation avait le souci d'aiguiser la conscience, pas de l'émousser.
Un prêtre "e-ami" a dit récemment: "ils veulent que nous quittions l'Eglise"; c'est probablement une réaction excessive, mais il y a à l'évidence des diocèses, comme à Malte où la porte du séminaire est ouverte, comme l'est probablement la porte diocésaine là où d'autres évêques ont dit aux catholiques critiques de se tenir à l'écart des événements: les implications pour les prêtres dont la conscience est sensible sont effrayantes.

C'est probablement là que le schisme commence; on dit simplement aux "vieux" croyants de partir, ou bien ils ne sont pas les bienvenus. Le problème, c'est que les "vieux" croyants sont très souvent les jeunes, et non les hommes et les femmes des années 1970. Qu'aujourd'hui, un diocèse d'Europe ou des Etats-Unis perde ne serait-ce qu'un seul de ses jeunes prêtres est plutôt catastrophique.