Benoit-et-moi 2017
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Quo vadis, Franciscus?

Une synthèse des derniers évènements qui amènent à se poser vraiment cette question (13/7/2017)

À nous, pour l'instant, il ne reste qu'à tourner notre regard et notre esprit au cœur du Vatican, où une voix fragile mais ferme et prophétique, d'un évêque vêtu de blanc - qui semble pour le moment déranger l'autre évêque lui aussi vêtu de blanc - nous encourage et nous assure: «Suivons la Croix; à la fin, c'est le Seigneur qui l'emporte».

Image d'après le site <Le Cronache di Papa Francesco> (original ici)

Quo vadis, Bergoglio?

"Padre Romano",
original en portugais: fratresinunum.com
traduit en italien sur le site www.unavox.it
Ma traduction

* * *

Les derniers jours à Rome ont été des jours de haute tension. Dans l'air, on perçoit comme un sentiment que Bergoglio estime que les jours de son pontificat sont comptés, et qu'il ressent le besoin d'accélérer le processus de «réforme» voulue par lui et par ceux qui ont fait une campagne déterminée pour son élection au dernier Conclave, au point - comme il l'avouait lui-même - que ladite «réforme» serait irréversible de manière à laisser les mains liées à son successeur. Une réforme qui à bien des égards semble confuse et informe, tout comme confus et indéfini est son acteur principal. De sorte qu'un haut prélat de la Curie - et il n'est certainement pas le seul! - en est venu à se demander, sérieusement, si l'ancien Primat argentin ne souffre pas d'une confusion mentale chronique - pour utiliser une expression plutôt mitigée ...

Voyons les plus frappants parmi les faits récents:

- Il a été envoyé au pape, sous la signature du cardinal Caffara, archevêque émérite de Bologne, et des trois autres des cardinaux des « Dubia », une seconde lettre dans laquelle ils implorent respectueusement une audience pour affronter les principales ambiguïtés d'«Amoris Laetitia». Comme la première fois, la réponse du pape a été le silence absolu, contraignant les cardinaux à rendre publique aussi cette autre lettre. Un silence inexplicable qui dissimule diificilement soit un mépris total pour ceux qui sont appelés à être les premiers collaborateurs et conseillers du Successeur de Pierre, soit l'attitude lâche de quelqu'un qui n'a tout simplement pas le courage de s'exposer à la vérité, laquelle le dérange et impose de ne pas s'esquiver mais de prendre une position claire - chose que Bergoglio rejette simplement.

- La préface du dernier livre du Cardinal Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, La Force du Silence, préfacé par le pape émérite Benoît XVI, a été suivie d'une réaction surprenante et irrationnelle du théologien ultra-progressiste et liturgiste Andrea Grillo, professeur à l'Athénée pontifical Saint-Anselme; une réaction qui, comme s'il prenait part à la douleur pontife régnant, a produit un tir d'artillerie lourde contre le préfet de la Congrégation en question, et contre Papa Ratzinger - ce dernier accusé de ne pas rester dans le silence absolu après avoir renoncé à la papauté. Grillo défend la «mort institutionnelle» du pape émérite et propose pour l'avenir des règles strictes, consistant essentiellement dans l'exil du pape démissionnaire sur une autre planète - et peut-être une autre galaxie! - voire la suggestion, pour le bien de l'Eglise et la tranquillité de son successeur, de décider d'une euthanasie pontificale!

- Peu de temps avant le voyage du cardinal Burke au Brésil, le doyen du Sacré Collège des cardinaux, le cardinal Sodano, a envoyé une lettre, au nom du Saint-Père, aux cardinaux résidant à Rome, leur demandant que lorsqu'ils s'absentent de la Ville Eternelle, ils communiquent au Pape où ils vont et où ils seront logés, respectant ainsi une vénérable - en réalité, inexistante! - tradition. On sait que le voyage du cardinal Burke au Brésil, pour le lancement de son livre 'Divino Amore Incarnato. La santa Eucaristia, sacramento di Carità' traduit en portugais, a été boycotté, au moins tacitement, par les évêques des diocèses où il a été diffusé. Certaines sources [ndt: je suis personnellement très réservée à propos des "sources" non précisées...] affirment qu'une lettre du secrétaire d'État, le cardinal Parolin, aurait été envoyée aux Ordinaires des diocèses concernés, pour les avertir de ne pas soutenir la visite de l'ancien préfet de la Signature apostolique, celui-ci étant un «ennemi» du pape - selon Parolin - qui parle publiquement contre Bergoglio et contre la messe de Paul VI - ce qui est faux.

- François a confié à une commission créée «ad hoc» la tâche de réviser l'enseignement de l'encyclique «Humanae Vitae» du pape Paul VI, qui défend et réaffirme la doctrine catholique traditionnelle sur la morale sexuelle et le mariage et sur l'utilisation des méthodes contraceptives. Il est probable qu'à la fin de cette étude, nous aurons quelque chose comme «Amoris Laetitia», qui laisse chacun libre de faire ce qu'il veut, indépendamment de toute doctrine morale «abstraite».

- Comme cela avait été évoqué, le cardinal Müller, défenseur bien connu de la doctrine catholique sur l'indissolubilité du mariage et donc de l'impossibilité pour les couples cohabitant dans un second mariage, liés par un mariage précédent valide, de recevoir la sainte communion et l'absolution sacramentelle - sauf dans le cas où ils vivent dans la continence parfaite - n'a pas été renouvelé dans son mandat en tant que préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Récemment, le cardinal allemand avait déclaré dans une interview que le pape - quel qu'il soit - n'est pas le Messie, mais le Vicaire du Christ sur la terre. C'en était trop, pour l'autoritaire Bergoglio, de tolérer un collaborateur peu commode!

Il nous revient en mémoire plusieurs questions qui nous accompagnent depuis le début de ce pontificat: finalement, que veut François? Où veut-il en venir? Où prétend-il amener l'Église? Il n'est pas nécessaire d'être devins, ou prophètes, pour se rendre compte que l'Eglise se trouve dans une profonde crise sans précédent, mise en mouvement avec le Concile Vatican II, mais qui, avec François, a trouvé un chauffeur qui a décidé d'enfoncer sans pitié l'accélérateur de ce train révolutionnaire, en complète discontinuité avec ce qu'ont fait, au moins en partie, ses prédécesseurs, qui ont cherché à inverser ce processus. Les fruits s'en récoltent déjà: division au sein de l'Eglise - où , de fait , il y a déjà un véritable schisme -; confusion générale des fidèles; relativisme total dans la foi et la morale; diminution de la pratique sacramentelle; églises qui se vident; chute des vocations sacerdotales et religieuses.

À nous, pour l'instant, il ne reste qu'à tourner notre regard et notre esprit au cœur du Vatican, où une voix fragile mais ferme et prophétique, d'un évêque vêtu de blanc - qui semble pour le moment déranger l'autre évêque lui aussi vêtu de blanc - nous encourage et nous assure: «Suivons la Croix; à la fin, c'est le Seigneur qui l'emporte».