Benoit-et-moi 2017
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Le Pape qui répond aux Dubia

Ce n'est pas François, mais l'Emérite!! Le cardinal Caffarra a réclamé (et obtenu) dans l'urgence une rencontre avec Benoît XVI pendant le Synode sur la famille (9/9/2017)

>>> Le cardinal Caffarra est mort
>>> Sur la mort du cardinal Caffarra

Francesco Agnoli est un écrivain et journaliste catholique italien, il collabore à diverses revues catholiques, et en particulier, épisodiquement, à La Bussola.
Ce dernier article se présente sous la forme d'une lettre adressée au directeur Riccardo Cascioli, en guise d'hommage funèbre au cardinal Caffarra.
Au début de cette lettre, il raconte dans quelles circonstances en 2005, le jeune journaliste qu'il était alors a fait sa connaissance (le même jour, décidément béni, il rencontrait aussi pour la premère fois le cardinal Biffi, prédécesseur de Caffarra sur la Chaire de Bologne!), et comment cette rencontre s'est transformée en une amitié solide, malgré la différence d'âge. A travers ses souvenirs, il rend hommage à la capacité d'écoute du pasteur, à sa simplicité, son humilité, à sa stature de "géant" de la bioéthique.
La lettre se poursuit par ce qui apparaît un authentique scoop, qui donne son titre à l'article publié aujourd'hui sur la Bussola.

Ce réconfort que Caffara a reçu de Benoît XVI

Francesco Agnoli
9 septembre 2017
www.lanuovabq.it
Ma traduction

* * *

(...) Un jour, [le cardinal Caffarra] nous confia à moi et à l'ami commun Lorenzo Bertocchi, que durant le Synode sur la famille qui venait de se terminer, il dormait très mal; qu'il souffrait beaucoup de voir que certains cherchaient à envoyer au pilon Familiaris Consortio, Veritatis splendor et Humanae Vitae : «J'aurais voulu prendre le train - nous dit-il - et m'enfuir à Bologne, quittant le Synode...».

Je le pressai, demandant comment il était possible que dans l'Eglise, on discute de ce qui n'est pas discutable (l'indissolubilité du mariage) et comment on en était arrivés à avoir des cardinaux et des évêques en faveur du mariage homosexuel. Il était stupéfait, lui aussi, mais confiant. Mais vous êtes serein, lui ai-je demandé?: «Humainement parlant, non, je ne vois pas une solution à la crise. Du point de vue spirituel, je le suis, parce que l'Eglise est au Christ, et Il ne l'abandonnera pas».

Toujours à cette occasion, il nous raconta que durant le Synode, il avait demandé une rencontre urgente avec Benoît XVI. «Son secrétaire m'a dit qu'il était impossible de l'avoir tout de suite, mais j'ai insisté. Ensuite, il a dit oui pour le lendemain, et j'ai pu rencontrer Benoît».

Je laisse le lecteur imaginer notre curiosité: nous lui avons tout de suite demandé quelle était l'opinion du pape allemand sur la direction prise jusque là par les Pères du Synode, Kasper en tête. Mais Caffara s'arrêta. Il avait une très grande pudeur, la réserve qui est naturelle chez les grands esprits. Il aimait parler dans des conférences, des catéchèses, mais il savait garder une maîtrise de soi incroyable dans les autres occasions. Pourtant, ce que son visage laissa transparaître suffisait pour comprendre que la rencontre avec Benoît XVI lui avait donné le courage de continuer son combat contre les novateurs.

Ainsi, après les Dubia et tout ce qui est arrivé par la suite, il m'a suffi d'une autre occasion, pour lui tirer presque de force, un aveu: Caffara a continué de voir Benoît XVI, même après les Dubia. Il n'a certes pas été «réprimandé», au contraire!

Quand est sortie la nouvelle de l'audience refusée par François, j'ai demandé à Caffara comment il était possible que le pape, qui pourtant ne se soustrait ni aux appels téléphoniques ni aux audiences privées, n'ait pas encore rencontré, après des mois, 4 cardinaux qui demandaient une audience au nom de milliers de prêtres et de fidèles. Cela me semblait un bien étrange manque de respect. Caffara m'a seulement rappelé que la Tradition et la Loi de l'Eglise prévoient que les cardinaux «ne sont pas seulement des personnages portant des chaussettes rouges», mais sont appelés par Dieu pour être «aux côtés du pape»: «C'est pourquoi nous avons agi d'après les lois de l'Eglise, selon des modalités qui n'ont pas été inventées par nous, mais qui sont prévues, et nous attendons...».
Rien de plus.
(...)