... après le succès du voyage en Grande-Bretagne. (23/9/2010)

Mardi (21 septembre) le Salon Beige titrait: "Revoilà l'affaire des finances du Vatican".
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Rappelons que la tentative de compromettre l'Eglise par la révélation de scandales financiers supposés, généralement improuvables, avait été en premier (à ma connaissance) mise en évidence par le site allemand Kreuz.net, dont j'avais traduit un article ici: http://benoit-et-moi.fr/2010-I/..

Voici donc l'épisode le plus récent.
Je n'ai pas suivi les détails, et je ne veux donc pas juger sur le fond, mais l'analyse de Salvatore Izzo, l'excellent vaticaniste de l'agence de news AGI me paraît suffisamment pertinente pour mériter qu'on s'interroge. Surtout par le calendrier.

Titres de la presse La banque de Dieu qui sent le soufre


LE PAPE : Retour amer de Grande-Bretagne
Salvatore Izzo, AGI
(Source: Raffaella)
Ce n'est pas une position officielle , bien sûr, mais au Vatican , selon des personnalités autorisées, l'enquête sur l'IOR - par le relief médiatique qu'elle reçoit, reliant à une institution de l'Eglise des mots comme blanchiment d'argent et terrorisme - est considérée comme la facture envoyée à l'Eglise pour le succès de la visite de Benoît XVI en Grande-Bretagne, qu'une campagne basée sur la calomnie et les injures n'ont pas réussi à désamorcer .
Le fait que le pape ait de nouveau réussi à renverser la stratégie de marginalisation du message chrétien suscite clairement des réactions d'hostilité .

[Le Pape commençait le récit de son voyage, lors de l'audience du 22 septembre, par ces mots:
À tous je renouvelle l'expression de ma profonde gratitude pour l'enthousiasme témoigné et pour la diligence avec laquelle ils ont travaillé pour la réussite de ma visite , dont je conserverai à jamais le souvenir dans mon cœur.]

Et si ce bon souvenir est certainement le sentiment qui prévaut aujourd'hui dans la population de la Grande Bretangne , comme en témoignent les sondages , il est non moins certain qu'un jour à peine après les titres des journaux et les analyses sur le triomphe Ratzingerien outre-Manche , le Financial Times (*)publie en première page l'information sur l'Enquête du parquet de Rome, accompagné d'un photo géante de Gotti Tedeschi (*) .

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Notes:

1. Gotti Tedeschi peut être considéré comme un "proche" de Benoît XVI. Il est parmi les personnalités qui avaient été consultées pour l'élaboration de l'encyclique sociale.
Plusieurs articles lui ont déjà été consacrés sur ce site: voir ici.

Le Monde.fr publie à l'instant un article assez révélateur intitulé Le Vatican a toujours un problème à régler avec Mammon:
"
Ettore Gotti Tedeschi a toujours été fidèle au Vatican. Il a dit, et écrit, que la crise mondiale pouvait largement s'expliquer par le non-respect des préceptes de l'Eglise sur la vie en général et la sexualité en particulier : il voit en effet dans la baisse de la natalité la cause principale des problèmes économiques et financiers de l'Occident".

Et c'est vrai, Ettore Gotti Tedeschi écrivait récemment (article dans Zenit, traduit ici): "La dénatalité est à la base de la crise économique".
Dans un article de Novembre 2008, publié par l'Osservatore, il avertissait (c'était avant l'encyclique): "Sans éthique, la finance échoue (traduction ici)
D'autres textes signés de lui, et régulièrement publiés par l'Osservatore Romano (voir par exemple Une réponse chrétienne à la crise économique), témoignent que ses prises de position devaient en indisposer plus d'un.

Après avoir rappelé le scandale vieux de 30 ans de Banco Ambrosiano, l'article du Monde.fr conclut d'une façon qui aide à comprendre les enjeux (même si j'ignore totalement les causes défendues aujourd'hui par "le Vatican"):
"Il se murmura il y a trente ans qu'une partie de l'argent "disparu" avait servi à financer le syndicat polonais Solidarité, alors engagé dans une lutte inégale contre le pouvoir communiste.
Certains pensent que les causes du Vatican valent d'être défendues, d'autres qu'elles sont douteuses. L'Eglise catholique a tendance à penser qu'elle est seule juge du bien et du mal, et libre d'utiliser les armes dont elle a besoin dans la lutte de l'un contre l'autre."
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2. Il serait intéressant de savoir quels intérêts le FT représente effectivement, mais internet, si prolixe, en général, est étrangement discret. Difficile de tirer le fil, on peut juste se convaincre qu'il s'agit d'une expression triomphante du mondialisme - d'un influent "faiseur de roi" aussi (lire ici un article du Monde datant de mai dernier: Grande-Bretagne : le "Financial Times" au côté des tories ), bref, la voix anonyme des "maîtres du monde".
Selon Wikipedia:
Le Financial Times (FT) est un quotidien économique et financier britannique, mais dont la majorité des lecteurs résident dans d'autres pays depuis 1998. Il est généralement considéré comme le quotidien économique de référence en Europe. Tiré en 2006 à plus de 400 000 exemplaires, le FT aurait environ 1,6 million de lecteurs. Il est particulièrement reconnaissable à ses pages de couleur saumon.
Le FT est imprimé simultanément dans 23 villes : Londres, Leeds, Dublin, Paris, Francfort, Stockholm, Milan, Madrid, New York, Chicago, Los Angeles, San Francisco, Dallas, Atlanta, Miami, Washington, Tokyo, Hong Kong, Singapour, Séoul, Dubai, Johannesbourg et Istanbul.
Le FT group, filiale du groupe Pearson PLC , possède entre autres 50 % de l'hebdomadaire The Economist. Il a vendu sa participation dans Les Échos.