Le cardinal Meisner s'attire les foudres de la police de la pensée.

La nouvelle avait fait l'objet d'un bref billet sur le site du Salon Beige, et n'avait pas particulièrement attiré mon attention.
Mais ce matin, je dresse l'oreille en entendant, parmi les titres du journal de 8 heures sur une station de radio périphérique, cette annonce en forme d'accusation: "Dérapage du très influent évêque de Cologne". Pourquoi, "très influent". Parce que c'est un ami personnel du Saint-Père ?

Le reportage qui suit reprend presque mot pour mot cet article publié sur le site romandie.com .
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Allemagne: vives protestations après les propos d'un cardinal

Les propos du cardinal-archevêque de Cologne (ouest de l'Allemagne) sur "l'art dégénéré", un terme rappelant les heures sombres du nazisme, ont suscité dimanche de vives protestations. Celles-ci ont notamment émané de la communauté juive.
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Joachim Meisner avait provoqué vendredi un début de polémique en affirmant que l'art qui se couperait trop de la religion deviendrait "dégénéré". "N'oublions pas qu'il existe un lien inaliénable entre la culture et le culte", avait affirmé le prélat, connu pour ses positions conservatrices.
Ces propos ont également été vivement critiquées par le secrétaire d'Etat à la culture du gouvernement régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où se trouve Cologne.
"Il est effrayant que le cardinal Meisner se laisse entraîner à employer de tels termes. Cela montre qu'il n'entend rien à l'art et la culture", a déclaré le secrétaire d'Etat, le chrétien-démocrate Hans-Heinrich Grosse-Brockhoff.
Quelque 20.000 oeuvres ont été bannies des musées allemands sous le régime d'Adolf Hitler (1933-1945) car les dirigeants nazis les considéraient comme relevant d'un "art dégénéré". ....
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S'y ajoute de la part de ses contempteurs le souci de le ridiculiser, de l'amoindrir: si vous n'aimez pas l'art contemporain, ou, pour parler familièrement, si vous le trouvez laid, c'est que vous n'êtes pas cultivé. Interdiction de penser, encore moins de dire, que c'est peut-être une escroquerie, en grande partie liée à la spéculation financière. En employant le vocabulaire méprisant des "gens de culture" ... actuels, c'est que "vous n'avez pas l'équipement intellectuel pour le comprendre". Mgr Meisner n'entend rien à l'art et la culture. Jugement péremptoire, qui vaut condamnation.
Pour ma part, assumant d'être complètement "inculte" dans ce domaine, j'ose proclamer que je n'aime pas Van Gogh, que les "Nympheas" de Monet me laissent de marbre, que je préfère Nicolas Lancret à Fragonnard, Murillo à Miro, dont je trouve les oeuvres moches, et hideuses celles de Picasso, que j'ai horreur des graffiti de Basquiat, et que, pour parler de la ville où je vis, je n'arrive pas à mettre sur le même plan artistique la cathédrale Saint-Etienne et l'église Sainte-Thérèse... Et parmi mes peintres préférés, sans parler des Maîtres de la Renaissance italienne, il y a Gainsborough, Bouguereau, Meissonier, Ingres, Chardin... A des degrés divers.

A l'occasion de la parution d'un important ouvrage d'un prêtre américain (Timothy Vernon) sur l'art sacré italien, Sandro Magister a consacré un long article aux rapports entre l'art et la religion, et au regard qu'y porte Benoît XVI, qui est un amateur éclairé.
Il a été (un peu) commenté, et partiellement reproduit sur ce site: beatriceweb.eu/Blog06