Motu Proprio

Il semble qu'en France, l'application du Motu Proprio ne se fasse pas sans heurts. La résistance des évêques serait forte. (voir ici: Motu Proprio, le retour )

Je préfère ne pas commenter une situation qui m'intéresse, mais que je connais mal: sans aller jusqu'à me prendre pour le Saint-Père (!!), bien loin de là, je dirai quand même volontiers comme lui que "je ne connais pas suffisamment cette question" ou "je n'ai rien préparé"... sauf évidemment qu'à l'entendre parler LUI après, à défaut de son préambule, son auditoire pourrait supposer qu'il a étudié ladite question à fond. Pour moi, ce n'est vraiment pas le cas...
Je signale donc à mes lecteurs éventuels que le site ProLiturgia se consacre actuellement pratiquement exclusivement à ce thème, et propose chaque jour une analyse détaillée de la situation. Et, ce qui ne gâte rien, sur un ton d'un humour que je trouve réjouissant. Comme ce site ne conserve apparemment pas d'archives, il faut être très vigilant...

Je signale les titres des derniers billets, encore en ligne:
- CE QUE L'EGLISE A VRAIMENT DIT
- BENOÎT XVI: LA VOIX QUI CRIE DANS LE DESERT LITURGIQUE FRANÇAIS
- L'EVÊQUE ET LE LATIN (*)
- LES EVÊQUES DOIVENT ÊTRE DES HOMMES DE PRIERE AVANT TOUT
- LA "STRATEGIE" DE BENOÎT XVI
- EGLISE, OBEISSANCE ET LITURGIE (citant le cardinal Ratzinger)
etc...

Voir ici: http://perso.orange.fr/proliturgia/Informations.htm




L'EVÊQUE ET LE LATIN (*)

Abordant la question du latin à la messe, un évêque de France déclare qu'il est très difficile de réintroduire cette "langue ancienne" dans les célébrations, puisqu'elle n'est aujourd'hui plus comprise. Il est évident que l'évêque qui tient de tels propos n'a jamais étudié le rôle joué par les langues dans les liturgies.
Ma grand-mère maternelle, née à la fin du XIXème siècle dans un village alsacien de 400 habitants où l'on ne parlait que le dialecte local, n'a jamais étudié le latin. Ça ne l'a jamais empéché de connaître et d'aimer les prières de la messe et des vêpres; ça ne l'a pas empéché de demeurer catholique - fidèle au pape! - toute sa vie...
Mais que répondre à un évêque qui dit que le latin n'est plus compris aujourd'hui?
Faut-il lui faire remarquer que l'incompréhension du latin ne date pas de l'après-concile?
Faut-il lui faire remarquer que, durant des siècles, la difficulté de compréhension (dans les églises à l'acoustique parfois si généreuse qu'elle empéchait la saisie des mots) était suppléée par le respect de rites bien visibles et parlants?
Faut-il lui faire remarquer que les jeunes qui écoutent des chants modernes en anglais dont ils ne comprennent souvent pas les paroles n'ont pas pour autant le sentiment de demeurer étrangers au message que veut leur communiquer le chanteur? (ndr: j'avais eu la même idée...)
Faut-il lui faire remarquer que pour un jeune citadin qui ne connaît l'agneau que sous forme de côtelettes préambalées vendues en grandes surfaces, l'expression "Agneau de Dieu" est aussi hermétique que "Agnus Dei"... à ceci près que la formule latine sonne davantage "liturgique"?
Faut-il lui faire remarquer que si l'on voulait une liturgie vraiment "adaptée" à la mentalité d'aujourd'hui, il faudrait remplacer le "Allez dans la paix du Christ" par "C'est fini: cool, barrez-vous"?
Faut-il lui faire remarquer, enfin, que le missel romain actuel (celui de 2002!) enseigne clairement que la liturgie célébrée en latin est non seulement légitime, mais qu'elle est aussi - et c'est le plus important - efficace (cf. Introduction générale, n°12)?
On souhaiterait que ce dernier point puisse mettre définitivement un terme à toute polémique stérile concernant l'emploi du latin dans la forme "ordinaire" du rite romain.

Sur le même sujet, voir: Le curé "de terrain" et le Motu Proprio