Polémique sur la mort de Jean-Paul II

[A propos de cette nouvelle, voir l'article de John Allen: Polémique sur la mort de Jean-Paul II ]
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"Avvenire" contre-attaque! Et ça décoiffe!
Après être vigoureusement monté au créneau pour répondre aux grotesques attaques contre l'Eglise parues dans le magazine de "news" Panorama sous la plume du faiseur de "best-sellers" Ken Follet (Analyse d'un "best-seller" antichrétien ), voilà que le quotidien de la CEI récidive à propos des rumeurs indignes sur l'agonie de Jean-Paul II.

On aimerait lire des propos aussi énergiques dans un journal français catholique de grande diffusion... s'il en existe. L'auteur de l'article ne craint pas de brocarder sur le ton de la dérision la revue gauchiste à l'origine de cette vilennie, "dictée par la fureur idéologique".
En France, c'est impensable: les "intellectuels" (de gauche, forcément!) sont presque des vaches sacrées!
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Article original en italien ici: http://www.db.avvenire.it/
Ma traduction:

Tentatives pour travestir en "euthanasie" la mort de Papa Wojtyla

Revoilà les sorciers (stregone) du diagnostic à distance
Luigi Geninazzi
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"Laissez moi aller chez le Seigneur". Ce furent les derniers mots prononcés d'un très faible filet de voix par Jean-Paul II II sur son lit de mort, le 2 avril 2005. Son agonie avait commencé sous le regard du monde entier lorsque, peu de jours auparavant, il s'était montré à la fenêtre de son bureau sans réussir à parler, le regard voilé de larmes, la main cherchant à saisir inutilement le micro, le visage parcouru d'une tristesse très humaine. Un calvaire qui émut le monde entier et devint un moment de grâce pour les croyants, devant le dernier grand chapitre du pontificat wojtylien, celui de la souffrance qui ne se cache pas mais qui témoigne du mystère salvifique de Dieu. Jusqu'à la prière extrême: "Laissez moi aller chez le Seigneur". Comme les grands mystiques, Jean-Paul II se sentait proche de l'étreinte avec le Père. Une étreinte intensément voulue, suppliée, désirée. La marque de la mort chrétienne, une mort sereine. Qu'aujourd'hui, de manière incroyable, quelqu'un veut transformer en icône de la "mort douce de Karol Wojtyla".
C'est le titre d'un article paru dans la revue Micromega (micro, j'imagine, pour la capacité d'analyse, mega pour l'impudence à les sortir grosses), sous la signature d'une anesthésiste, le docteur Lin Pavanelli, qui hier est revenue sur l'argument au cours d'une conférence de presse. Avec un grand mépris du ridicule elle a voulu réaffirmer que "le traitement médical reçu par le Pape Wojtyla lors des dernières semaines de sa vie fut un véritable acte d'euthanasie". Jean-Paul II en effet serait mort pour avoir refusé l'alimentation artificielle, une procédure qui aurait pu lui allonger la vie.
En somme, ce "laissez-moi aller" serait à comprendre comme "arrêtez les soins".
Nous attendons avec impatience le prochain article de la Pavanelli [..]
L'anesthésiste qui n'y a jamais été (au chevet de Papa Wojtyla) a déjà reçu un démenti sonore de celui qui y était, le professeur Renato Buzzonetti, médecin personnel de Jean-Paul II depuis 1978. Comme il l'a déclaré dans une interviewe à La Repubblica " il n'est pas vrai que les soins au Saint-Père furent interrompus. Il a vécu une longue Passion... Et à partir du 30 Mars il fut soumis intégralement à une alimentation au moyen du positionnement permanent d'une sonde nasale parce qu'il n'était plus en mesure de se nourrir par voie orale ".
Mais à "Micromega" ils en savent plus et en rajoutent : le 30 Mars, deux jours avant la mort? Trop tard! À dire vrai, cela fait déjà longtemps qu'il avait filtré qu'une sonde pour l'alimentation artificielle avait déjà été placé les jours précédents, même si ce n'était pas en permanence. C'est ce qu'a fait observer au cours d'une conférence de presse le journaliste du Corriere della Sera, Luigi Accattoli. Mais même cette objection a été repoussée par les juges sévères de "Micromega" : il fallait procéder à l'alimentation artificielle bien avant.
Ils ne contentent pas de théoriser l'euthanasie, ils se comportent aussi en sorciers du diagnostic à distance. Sans jamais avoir vu le patient et à deux ans de sa mort...
Une tentative d'autant plus pénible qu'elle est dictée par la fureur idéologique. Il n'existe pas la moindre justification factuelle à une reconstruction aussi arbitraire et absurde. Lorsqu'il était en vie Jean-Paul II était scruté dans chacune de ses manifestations de souffrance, dans ses plus petits gestes de fatigue. "Si je veux savoir comment je me porte, je lis les journaux", ironisa-t'il une fois.
Il n'y a pas limite au pire : maintenant, pour savoir comment il est mort, devrions-nous lire Micromega ? ?